Processus électoral

DES CENTRES DE COLLECTES ATTAQUES, DU MATERIEL EMPORTE

Plusieurs individus, à bord de quatre taxis et d’une Mercedes grise, immatriculée 4060 ET 01, armés de pistolets, selon des témoins, ont attaqué ce lundi après-midi, les centres de collecte du Collège moderne et de la Chambre de commerce, au Plateau.

Si au Collège moderne, ils n’ont emporté que la valise Sagem, à la Chambre de commerce, le spectacle est triste. Portes fracturées, plusieurs objets volés et des agents battus à coups de fil électrique. Selon M. Koffi Alphonse, vice-président de la Commission électorale indépendante (Cei), du département de Cocody-Plateau-Bingerville, cinq portables, un ordinateur INS (Institu national de la statistique), une valise Sagem l’opérateur chargé de l’identification), 80.000 F CFA, une chaîne en or et une paire de chaussures ont été emportés. Et même des archives de l’établissement. 

Mme Adiatou Salimata, directrice de l’école de la Chambre de commerce, qui dit craindre pour la sécurité de ses étudiants, souhaite la délocalisation de ce centre. «Je compte me référer à ma hiérarchie pour que ce centre de collecte soit enlevé d’ici. Parce qu’il y va de la sécurité de mes étudiants», confie-t-elle. Avant d’ajouter que ces individus ne sont pas à leur première tentative. «Déjà la semaine dernière, ils étaient venus par deux fois et s’étaient pris aux agents sans grand dommage», a-t-elle révélé.

M. Koffi Alphonse souhaite, quant à lui, la sécurisation de tous les centres d’enrôlement afin d’éviter de telles situations à l’avenir.

ZEPHIRIN DAHI (Stagiaire)

Source Fraternité Matin (publié le lundi 20 octobre 2008)

Holà à l'impunité

Des individus arrivés en voitures banalisées et qui saccagent en plein Plateau en un jour ouvrable deux centres de collecte et d’enrôlement tabassant au passage des Ivoiriens venus se faire enrôler avant de s’en aller tranquillement avec deux valises de la Sagem ainsi que des biens numéraires volés aux personnes présentes au moment des faits. Il n’y a qu’en Côte d’Ivoire qu’on peut voir pareille chose. Qui sont ces individus que les forces de Défense et de Sécurité (FDS) n’ont pu intercepter dans une zone située à quelques encablures de la présidence de la République, siège du pouvoir d’Abidjan ? Des extra-terrestres, des fantômes ? C’est à désespérer de l’Etat de Côte d’Ivoire qui donne l’impression d’avoir abdiqué sinon de s’être déculotté devant certaines forces para-militaires ou syndicales. Nul n’est au dessus de la loi, fussent-ils des membres d’une fédération estudiantine. L’impunité doit ici et maintenant prendre fin si la Côte d’Ivoire veut retrouver rapidement sa stabilité pour être un Etat de droit et de justice. Si l’on reste sans réaction devant de tels actes de banditisme notoire, il ne faut pas s’étonner que cela prospère et fasse école. D’autres Ivoiriens ou groupements politiques pourraient s’en inspirer et troubler le processus électoral sans crainte. Il faut mettre le holà. Et que tous les activistes de tout bord se le tiennent pour dit, car le désordre est le fils du chaos.

Raymond N’Cho (Source Soir Info; publier le mardi 21 octobre 2008)

Qui a intérêt à bloquer le processus électoral?

Ce mouvement de grève a pris des allures de bras de fer entre la Commission électorale indépendante et les agents concernés. Après moult tractations pour les amener à reprendre le travail, la CEI, en adéquation avec ses partenaires techniques en charge de l’identification, est passée à une phase coercitive. Dans un communiqué signé de son président Beugré Mambé, l’organe tutélaire du processus électoral a enjoint les grévistes à regagner leurs postes au risque de se voir remplacés par des candidats sur des listes d’attente. La CEI a haussé le ton. Elle a donné un ultimatum de quelques heures aux perturbateurs du processus électoral pour les contraindre à mettre fin à leur grève qu’elle estime illégale, au regard des efforts consentis pour répondre à leur revendication. Mais ces derniers n’ont pas repris le service et persistent dans leur mouvement malgré les négociations qu’ils ont eues avec leurs employeurs et qui auraient permis de lever des problèmes essentiels tels que la revalorisation acquise des salaires. Qu’est-ce qui, donc, pousse les grévistes à persévérer dans leur mouvement ? Qui a intérêt à ce que le processus électoral coince en entraînant encore d’autres retards dans le calendrier de sortie de crise ? Aujourd’hui, c’est la question fondamentale qui se pose. Ce, au moment où la CEI, elle-même, soupçonne des manœuvres souterraines pour ‘’entraver’’ l’identification et par delà, l’ensemble de ses actions. Au regard de ce qui oppose les agents grévistes à leurs employeurs, il y a matière à s’interroger sur les réelles motivations des plaignants, qui, semblent, parfois demander plus qu’ils n’en ont droit. Pour un emploi temporaire à durée très limitée à peine commencé, ils exigent des gratifications, à l’instar des employés à contrat indéterminé. Ces agents de l’identification se sont érigés en véritables syndicalistes, demandant ‘’l’immunité pour tous’’. Céder à toutes ces revendications sera une façon de cautionner une sorte d’impunité, porte ouverte à toute sorte de désordre et d’entrave au processus de sortie de crise suffisamment éprouvé par ce genre d’actes. Aujourd’hui, ce sont ces exigences, qui opposent la CEI aux agents d’identification et d’enrôlement grévistes dont les revendications actuelles sont loin de convaincre de leur bonne foi. Au départ, ces recrues de l’INS, de la SAGEM, de l’ONI et de la CNSI avaient des raisons très fondées pour manifester. Ils avaient des préoccupations très légitimes, qui étaient liées à leur traitement au sujet duquel les employeurs avaient initialement entretenu le flou. Mais, cette question de salaire et tous ses corollaires ne devrait plus poser problème, dès lors qu’ils ont tous signé un contrat de travail que personne ne les y a contraints. D’où tire-t-ils toutes ces revendications à caractère syndicaliste pour un service d’utilité publique frôlant le bénévolat et pour lequel ils sont rémunérés ? Que veulent réellement les agents grévistes ? Les opérations temporaires d’identification et d’enrôlement électoral sont-ils le lieu de monter ses talents de syndicalistes ? En tout cas, la CEI et ses partenaires doivent prendre leurs responsabilités afin d’éviter d’autres couacs au processus de sortie de crise et aux accords de Ouaga, dont certains observateurs n’hésitent plus du reste à annoncer son échec.
Par Félix D.BONY (L'Inter; 21 novembre 2008)

Election présidentielle Encore une date pour la forme ?

 

Le dimanche 29 novembre 2009 prochain, les Ivoiriens iront aux urnes pour élire leur futur président de la République. Ainsi en a décidé le Conseil des ministres du jeudi dernier après analyse des propositions de la Commission électorale indépendante (CEI). Cette structure ayant suggéré l’intervalle du 11 octobre au 06 décembre 2009 pour le premier tour du scrutin présidentiel. Dans 6 mois donc, la Côte d’Ivoire verra les élections. Promesse de Beugré Mambé, président de la CEI et son équipe estimant en l’état actuel de la situation que ces scrutins peuvent s’organiser dans le délai fixé. L’on ne peut douter de la bonne foi qui a animé les commissaires de la CEI pour le choix de cette échéance. Cependant, beaucoup de préalables fondent à émettre des réserves sur la possibilité de tenir ce pari. Certes le contexte a évolué avec les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, mais rien n’a bougé sur le front militaire. Le pays reste divisé, tenu par deux armées répondant toujours à des commandements différents. Le redéploiement et le transfert d’autorité à l’administration préfectorale reste un casse-tête chinois. La sécurisation des élections continue d’alimenter les polémiques. Sans oublier les mauvais démons des politiques, qui se donnent déjà rendez-vous sur les listes électorales provisoires au terme des enrôlements, pour se réveiller. En principe, d’ici au 29 septembre, on devra avoir fini avec le désarmement pour une pacification totale du territoire sous le seul commandement du Centre de commandement intégré dirigé par le colonel Nicolas Kouakou. Il ne devrait plus exister alors d’armée forces nouvelles. Tous les ex-combattants de l’ex-rébellion étant censés avoir été cantonnés après remise de leurs armes aux forces impartiales commises pour la tâche. Il n’y a aucun leurre, à la vérité, à pouvoir exécuter toutes ces opérations. Cependant, les autorités ivoiriennes elles-mêmes ne le cachent pas. Elles ont des difficultés. Les caisses de l’Etat sont vides. Mêmes les opérations d’enrôlement peinent à aller jusqu’à leur terme pour les mêmes raisons. Jusqu’à ce jour, la Sagem, l’un des opérateurs en la matière, attend des dizaines de milliards pour remettre ses agents sur le terrain, notamment à l’étranger où il n’y a aucune lisibilité à ce jour sur le début desdites opérations. Sur quoi l’Etat a-t-il compté pour fixer la date du 29 novembre ? Sur la contribution de la communauté internationale ? Difficile de se fier à ces bienfaiteurs dont toutes les promesses sont restées un vœu pieux. Où va-t-on alors trouver les moyens pour tenir le pari du 29 novembre ? Pourquoi Beugré Mambé, qui n’a point voulu proposer d’échéance avant d’avoir reçu les moyens de sa politique, a-t-il finalement cédé au fétichisme des dates ? L’on se souvient encore d’avril 2008 où sous la pression de la communauté internationale, le même scénario a conduit à la fixation du délai du 30 novembre expiré il y a 6 mois sans que la moitié des opérations pour penser à des élections ait été exécutée. Encore une date pour la forme cette année, juste pour contenter ceux qui les réclament et faire baisser un tant soit peu la pression ? Tout porte à le croire, car le pari du 29 novembre 2009 ne s’annonce pas facile pour Gbagbo et Soro. Surtout qu’on ne peut encore prévoir les derniers tours de mains dans les besaces des politiques rivés sur des calculettes.


Félix D.BONY (L'inter)

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