Présumée fraude sur la liste électorale: Mambé face aux journalistes

Vendredi 15 janvier 2010. Abidjan. Siège de la Commission électorale indépendante. Le président Beugré Mambé éclaire l`opinion publique Questions des journalistes 

1 Vous avez reconnu tout à l’heure avoir procédé à un croisement en interne. Vous avez donné les enjeux de cette décision. Ce que je veux savoir, est-ce que vous avez déposé des Cd auprès de certaines commissions à l’intérieur du pays ? Qu’en est-il exactement ? Deuxièmement vous avez parlé de polémique moi, je parlerai de ramdam qui se fait autour de cette affaire. A quoi attribuez-vous cela ? Pensez-vous que c’est un complot qui vous vise directement ?

2 Est-ce que la CEI a le droit de mener une telle opération en interne ? Qu’est ce que la CEI compte faire maintenant pour booster le processus afin de sortir de cette tourmente à laquelle on assiste aujourd’hui

3 Ma préoccupation c’est qu’aujourd’hui avec la déclaration d’un camp qui est partie prenante dans le processus et surtout candidat à l’élection présidentielle, il y a d’après ce que nous constatons une rupture de confiance alors que cette partie est candidate à l’élection à venir. Et vous, vous dites que vous restez à la barre, que vous ne démissionnerai. Est-ce que vous pensez que vous pensez que cela peut favoriser un climat de confiance. Est-ce que cela peut nous amener à sortir de cette situation même s’il devrait avoir des élections

4 M le président, je voudrais savoir quelles seront les conséquences de cette affaire sur le calendrier électoral ? Est-ce que les élections seront retardées à cause de cette affaire ?

5 Il a été dit que la commission centrale de la CEI a rejeté le projet alors comment se fait-il que l’information s’est retrouvée au niveau du grand public. M. le président si j’ai bien suivi vos explications, pour les opérations antérieures est-ce que les travaux que vous avez fait en interne ont été d’abord soumis à la Sagem et à l’Ins pour accord avant que les acteurs politiques et le Cpc n’autorisent officiellement de nouveaux croisement et comment se fait-il que cette fois ci la Sagem et l’Ins n’aient pas été informés du cas des 429 000 personnes avant que le Cpc ne soient informé.

6 Est-ce que les 429 000 personnes contestées par le président viennent du nord ?

7 M. le Président, vous avez tenu, il y a un plus d’une semaine une réunion à la primature au cours de laquelle, vous auriez affirmé que c’est de manière officieuse que vous avez mené cette entreprise à savoir les croisements alors que dans vos explications ici vous relevez que la commission centrale de la CEI était informée qu’un tel travail était en train de s’opérer. Vous avez indiqué que vous avez informé le CPC et tout le monde était informé. On ne comprend pas où se trouve au juste la vérité dans ce que vous avez fait. A quel moment vous avez informé la commission centrale et comment tout cela a été mené parce que c’est de là que vient tout le problème. On dit que vous l’avez fait de manière clandestine dans le but d’intégrer des personnes dans le fichier électoral. Est-ce que vous pouvez nous éclairer sur les contours de cette affaire ?

Réponses aux questions

La question de M.Ano consiste à dire comment se fait-il que les éléments contenus dans le Cd se retrouvent à l’intérieur du pays. C’est là notre, notre préoccupation .Nous avons dit que le travail que nous faisons, est un travail à usage interne. Nous n’avons pas donné instruction pour que les résultats soient positionnés dans les CEI locales. C’est pourquoi, dans l’intervention que j’ai faite tout à l’heure, je vous disais que si par inadvertance quelqu’un l’a déposé dans les CEI locales, nous allons engager une procédure interne, une enquête pour situer les responsabilités et prendre nos responsabilités. Mais dans le plus mauvais cas même si cette liste se trouve dans les CEI locales, elle ne peut en aucun cas, être introduite sur la liste électorale sans que les personnes qui s’y trouvent, n’aient auparavant procédé à des réclamations et présenté des éléments de dossier qui confirment leur papier. Ce n’est même pas possible et ensuite le travail de saisine des informations définitive, la liste définitive n’a même pas encore commencé. Ça n’a pas encore commencé. Hier, (Ndlr jeudi) on n’a signé le mode opératoire qui procède d’un souci communément partagé et la CEI a accepté depuis le mois de décembre que toutes les autres structures soient dans les centres de coordination pour vérifier la qualité du travail. On n’a rien à cacher. Je vous assure que sur la liste électorale on n’a rien à cacher. En ce qui concerne le complot, vous savez que depuis le premier jour de mon élection, tous les jours il y en a qui réfléchissent sur la manière dont je dois partir d’ici. J’en suis parfaitement conscient. Ma présence ici ne plait pas à tout le monde. Mais nous avons au niveau de la CEI décidé de travailler ici en frères et en sœurs on va dire l’exemple de réconciliation nationale. C’est pourquoi, on accepte tous les coups possibles pour que la Côte d’Ivoire ait la chance d’aller à la paix. Donc que certains soient contre moi ou pour moi, ce qui importe est que le travail que nous faisons ait le sceau de la transparence et de la qualité. Toujours, nous faisons des efforts sur nous même pour que même avec le pire de nos ennemis on puisse se parler et s’entendre. C’est un devoir qui est guidé par le retour à la paix. Les textes ne nous interdisent pas de savoir où on va. C'est-à-dire que quand nous donnons un travail à quelqu’un nous devons savoir nous, quelles sont les potentialités de résultats qui existent dans ce travail. Mais pour ce travail, les seuls croisements dont vous avez vu les résultats directs sur le terrain ce sont ceux de Sagem et l’Ins. Nous on a beau faire mille croisements, ça serait toujours dans l’intérêt d’ici. On a beau travaillé mille fois, mille fois ça va rester purement en interne. On peut se tromper pour mettre ça dans une CEI locale mais vous remarquerez que c’est toujours dans une CEI locale et non dans une structure autre que la CEI locale. Je pense que toutes les réunions que le premier ministre a faite à la primature, c’était pour consolider justement l’évolution du processus et après les nombreuses rencontres que nous avons eues, on s’est mis d’accord sur le mode opératoire, de la gestion des contentieux réglés par la CEI mais cette fois, cette gestion aura lieu dans les centres de coordination, les travaux commencent la semaine prochaine et le premier ministre a demandé à tout le monde et c’est ce que nous faisons toujours, il a demandé à tout le monde de s’inscrire dans une perspective d’apaisement et après les réunions avec le premier ministre, nous avons ici à la CEI ce qu’on appelle la réunion de la coordination que moi je dirige avec le directeur de cabinet adjoint du premier ministre où toutes les structures sont là l’Onu, la Cnsi, l’Ins , la Sagem , le ministère des finances , les Nations Unies , le représentant du facilitateur, le Pnud, l’Union Européenne, la division électorale des Nations Unies et la division de la certification ont fait des réunions pratiquement toutes les semaines ici . Ces réunions ont repris mais il faut faire des réunions dans une perspective d’apaisement, de réconciliation. Je demande donc aux ivoiriens de nous aider à réussir. Moi je vous assure je ne suis à l’aise que quand j’ai du respect pour mes interlocuteurs. On a fait même le chronogramme des travaux à faire. On commence la semaine prochaine et je crois que dans les deux, trois premiers jours du mois de février, on aura terminé la liste définitive. Maintenant si certains disent après cela que la CEI est venue ajouter des noms encore, on peut dire qu’on a triché. Mais ça n’a pas encore commencé. .Le problème de confiance, je crois que la confiance, il faut la chercher, il faut la trouver et il faut la consolider. Jusqu’à présent, vous avez vu, on a travaillé en toute transparence. Ces incidents malheureux sont venus perturber la sérénité. Je vous assure qu’on est malheureux. Mais quel intérêt pensez vous que nous puissions avoir à tricher sur une liste électorale, quel intérêt ? Les gens qui sont sur cette liste, je ne sais même pas pour qui ils vont voter.Oui il y a une répartition géographique de ces 429000 personnes. C’est un document interne officieux. Mais comme c’est maintenant public, je peux dire qu’il y a une répartition géographique. C’est à peu près les mêmes résultats qu’on trouve depuis qu’on les répartitions géographiques. Il y a une constance dans les proportions. Donc, aucune région n’est favorisée par apport à une autre. dans quel intérêt avons-nous à faire cela ? Pour rétablir la confiance, je dis que la commission centrale est très préoccupée par cette affaire. Nous allons faire une enquête interne pour voir qui a mis ce fichier de 429000 personnes dans certains ordinateurs parce que ce n’est pas partout. On va faire une enquête interne pour que, la chose soit clarifiée. On va prendre le temps pour bien chercher et on va prendre des décisions. On a envoyé des gens sur le terrain, c’était pour aller installer les CD de la matrice par laquelle la Sagem a demandé à la CEI de remplir les résultats de ces contentieux. Il y a une matrice que Sagem nous a donné c’est ça qu’on devrait installer. Mais comment se fait-il que le texte donné s’est retrouvé dedans, on va faire une enquête interne et va situer les responsabilités. Enquête des Nations Unies, moi je veux la transparence totale. Elles vont rendre compte pour dire dans quel mois, on a introduit 429 000 personnes dans la liste définitive comme ça, on saura. S’il n’y en a pas aussi ils vont dire. On a rien a cacher. Robert Navarro a parlé de la conséquence de cette affaire sur le calendrier. La CEI se préoccupe de continuer à faire son travail. Les calendriers que nous avons et que nous sommes en train de mettre en œuvre, indique que d’ici la fin du mois, on aura fini la liste définitive. En tout cas Sagem et les autres se sont engagés après la réunion avec le premier ministre nous a demandé de faire un document officiel. On lui a remis ça depuis hier (Ndlr jeudi) tout le monde s’est engagé à finir la gestion de la liste définitive pour les deux, trois premiers jours du mois de Février. Après ça, il y aura la confection des cartes électorales et les cartes nationales d’identité que nous allons distribuer et faire les élections dans la période indiquée par le Cpc. Je voudrais rassurer tous nos frères qui ont été vexés par cette situation et qui ont dit beaucoup de choses, je les comprends. Cela est dû à des incompréhensions. Vous savez dans ce que nous faisons, il y en a qui ont toujours intérêt à mousser certaines affaires pour que ça grogne dans tous les sens .Tout cela je pense qu’il faut qu’on mette balle à terre. On demande respectueusement à tous nos frères de comprendre que notre position ne peut pas de tricher. Je ne peux pas. Je ne pas introduire quelqu’un. Je ne peux pas. Tout président que je suis, je ne peux pas. Aucun membre de la CEI ne peut aller voir Sagem et Ins dans les centres de coordination pour dire, introduisez celui- là ce n’est pas possible. La commission centrale a dit que ce travail est un travail interne, nous n’avons pas obligation de faire des croisements. Et elle a demandé que même si un jour, on doit diffuser de façon officielle qu’on ait fait ce travail avec l’Ins, Sagem tout ce monde là. Donc il faut rassurer tout le monde. Il faut quand même avoir une projection si on me demande vous vous attendez à combien de personnes qu’on peut récupérer, vous voulez que je réponde comment. Un dirigeant doit pouvoir avoir à un moment donné un instrument de perspective, C’est ça qui permet de diriger la réflexion. Je vous demande pardon expliquez cela aux ivoiriens. Ce Cd même si j’ai ça dans ma poche, je ne peux même pas mettre ça quelque part. Même si je vais à Aboisso, que je donne cela on va me dire où sont les dossiers de réclamation, où sont les papiers qui accompagnent. Je vous demande pardon rassurez les ivoiriens. Je ne vous dis pas les souffrances que les commissaires centraux de la CEI ressentent tous les jours dans ce travail. Je ne vous dis pas quelle est la volonté qu’ils ont de bien faire leur travail. Je dois de les féliciter et les encourager. Je dois encourager les commissaires locaux qui sur le terrain, souvent subissent les quolibets de certains groupes de personnes organisées. Il faut arrêter de nous pertuber, ce sera très bien pour la Côte d’Ivoire.

Je vous remercie.

La véritable question à élucider est de savoir comment les Cd des 429 000 personnes ont attéri dans les Cei locales avant d'affirmer s'il y a eu intention ou fraude de la part du président de la Cei. C'est là que réside le mystère.

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