Médiation de Blaise Compaoré après la double dissolution de la CEI et du gouvernement, la réaction de la presse

 

Blaise Compaoré (président du Burkina Faso) : “Les résultats sont satisfaisants”

 

 

Au terme des rencontres qu`il a eues, hier, avec les acteurs politiques ivoiriens, le chef de l`Etat du Burkina Faso a fait une déclaration à la presse au palais présidentiel avant de regagner son pays.
"Mesdames et messieurs les journalistes, je voudrais, à la suite du Premier ministre, remercier très sincèrement le Président Laurent Gbagbo de m`avoir invité à passer un bref séjour à Abidjan. Pour travailler, pour échanger sur les voies et moyens de conduire pacifiquement le processus de paix en Côte d`Ivoire. Bien sûr que comme l`a indiqué le Premier ministre, les résultats sont satisfaisants, que ce soit au niveau de l`acceptation des parties prenantes à la participation au gouvernement mais aussi sur l`aspect concernant la préparation des élections. Et les parties se sont accordées aussi pour recomposer la Commission électorale indépendante (Cei) dans cette semaine. Ce qui doit nous permettre de travailler très rapidement sur la qualité de la liste électorale selon le mode opératoire prescrit, mais surtout d`accomplir les autres tâches pour permettre d`aller très rapidement à l`élection présidentielle".
Propos recueillis par Jules Claver Aka, le Nouveau Réveil

 

 

Après leur entretien avec le facilitateur - Ouattara et Bédié acceptent tout

 

Le président du Faso, facilitateur dans la crise ivoirienne, a obtenu hier à Abidjan, que le RHDP entre au gouvernement et accepte une nouvelle CEI. Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) sera présent dans le gouvernement que Guillaume Soro annoncera ce matin aux Ivoiriens. Hier, au terme d’un entretien d’à peine 40 minutes avec Blaise Compaoré, à l’hôtel Pullman au Plateau-Abidjan, les ténors du RHDP ont accepté de donner les noms de leurs ministrables au chef du gouvernement ivoirien. 

Par ailleurs, ils ont donné au président du Faso et facilitateur dans la crise ivoirienne, leur accord pour la recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI). Si donc le gouvernement est attendu aujourd’hui, le CEI nouvelle version, elle, sera connue au cours de la semaine. Ce sont ces informations que Guillaume Soro et Blaise Compaoré ont livrées, hier, aux journalistes avant le départ d’Abidjan du dernier cité pour le Burkina Faso. Si tout s’est passé aussi facilement, c’est bien parce que, comme nous l’avons écrit dans notre édition d’hier, les choses avaient déjà été arrangées la veille à Ouagadougou entre Compaoré et les deux ténors du RHDP que sont Bédié et Ouattara. Et c’est le scénario voulu par le RHDP et préparé à Ouaga qui a été exécuté avec art entre l’aéroport, le palais présidentiel ivoirien et l’hôtel Pullman. Le facilitateur est venu juste pour jouer un rôle préparé d’avance et dont le but était de sortir d’affaire les leaders du RHDP. Ils ont estimé à Ouagadougou que les gens ne comprendraient pas qu’ils accèdent aussi facilement aux propositions du facilitateur après avoir détruit de nombreux biens publics, incendié des domiciles privés et fait tuer des jeunes gens. C’est la raison pour laquelle ils ont proposé au facilitateur de convoquer d’urgence une réunion du Cadre permanent de concertation (CPC) au cours de laquelle ils donneraient leur accord pour entrer au gouvernement et pour la mise sur pied d’une nouvelle CEI. De la sorte, ils auront une bonne porte de sortie de crise. Mais ils n’ont pas pu obtenir d’Abidjan l’accord nécessaire à l’organisation de ce CPC. L’arrivée de Compaoré à Abidjan pour rencontrer les acteurs politiques y compris le chef de l’Etat a été trouvée comme courte échelle à leur faire pour revenir un peu à la surface. Sinon, est-il possible vraiment que l’on arrive à ramollir la position de Bédié et consorts en quelque 40 minutes ? 

Pour les tirer d’affaire, eux qui ont décidé de tirer le pays vers le bas, on a été obligé de mettre à la disposition du facilitateur, un avion présidentiel avec ce que cela entraîne comme coût. Vraiment, les Ouattara et autre Bédié sont les enfants gâtés de la République. Regardez comment le pays était à leur pied pour obtenir d’eux qu’ils entrent dans un gouvernement. Regardez comme ils ont défiguré le pays avec ces casses et ces morts gratuits ! Mais malgré cela, ils dorment tranquilles sans rien craindre. On attend maintenant de savoir ce qu’ils ont obtenu en termes de portefeuilles et de places de premier rang au sein de la CEI. S’ils arrivaient à rafler la mise, ce ne serait pas surprenant. 

Quoiqu’il en soit, hier au palais présidentiel au Plateau, il y avait le sourire sur toutes les lèvres. Par deux fois, Guillaume Soro a dit combien il était content de voir les Ivoiriens aller à l’apaisement pour faire avancer le processus de paix. Le facilitateur aussi a dit sa joie d’être en terre ivoirienne et d’annoncer que les résultats de son travail sont satisfaisants. 

En somme, la moisson est bonne. Du coup, Laurent Gbagbo peut lancer, tout souriant : «On va y arriver». A la condition que, peut-être, on n’ait plus d’autres Mambé à la CEI et d’autres ministres qui, bien qu’au gouvernement, s’attaquent au président de la République sans sourciller pour demander à la fin sa démission.

Abdoulaye Villard Sanogo ; mardi 23 février 2010 - Par Notre Voie

 

 

 

Présidentielle ivoirienne: objectif "fin avril-début mai 2010" (médiation)

 

ABIDJAN - Les acteurs de la crise en Côte d'Ivoire se sont accordés sur l'objectif de tenir "fin avril-début mai 2010" le scrutin présidentiel sans cesse reporté depuis 2005, selon le communiqué publié par le représentant à Abidjan du médiateur, le président burkinabè Blaise Compaoré.

"En ce qui concerne la relance du processus électoral, le Facilitateur et les parties ivoiriennes ont fortement recommandé" l'élaboration d'"un nouveau calendrier électoral aux fins de tenir le premier tour de l'élection présidentielle en fin avril-début mai 2010", indique le texte publié par Boureïma Badini.

M. Compaoré avait eu une série d'entretiens lundi avec les protagonistes ivoiriens, pour débloquer la crise née le 12 février de la dissolution par le président Laurent Gbagbo du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI).

Chargée d'organiser le scrutin, la nouvelle CEI gardera la même "structure"

pluraliste mais procèdera jeudi au remplacement de son président et de ses vice-présidents, indique-t-on.

Le président de la CEI dissoute, Robert Beugré Mambé, membre de l'opposition, avait été accusé de "fraude" sur la liste électorale par le chef de l'Etat.

Repoussée depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005, l'élection est destinée à clore la grave crise née du coup d'Etat manqué de 2002, qui a coupé le pays en un nord rebelle et un sud loyaliste.

AFP

 

 

Passage du facilitateur à Abidjan, La confusion s’installe

 

Le nouveau gouvernement connu aujourd’hui selon Soro

Le président de la République Burkinabé et facilitateur de la crise ivoirienne Blaise Compaoré, était hier à Abidjan. Il s’est entretenu avec les différents acteurs du cadre permanent de concertation (Cpc). Au menu, le dénouement de la crise créée par la dissolution du gouvernement et de la Cei par le président Laurent Gbagbo.

Le chef du gouvernement a annoncé son équipe pour aujourd’hi. « J’annoncerai le gouvernement et aussitôt nous tiendrons notre réunion du conseil des ministres », a déclaré le secrétaire général des forces nouvelles après les différentes audiences du facilitateur. Le président burkinabé Blaise Compaoré a eu hier, un intense ballet diplomatique. Il s’est entretenu avec les différents acteurs de la crise ivoirienne. Arrivé sur le coup de 12 heures 30, à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Port Bouët, il a été accueilli à sa descente d’avion par le chef de l’Etat le président Laurent Gbagbo. Dès sa descente d’avion, il a été conduit à l’hôtel pullman où il a établi ses quartiers. Après un déjeuner en tête à tête avec le président Gbagbo à sa résidence privée de Cocody, ces audiences ont démarré sur le coup de 16 heures. Le premier ministre Soro Guillaume fut le premier à être reçu. Les échanges entre les deux hommes ont duré moins de 20 minutes. A sa sortie, le chef du gouvernement s’est dit confiant quant à une sortie très rapide de l’impasse dans lequel se trouve le processus électoral. A sa suite, le facilitateur a échangé avec les deux leaders du Rhdp Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. Ceux-ci n’ont pas été très prolixes à leur sortie. Ils ont par la voix du président du Rassemblement des Républicains (Rdr), Alassane Ouattara a affirmé avoir pris acte des concessions que le président Gbagbo serait prêt à faire. Il n’en dira pas plus. Le corps diplomatique a également échangé avec le président Burkinabé, lequel a reçu en dernier lieu le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu Choi Y J. Le diplomate onusien a tout comme les membres du corps diplomatique, appelé les acteurs politiques ivoiriens à faire preuve de dépassement afin de remettre le processus sur les rails et préserver les acquis chèrement obtenus. Les rencontres du facilitateur se sont achevées au palais présidentiel où il a fait une déclaration conjointe avec le Premier ministre. Le Premier ministre a indiqué : « Les pourparlers ont abouti et ont permis aux acteurs politiques ivoiriens de se mettre d’accord pour faire avancer le processus de sortie de crise et surtout pour ramener la paix dans notre pays ». Blaise Compaoré soutiendra les propos tenus par le premier ministre et fera savoir que la composition de la nouvelle Cei sera connue cette semaine. Le facilitateur est rentré, hier, après toutes ses audiences. Par ailleurs, le Rhdp, par la voix de certains de ses responsables affirme ne pas se reconnaître dans l’accord brandit par Soro Guillaume et Blaise Compaoré. Le houphouétistes maintiennent leurs exigences à savoir, le rétablissement de la Cei dans la forme d’avant sa dissolution par le président Laurent Gbagbo.

beta michel ;
mardi 23 février 2010 - Par Demain
bebomichel2007@yahoo.fr

 

Après la rencontre entre Compaoré et les leaders politiques - Pourquoi le RHDP maintient sa position

 

Rencontre de la dernière chance. C’est ce que l’on croyait, avec l’arrivée précipitée de Blaise Compaoré en début d’après midi hier à Abidjan. 24 heures seulement après qu’il a reçu les deux principaux leaders de l’opposition ivoirienne à Ouagadougou au Burkina Faso. Suite à la crise née de la dissolution conjointe de la CEI et du gouvernement décidée unilatéralement par le président Laurent Gbagbo. Mais, cet espoir placé en la visite du facilitateur hier, n’aura pas produit le résultat escompté. Et pour cause, un flou artistique et compact a émaillé l’issue des échanges. Notamment ceux qui se sont déroulés entre le premier ministre Soro et les deux leaders de l’opposition. Aimé Henri Konan Bédié du PDCI-RDA et Alassane Dramane Ouattara du RDR.

Soro a-t-il dribblé le Rhdp ?
Des informations recueillies du pré-carré des deux leaders du Rhdp, laissent croire que Bédié et Ado ont été floués par le premier ministre Soro. Qu’est-ce qui s’est passé exactement, hier, dans l’hôtel qui a abrité les pourparlers ? 
Après le tête-à-tête Soro et le facilitateur peu après 16 heures, le président du Faso a reçu simultanément Bédié et Ado environ une trentaine de minutes avant de se retirer pour laisser la place au premier ministre, pour s’entretenir à son tour avec les deux leaders. Le huis-clos a duré environ une vingtaine de minutes. Avant de prendre congé de ses hôtes, selon nos sources, le chef de l’ex gouvernement leur aurait confié qu’il va rendre compte de leurs échanges au facilitateur. Ce qui suppose donc qu’il revienne leur donner la position de ce dernier. Mais au moment où les deux leaders attendaient son retour, Soro s’éclipse et se retrouve au palais abandonnant ses interlocuteurs dans ‘’la salle d’attente’’. Ayant constaté la supercherie, les deux hommes décident de quitter les lieux.

Un communiqué final atypique
Nul doute que les présidents du PDCI-RDA et du RDR ont découvert comme tous les autres ivoiriens les prestations de Compaoré, Gbagbo et Soro à travers l’écran de la télévision ivoirienne. Est-ce le résultat de la mission effectuée par le facilitateur de l’accord politique de Ouagadougou à Abidjan ? Difficile de croire. Car, si tel était le cas, l’on aurait associé les images de toutes les parties ayant participé aux pourparlers. Selon les règles de la diplomatie, un communiqué final engage toujours tous les acteurs ayant participé à son élaboration. Or tel que cela a été présenté hier sur les écrans de la télévision ivoirienne, ni Bédié ni Ado n’avaient donné leur caution, encore moins leur onction à ce qui avait l’air d’un montage grotesque et trompeur.

 

Le mot d’ordre du Rhdp maintenu
A en croire le Rhdp, Bédié et Ado, au cours des différents échanges, n’ont pas donné leur accord ni pour la formation d’un nouveau gouvernement encore moins pour la mise en place d’une nouvelle CEI sous la base d’un nouveau format. Il s’est plutôt agi, pour eux, de la réhabilitation de la CEI dans sa forme initiale. La question du nouveau gouvernement étant tributaire de ce qui précède. Fort donc de ceci, Bédié et Ado ne se reconnaissent nullement dans le prétendu communiqué final récité hier à la télévision ivoirienne par Soro et Compaoré. En conséquence, à en croire les leaders du Rhdp, le mot d’ordre demeure et la position de l’opposition, suite à la décision de Gbagbo le 12 février dernier, reste inchangée.

Tienfo Gisèle ; mardi 23 février 2010 - Par Le Mandat

 

 

Côte d’Ivoire Confusion après le passage de Blaise Compaoré – 3 morts à Daloa

 

La confusion semble totale en ce moment en Côte-d’Ivoire. Qui dirige ce pays d’Afrique de l’Ouest ? Qui a voix d’autorité ? Heureux sont ceux á mesure de voire dans les secrets des dieux de la politique ivoirienne.

 

Après l’échec des concertations hier dimanche á Ouagadougou, avec les principaux opposants ivoiriens Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, le président Burkinabé Blaise Compaoré a cru bon de se rendre aujourd’hui á Abidjan afin de forcer la formation du gouvernement ivoirien.

 

A la suite des rencontres avec les différentes parties ivoiriennes, le président sortant Laurent Gbagbo, le premier ministre et les membres des principaux partis d’opposition réunis au sein du Rassemblement des Houphouétistes pour la Paix (RHDP), l’annonce de la formation imminente (Mardi) du gouvernement fut faite par Soro Guillaume.

 

Sans vraiment confirmer les dires du Premier Ministre ivoirien, le facilitateur Blaise Compaoré fait l’annonce à la presse de : « l’acceptation des parties prenantes signataires de l’accord de Marcoussis pour s’engager dans la reconstruction du gouvernement de Côte d’Ivoire ». De la formation dès mardi d’un gouvernement ivoirien, le président burkinabé ne dira aucun mot.

 

Vu les propos différents sur la formation oui ou non du gouvernement ivoirien dès mardi, demain donc, certains confrères journalistes décident d’aller en savoir plus.

 

Joints au téléphone par ces confrères, Le président Henri Konan Bédié, les ministres Alphonse Djédjé Mady (PDCI) et Alassane Salif Ndiaye (UDPCI) tous du RHDP affirment ce soir, ne pas être au courant de l’accord sur la formation d’un gouvernement dès mardi 23 février 2010. « Si Compaoré a dit ca, cela n’engage que lui » aurait répondu Alphonse Djédjé Mady aux confrères.

 

La Côte-d’Ivoire est depuis plusieurs jours plongée dans une grave crise politique, suite à l’annonce fracassante des dissolutions du gouvernement et de la commission électorale indépendante (CEI). Dissolutions prononcées par le président ivoirien Laurent Gbagbo.

 

Le vendredi dernier, 5 personnes ont trouvé la mort dans des manifestions de protestation de l’opposition, á Gagnoa (centre ouest) fief ethnique du chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Aujourd’hui lundi trois (3) morts sont annoncés á Daloa, toujours dans le centre ouest. Certaines informations encore à confirmer font état de trois (3) morts ce matin à Abidjan, dans la commune d’Abobo, bastion du Rassemblement des Républicains (RDR) du premier ministre Alassane Ouattara.

 

L’opposition qui affirme ne plus reconnaitre Laurent Gbagbo comme chef de l’Etat, conditionnait jusqu’à ce jour son entrée au nouveau gouvernement, á la levée de la décision de dissolution de la Commission Electorale Indépendante (CEI), suivie du rétablissement de celle-ci dans ses pleins pouvoirs.

 

A l’analyse la Côte-d’Ivoire est loin d’être sortie de la crise née des accusations de fraudes sur un croisement parallèle de 429 000 électeurs. Croisement fait par le président de la CEI dissoute, M. Robert Mambé. Accusations mises sur la place publique pour la première fois par le Chef de l’Etat ivoirien himself, le 9 janvier 2010 dernier.

 

Le président Burkinabé aurait regagné son pays, en debut de soirée.

 

La Rédaction, Le Journal de Connectionivoirienne.net avec Guégouhin Louty (L.G.)

 

 

 

Crise relative à la dissolution de la CEI et du gouvernement

Blaise Compaoré en pompier hier à Abidjan

Le gouvernement connu aujourd’hui.

 

Le gouvernement « Soro II » sera connu aujourd’hui mardi 23 février 2010. Les acteurs de la crise ivoirienne, dont l’opposition, ont « accepté » de « s’engager dans la reconstruction du gouvernement », a expliqué le président Blaise Compaoré sans d’autres précisions. Pour ce qui est de la CEI (commission électorale indépendante) elle devrait « renaître » cette semaine sous une nouvelle forme. Ce sont les principales décisions qui ont sanctionné, hier, la réunion d’urgence tenue sous les auspices du facilitateur dans la crise ivoirienne, Blaise Compaoré, venu, à Abidjan, en pompier pour éteindre un brasier qui consumait l’APO, dont il est le parrain. Arrivé hier lundi 22 février 2010 sur le coup de 12 h 25 mn à la Base Aérienne de Port-Bouet où il a été accueilli, notamment, par Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, à sa descente de l’avion présidentiel de l’Etat de Côte d’Ivoire qui lui a été affrété, le médiateur et président burkinabè Blaise Compaoré est venu en « soldat de feu » pour dénouer la crise politique née de la double dissolution de la Cei accusée de "fraude" sur la liste électorale provisoire ( 5 millions 300.000 votants) et du gouvernement. Décision prise par Laurent Gbagbo le 12 février dernier et qui a mis le feu aux poudres en Côte d’Ivoire. Le Rhdp a déclaré qu’il ne reconnaissait plus « Gbagbo comme chef de l’Etat de Côte d’Ivoire ». En conséquence, cette coalition des houphouetistes a alors appelé ses militants à s’opposer « par tout moyen » à ces décisions qu’elle juge « anticonstitutionnelles ». Depuis, une spirale de violence s’est emparé du pays, avec, à la clé des morts d’hommes et des blessés. L’enjeu de cette réunion d’urgence du « facilitateur » avec les acteurs de la crise ivoirienne était donc d’éteindre ce « brasier ». On ignore s’il a obtenu du Rhdp, le retrait de son mot d’ordre... Le Parrain de l’accord de paix de Ouagadougou a été reçu, en tête-à-tête, par le président Laurent Gbagbo de 13 h à 15 h 50 mn au palais de la présidence avant de se rendre dans un grand hôtel d’Abidjan-Plateau. A sa sortie, Blaise Compaoré s’est enfermé dans un silence, se refusant à toute déclaration. Mais avant, le facilitateur du dialogue inter- ivoirien a reçu le Premier ministre Guillaume Soro, chef du gouvernement. Il s’est entretenu avec Soro Guillaume, au moins à trois reprises, dans sa suite de ce grand hôtel. Ce qui laisse à penser que les pourparlers n’étaient pas aisés. Puis, il a pris langue tour à tour, notamment avec le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-rda), Aimé Henri Konan Bédié le président du Rassemblement des Républicains (Rdr), le Dr Alassane Dramane Ouattara. Le facilitateur a élargi ce « mini CPC » (cadre permanent de concertation) au Nonce apostolique, au doyen du corps diplomatique africain en Côte d’Ivoire, aux ambassadeurs de France, des Etats-Unis, du Nigeria, ainsi qu’au représentant spécial du président de la commission de l’Union africaine. Blaise Compaoré a bouclé son tour de table avec M. Y.J. Choi, le représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies en Côte d’Ivoire avant de rencontrer, pour une deuxième fois, en « tête-à-tête » le chef de l’Etat Laurent Gbagbo » à la présidence de la république. Le « feu » de la dissolution du gouvernement et de la CEI est tellement incandescent que le « pompier » a dû procéder par une diplomatie de petites touches. Il a rencontré deux fois le chef de l’Etat avant de quitter Abidjan aux environs de 20 h. Au terme d’une journée riche en émotion, le « facilitateur » a pu obtenir la formation du gouvernement dont la composition sera rendue publique aujourd’hui mardi 23 février 2010. C’est le Premier ministre, Soro Guillaume, lui-même qui a fait cette annonce hier, en présence de Blaise Compaoré. Le « facilitateur » pour ce qui le concerne, a indiqué que « la nouvelle CEI sera connue cette semaine ».

 

 Mardi 23 février 2010 par Armand B. DEPEYLA, soir info

 

 

 

Sortie de crise : Un Cpc bizarre et très suspect

 

En tant que journaliste, fidèle abonné aux négociations sur la crise ivoiro-ivoirienne depuis 2003 (de Marcoussis au Cpc du 3 décembre 2009 à Ouaga en passant par Accra III, Pretoria I et II, New York…), j'ai toujours noté et tous les Ivoiriens avec moi qu'à la fin des pourparlers, le médiateur parle . Ensuite interviennent tour à tour, le Premier ministre Guillaume Soro et les deux leaders de l'opposition, MM. Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara. Tout ce qu'ils décident n'a jamais été en contradiction avec le contenu du communiqué final adopté et validé par tous.

 

Hier, bizarrement, il n'y a pas eu de communiqué final. Le facilitateur n'a pas fait de déclaration, voire d'adresse susceptible d'apaiser les Ivoiriens. Gbagbo qui lui-même a suscité et créé cette chienlit n'a rien dit. Même pas un seul mot aux Ivoiriens. Il s'est contenté d'applaudir. Pourquoi ? Les présidents Bédié et Ouattara n'étaient non seulement pas à la Présidence pour les échanges finaux et n'ont pas fait de déclaration non plus. Guillaume Soro s'est autoproclamé porte-parole de tous (des présents et même des absents) et a lancé une "bombe" dans l'air. Tout cela m'a paru bizarre. Et je suis désolé de le dire une fois de plus. Je n'accorde aucun crédit politique à ce que j'ai entendu hier à la Rti. Et les positions des uns et des autres me paraissent toujours tranchées. Cela fait quatre fois qu'on annonce un nouveau gouvernement. Cela fera quatre fois qu'on n'aura pas dit la vérité aux Ivoiriens. La guerre civile est à nos portes si elle n'est déjà là. Il faut libérer les Ivoiriens en diagnostiquant le mal et prescrire les vrais remèdes. Compaoré et Soro doivent en d'autres termes dire à Gbagbo de réparer ce qu'il a gâté. Il n'y a pas mille solutions. 
Denis Kah Zion ; mardi 23 février 2010 ; le Nouveau Réveil

 

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