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Gbagbo célèbre les 20 ans d’échec de l’école ivoirienne

La Fédération estudiantine et scalaire de Côte d’Ivoire (Fesci) célèbre aujourd’hui son vingtième anniversaire, en présence de son parrain attitré, le chef de l`Etat, Laurent Gbagbo. Un bilan de 20 ans largement marqué par la violence et le sang, ainsi que par le fait que son avènement sur la scène scolaire et universitaire a sonné le glas de l`école ivoirienne.
Le candidat Laurent Gbagbo sera à l’anniversaire de la Fesci. Comme le candidat Laurent Gbagbo y a été, il y a dix ans. Aujourd`hui, Charles Blé Goudé, dont l’élection controversée à la tête de l`organisation a inauguré l’ère de la machette, a depuis lors cédé la place à certains de ses jeunes frères. Dix ans après, c`est Augustin Mian, un secrétaire général contesté et fragilisé par la récente guerre (certes moins violente) des machettes, qui reçoit son hôte.
Le choix de la date est purement politique car l’anniversaire aurait dû être organisé depuis avril dernier.
Cependant, cet anniversaire résonne comme le bilan, du moins, de la refondation, mieux, de la politique de l`école du champion du Front populaire ivoirien (FPI).
De l’avis de tous, les vrais problèmes de l’école ivoirienne ont commencé avec la naissance de la Fesci, créée et soutenue par les forces de gauche, quelques semaines avant le retour officiel au multipartisme.
Incontestablement, c’est la Fesci qui a introduit la violence et le sang comme méthode de lutte syndicale à l’école. Son nom reste tragiquement mêlé à l’assassinat de Thierry Zébié. Depuis lors, le sang a chaque fois parlé, pour imposer la suprématie de ce mouvement sur les autres, en vue du contrôle de l`école ivoirienne. Et chaque fois, le mouvement a bénéficié du soutien de Laurent Gbagbo. Quand il était opposant, on se rappelle qu’il a organisé la fameuse marche de  » lassaut final « , pour entre autres, obtenir la libération des responsables de la Fesci, arrêtés, suite à des violences et à des casses. Aujourd’hui, en tant que président, sa présence aux côtés des  » fescistes  » est la preuve de ce soutien qui n`a jamais manqué.
Un soutien inconditionnel fait au détriment des vrais problèmes de l`école qu’il avait promis régler, (quand il était opposant) avec seulement quelques petits milliards pris sur le budget de souveraineté.
Dix ans qu`il est au pouvoir et dix ans, qu’un seul amphithéâtre n’a poussé sur les campus, qu’aucune chambre n’a été construite dans les cités universitaires, qu’un seul livre n » a atterri dans les bibliothèques, que la rentrée académique n’a plus une date précise et est systématiquement décalée, que des enseignants sont brimés et des étudiants violentés, voire tués (cf Abib Dodo). Dix ans qu’il est au pouvoir et que des militants de la Fesci sont assurés d’une impunité quasi permanente.
Prince Béganssou
Le Nouveau Réveil, 24 Septembre 2010

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