Epitre n°8 au Past Président Gbagbo : « Vous voilà soumis à un blocus au Palais, la roue tourne »

 

Gbagbo, le Woody de Mama

 

 

Bonjour monsieur le Past Président,

 

Ce lundi 4 avril 2011, cela fait exactement une semaine, soit sept jours, que les Forces républicaines ont lancé leur offensive pour vous chasser du pouvoir que vous usurpez depuis plus de quatre mois. Je sais que du fait de vos longues nuits d'insomnie et de vos crises de nerfs (on va appeler cela comme ça, par euphémisme) qui ont repris de plus belle, vous n'avez plus le sens de la logique et du discernement. Je vais donc vous rafraîchir la mémoire, puisque de toutes les façons, avant que vous ne vous infligiez vous-mêmes ces troubles psychologiques, vous compreniez très vite, cependant, il fallait vous expliquer pendant longtemps. En effet, votre pseudo prophète, le Malachie, il a « prophétisé » que vous viendriez à bout de vos ennemies six jours après le début de l'offensive pour vous déloger du pouvoir, si cela devrait arriver. Cela fait exactement sept jours aujourd'hui. Vos ennemies sont là, et vous, aucune armée de diablotins n'est descendue d'un quelconque plan astral, pour vous sortir de votre trou (l'image me rappelle Saddam Hussein). La « prophétie » est donc fausse et le fameux « prophète » un gros et grand menteur, car il est écrit dans Deutéronome et c'est la vérité, qu'un prophète qui annonce des choses qui ne se réalisent pas, est un faux prophète. Sans fausse modestie et avec le triomphe modeste, je vous annonce que pour votre malheur, j'ai eu raison sur le Malachie. J'avais prédit, pour ma part, sur ma foi journalistique (qui se fonde sur une analyste froide et sans passion, ni émotion, des faits), dans mon épitre n°3 que ces prétendues prophéties du sieur Malachie, étaient ridicules et mensongères, et que, par là, lui n'est qu'un piètre imposteur. Bref, ce Malachie ne mérite plus mon attention. Il ne mérite que mépris, comme le cardinal menteur à la retraite et son compère de la Conférence épiscopale, devenu facteur indigne de votre Bro-Grébé (tiens, celle-là, je l'avais oubliée). Le Malachie est en fin de compte un autre menteur de la petite semaine, prébendier de la dernière heure, qui a trouvé un créneau pécuniaire, en vous disant ce que vous souhaitez entendre, pour vous convaincre que vous conserverez le fauteuil volé. Fini donc la fiction prophétique. A présent, revenons à la réalité.

 

Monsieur le Past Président,

 

Je vous plains. Je vous imagine à présent avec une barbe de sept jours, les cheveux ébouriffés, les yeux rouges, les lèvres sèches, les habits froissés. L'image est triste, mais c'est vous qui l'avez voulu. Vous avez toujours analysé, décidé, parlé, pensé, sous le prisme de la violence. Vous n'avez qu'à vous en prendre à vous-même. Qui sème le vent, récolte la tempête. Vous avez axé votre stratégie d'abord de conquête, puis d'exercice et enfin de conservation du pouvoir en exaltant la peur chez vos concitoyens y compris chez vos proches ( Mamadou Koulibaly en sait quelque chose) et en expérimentant la violence sur le peuple. Aujourd'hui, passé le délai « prophétique », et revenant à la réalité, vous continuez de vous accrocher à l'idée d'une probable discorde entre FRCI et Commando invisible. Cela n'est guère nouveau, ainsi ont espéré, jusqu'à la dernière minute, les pires dictateurs de l'histoire, confrontés au vent de la haine et à la tempête de la mort qu'ils avaient eux-mêmes semés, sans aucune pitié au cours de leur règne. Hitler (encore une fois, je précise que je ne vous compare pas à lui. Je le dis surtout pour votre procureur marron, qui ne sait pas construire une phrase correcte en français, et qui, parce que vous aimez vous entourer de gens médiocres, est devenu, avec certains de ses substituts, une star de télévision), dans sa débâcle à Berlin, avait espéré et prié, que les forces occidentales et l'armée soviétique diamétralement opposées sur le plan idéologique, se marchent sur les pieds à la porte de Berlin et que cela lui serve pour renverser la situation. L'histoire enseigne que malgré leurs parfaits désaccords, les deux groupes étaient d'accord pour neutraliser l'ennemie commun, et l'ont poussé, à son lâche (j'insiste beaucoup sur cet adjectif, et vous saurez pourquoi) suicide.

 

Monsieur le Past Président,

 

Certains de vos partisans, bien calés dans leurs fauteuils en Europe, principalement en France, dont ils sont aussi des citoyens, au point où certains, par honte ou par déracinement, ont supprimé leur nom originel bété, pour ne garder que les deux prénoms français, répètent à qui veut encore les écouter, que vous ne céderez jamais le fauteuil au Président Ouattara. C'est effectivement votre position. Elle est tellement risible qu'il n'y a que vous et vos supporters crétinisés, qui ne voient pas son côté fanfaron. Je vous imagine en effet, hystériquement enfoncé dans ce fauteuil que vous convoyiez, dans un 4X4 spécial, à chacun de vos déplacements, répétant que ce bien précieux vous appartient et que vous ne le rendrez jamais au Président Ouattara.

 

Monsieur le Past Président,

 

Je vais vous faire une seule remarque aujourd'hui, pour bien vous montrer que vous êtes foutu. Suivez très bien l'évolution de vos positions concernant M. Ouattara. En 2000, quand vous avez pris le pouvoir, dans les conditions que vous-même avez décrite, sans que personne ne vous y oblige, comme « calamiteuses », vous avez contraint M. Ouattara à l'exil. A cette époque, que confiiez-vous à vos proches ? « Ouattara ne reviendra jamais d'exil ». Et M. Ouattara est rentré un beau matin de son exil, et il n'y a rien eu. En septembre 2002, quand les escadrons de la mort ont débarqué chez lui et manqué de l'assassiner, lui et son épouse, aujourd'hui Première dame (ça peut tuer la tantie Simone, mais c'est ça la vérité) et qu'il a été obligé de s'exiler une autre fois, que martelait votre camp ? « Ouattara ne sera jamais candidat en Côte d'Ivoire ». Un beau matin, sans que personne ne sache quelle mouche vous avait piqué, vous avez pris votre propre plume et de votre plus belle écriture, vous avez suspendu les dispositions constitutionnelles, qui l'empêcheraient de se porter candidat. Par la suite, qu'a dit votre camp ? « C'est vrai qu'il sera candidat, mais s'il revient au pays, il ne pourra jamais se rendre dans les villes de l'intérieur pour tenir des meetings ». Non seulement M. Ouattara est revenu, mais il a tenu des meetings partout en Côte d'Ivoire, y compris dans votre fief natal de Gagnoa, dans un stade Biaka Boda, plein à craquer et dans votre bastion électoral de Yopougon, à la place Ficagyo. Qu'a trouvé encore votre camp ? « Ouattara ne sera jamais au deuxième tour, il n'est supporté que par les étrangers et les rares Ivoiriens militants du RDR n'ont pas de papiers ». Coup sur coup, avec des millions d'euros, vous avez payé des sondages qui vous ont conforté dans votre conviction. Après le premier tour, M. Ouattara s'est retrouvé au second tour avec vous.

 

Monsieur le Past Président,

 

Je veux m'arrêter à ces exemples, mais je présume, vu votre actuel état psychologique, que vous ne pourrez pas vous soumettre à l'exercice élémentaire de la suite logique, pour comprendre la situation actuelle. Je vais donc continuer. Après le second tour, qu'est-ce que les Affi N'Guessan, Laurent Dona Fologo, William Attéby et l'autre, votre vice-président, professeur es-vol de diplôme, monsieur Grande Gueule devenu très muet comme une carpe édentée, depuis sept jours, n'ont-ils pas claironné, dans leur dérive ethnico-tribalo-xénophobe ? « Baoulé ne votera jamais Mossi ». Et les Baoulé votèrent le « Mossi ». Vous ne vous êtes pas arrêté là, et c'est aussi ainsi qu'on comprend que l'histoire n'enseigne jamais les hommes, surtout quand ils enseignent des histoires (remarquez que je n'ai pas dit, quand ils enseignent l'histoire). Vous avez décrété que « le candidat de l'étranger ne sera jamais élu Président, face au candidat des Ivoiriens ». Et « le candidat de l'étranger » fut élu à 54%, face au « candidat des Ivoiriens ». Vous avez martelé qu'aucune armée ne pourrait traverser le territoire pour aller vous déloger de la Résidence présidentielle. En trois jours d'offensive, les Forces républicaines ont « téléchargé » (il parait que c'est le mot à la mode au pays), toutes les villes de l'intérieur du pays. Qu'ont commencé à dire vos partisans qui refusent obstinément de voir la réalité en face, telle l'autruche ? « Les rebelles de Ouattara n'entreront jamais à Abidjan ». Depuis quatre jours, non seulement cette armée de « rebelles » est à Abidjan, mais vous a contraint, vous, l'autoproclamé woody, à détaler comme un couard, de la Résidence et vous soumet, ironie de l'histoire et histoire que la roue tourne ici bas, à un blocus au Palais où vous êtes claquemuré, attendant une délivrance de puissances astrales qui ne viendra jamais. A présent, que confiez-vous à vos porte-paroles ? « Ouattara peut contrôler tout le pays, tout Abidjan, mais il ne prendra jamais le Palais présidentiel ». Et le Président Ouattara va s'installer au Palais présidentiel. Telle est ma promesse.

 

Monsieur le Past Président,

 

Comprenez-vous maintenant pourquoi je ris depuis le début de cette affaire de votre entêtement suicidaire et du fanatisme idiot de vos supporters fanfarons ? Ils sont trop stupides pour lire froidement les faits que j'ai énumérés plus haut et en tirer des conséquences idoines. A présent, je vais vous confier quelque chose, et c'est mon conseil du jour. Les Forces républicaines ont mis quatre mois avant de réagir face à vos rodomontades enfantines mais assassines. Elles auraient pu le faire plus tôt et ça aurait donné les mêmes résultats, mais elles ont pensé que vous étiez raisonnable, or vous ne l'aviez jamais été. Ces mêmes Forces vous donnent encore la chance de vous en sortir vivant. Je sais, puisque je l'ai déjà prédit, que vous allez vous accrocher jusqu'à la dernière minute. Continuez donc vos enfantillages de looser puisque c'est votre destin. Mais je vous le dis, en vérité, le temps arrive et il est déjà là, où les Forces républicaines vont lancer leur assaut, pour prendre le contrôle des rares réduits où vous et vos proches devenus aphones, vous terrez. Et croyez-moi, si vous le voulez, parmi ces Forces républicaines, il y en a qui ne sont pas du tout des enfants de chour.

 

A demain, si Dieu le veut. Qui vivra verra !

 

André Silver Konan

 

kandresilver@yahoo.fr

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