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Drame du nouvel an, le gouvernement ivoirien peut-il se disculper ?

Plus d’une semaine après le drame de la saint sylvestre à Abidjan, qui a couté la vie à 63 personnes et fait plus de 49 blessés, selon les chiffres officiels, les premiers éléments de l’enquête conduite par le commissaire Honoré Niagne de la police criminelle, ont été rendus publics par le procureur de la République.

D’après ces premiers résultats d’enquête, quatre causes expliqueraient la tragédie. Notamment l’absence d’éclairage des lieux, le rétrécissement de la chaussée, la présence de troncs d’arbres sur la chaussée et l’insuffisance des forces de l’ordre mobilisées.

S’il faut féliciter le gouvernement ivoirien pour la célérité avec laquelle ces premiers éléments d’enquête relatifs à cet énième drame en Côte-d’Ivoire, ont été rendus publics, il faut craindre une enquête expéditive, alors que de nombreuses interrogations restent ouvertes sur les circonstances réelles de cette tragédie.

En effet, bien vrai que le gouvernement Ouattara assure par la voix de son Premier Ministre Duncan-soutenu par le Ministre de l’intérieur Hamed Bakayoko, qu’il n’y a eu aucune faille de sécurité, une analyse objectives des faits et des circonstances qui les entourent ne permettent pas d’écarter toute responsabilité des services de l’Etat impliqués dans l’organisation de cet événement, ainsi que les ministères de tutelle respectifs.

Ministres responsables

Les organisateurs de cet évènement avaient-ils connaissance du nombre approximatif de spectateurs attendus ? Rien n’est sûr. Pourtant, cela reste une exigence minimale de sécurité, requise par les normes internationales, que des sapeurs-pompiers soient pré-positionnés dans les environs d’une cérémonie qui rassemble un nombre aussi important de personnes.

En outre selon les mêmes normes de sécurité, des issues de secours et couloirs d’évacuation, ainsi qu’un personnel de sécurité aguerri, prêt à intervenir à tout moment, doivent toujours être prévus en amont à tout événement d’une telle envergure.

Et, une cérémonie de cette ampleur ne peut se faire sans l’autorisation du ministère de l’intérieur ou de ses services compétents qui ont entre autres obligations et devoirs de vérifier que les conditions de sécurité sont réunies avant de donner leur quitus. En clair, au moment où ils portent leur deuil et soignent leurs blessés, les Ivoiriens attendent toujours que le gouvernement leur dise si «la fête des lumières» a été autorisée, et si oui, est-ce que les conditions de sécurité ont été bien examinées avant de délivrer cette autorisation, faute de quoi, l’autorité administrative, voir le Ministre qui répond de celle-ci engage sa responsabilité.

Car, par delà les discours politiciens tendant à disculper nos autorités, ne pas satisfaire à ces normes minimales de sécurité internationalement reconnues se confond avec la responsabilité pénale, sinon administrative des organisateurs de cette nuit festive, devenue un véritable mouroir dans la mémoire collective des populations abidjanaises en particulier et ivoiriennes en général.

Autres questions. Pourquoi le chef de l’Etat qui célébrait son 71e anniversaire à une centaine de km d’Abidjan n’a-t-il été informé que «vers 9 heures du matin, soit plus de 6 heures après la tragédie, par Hamed Bakayoko, son Ministre de l’Intérieur» comme le rapporte notre confrère Jeune-Afrique ?

Il est tout aussi étonnant que les lieux du drame n’aient pas été fermement mis sous scellé pour les besoins de l’enquête. Diverses sources, dont certaines proches des enquêteurs, confirment cette grave erreur. Cela confirmerait-il l’assertion reprise dans différends organes de presse qui attribue l’appartenance du chantier voisin abritant «le trou de la mort» à une haute personnalité de l’Etat de Côte-d’Ivoire ?

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