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Si j’étais candidat !

 

Enfin la liste électorale provisoire est prête ! Mais les ivoiriens doivent patienter encore des jours, parce que cette liste doit être présentée au Chef de l’Etat avant sa publication. Ce que je ne comprends pas. Le Chef de l’Etat, lui-même candidat, doit-il donner son accord avant la publication ? N’a-t-on pas perdu suffisamment de temps ?

 

Des candidats ont déjà déposé leur dossier. D’autres pas encore. Notamment Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, deux poids lourds de la scène politique ivoirienne. Moi aussi, je réfléchis sérieusement à ma candidature. Malheureusement j’ignore la date limite de dépôt des  candidatures. Le Chef de l’Etat de retour de son fameux voyage aux Etats-Unis lors de l’assemblée générale de l’ONU, avec une délégation de quarante personnes environs, - voyage qui a coûté plus de deux milliards de franc CFA aux contribuables ivoiriens -  a parlé du 16 Octobre 2009 comme date limite. D’autres sources parlent du 03 Octobre.

 

Je disais que je pense à me présenter à l’élection présidentielle. J’ai encore le temps de constituer mon dossier. La date du 29 Novembre 2009 n’est plus tenable et tout le monde le sais.

 

Si j’étais candidat, quel projet de société je soumettrai a l’intelligence des ivoiriens ? Quelle aventure, au sens noble du terme, je proposerai aux ivoiriens de faire avec moi ? Serai-je capable de faire rêver les ivoiriens d’un avenir radieux ? Les ivoiriens ont besoin de rêver. Ils ont tellement souffert depuis une dizaine d’années et cela continue, qu’ils ont besoin de sortir de ce cauchemar. Le rêve participe de l’équilibre psychologique des humains. Les ivoiriens ont besoin d’un candidat capable de les faire rêver d’une Côte d’Ivoire démocratique et paisible où règne la justice, où le mérite est reconnu et célébré, d’une Côte d’Ivoire développée à l’instar des pays comme la Corée du sud où le travail est une valeur majeure, d’une Côte d’Ivoire où l’impunité ne règne plus. Les ivoiriens ont besoin d’un candidat capable de leur donner espoir et la conviction qu’ensemble, dans l’unité et l’intérêt supérieur du pays nous pouvons relever ce défis.

 

Si j’étais candidat, je proposerai des reformes institutionnelles. Je commencerai par la justice. La reforme de la justice aura pour principal objectif de renforcer son indépendance vis-à-vis de l’exécutif. La nomination des membres des institutions judiciaires sera validée par les 2/3 des parlementaires. Le recrutement et la promotion des juges du siège seront dévolus au conseil supérieur de la magistrature dont le président sera le plus ancien des magistrats.

 

Au niveau de la gouvernance, les pouvoirs de l’assemblée nationale seront renforcés notamment en ce qui concerne le contrôle du gouvernement. Pour renforcer la bonne gouvernance, une commission budgétaire sera créée et son rôle sera de contrôler l’exécution du budget de l’Etat et la gestion financière des entreprises publiques, d’entendre chaque ministre sur la gestion de son ministère. Cette commission sera dirigée par un député de l’opposition. Le Premier Ministre sera issu de la formation politique majoritaire au parlement et sera le chef du gouvernement. Je supprimerai le conseil économique et social et je le remplacerai plus tard par un sénat qui sera la représentation des régions et de la chefferie traditionnelle.

 

Les responsables des entreprises publiques seront désignés sur appel d’offre  avec des objectifs de résultat à atteindre.

En lieu et place des conseils généraux, je créerai des conseils régionaux, au nombre de dix, qui seront de véritables entités administratives, avec des assemblées régionales pour dynamiser la vie démocratique. Les conseils régionaux avec des pouvoirs économique, social et fiscal plus renforcés, seront les véritables moteurs du développement de chaque région. Ce sera véritablement le pouvoir au peuple. Tous les services de l’Etat y seront représentés. Plus personne ne sera obligée de quitter la région dans laquelle il exerce pour venir faire le moindre papier administratif à Abidjan.

 

Si j’étais candidat, mon programme économique se structurera autour de trois axes principaux : l’industrialisation, la modernisation de l’agriculture (motorisation) et le tourisme quand on sait que  la Côte d’Ivoire a d’énormes potentialités touristiques et que rien est fait pour valoriser ce secteur important de l’économie et surtout créateur d’emplois. La Côte d’Ivoire doit sortir de cette agriculture d’une autre époque et mettre en place une politique volontariste de motorisation de son agriculture. Pour cela, l’Etat doit redéfinir une nouvelle fiscalité sur le matériel agricole qui rentre dans le cadre de cette modernisation et aider les organisations coopératives à s’équiper. Dans ce domaine, le gouvernement pourrait envisager à court terme le montage des machines agricoles que nous importons et à moyen terme sa fabrication sur place.  La politique d’industrialisation doit avoir pour socle la transformation de nos matières premières, notamment notre production agricole. Tout est question de volonté politique et d’ambition pour la Côte d’Ivoire. Nous le pouvons.

 

Si j’étais candidat, l’école et la santé seront la priorité des priorités eues égard au niveau de dégradation de ces deux secteurs très importants de toute société moderne qui veut faire un pas dans  le cercle des pays développés.

 

L’enseignement primaire et secondaire, l’enseignement technique, la formation professionnelle seront cédés aux régions sous le contrôle du gouvernement. Le rôle de l’Etat se limitant à la détermination de la politique générale de l’éducation et de la formation, à la définition du contenu des programmes académiques. Seul l’enseignement supérieur relèvera de la responsabilité directe de l’Etat central. Chaque région sera dotée d’une université et d’un système  de formation professionnelle supérieure en adéquation avec les réalités économiques de chaque région. Au primaire et à la maternelle, la principale langue  et les valeurs culturelles de chaque région seront enseignées.

 

Au niveau sanitaire, chaque région sera dotée d’un centre hospitalier régional (CHR) digne de ce nom, avec tous les services. Les CHR auront le même statut que les CHU et seront animés par des médecins hospitaliers avec un profile de carrière similaire à celui de leurs collègues exerçant dans les CHU, à la seule différence qu’ils ne sont pas enseignants. Cela, pour que chaque habitant puisse avoir accès à des soins de qualité  surtout le territoire ivoirien. Chaque village aura un centre de santé et recevra la visite d’un médecin une fois par semaine. Les départements seront dotés de centres hospitaliers départementaux (CHD) et les sous-préfectures d’hôpitaux généraux (HG). Je proposerai également la création d’une assurance médicale dont le financement sera spécifique à chaque secteur d’activité. J’envisagerai la construction de deux autres CHU à Abidjan par rapport à l’évolution de sa population.

 

Si j’étais candidat, je proposerai aux syndicats, pour éviter les grèves intempestives, un cadre permanent de concertation. Ce qui aura pour avantage d’impliquer les syndicats dans l’action gouvernementale. J’instaurerai la justice salariale dans la fonction publique (même diplôme, même salaire) et une prime de mérite annuel pour tous les fonctionnaires avec des critères précis et consensuels. Chaque corps de métier aura des indemnités spécifiques.

Si j’étais candidat, j’entreprendrai la promotion de la femme à tous les postes de responsabilité et je supprimerai tous les textes de loi qui sont en contradiction avec la question du genre.

 

Si j’étais candidat, comment ferai-je pour financer cet ambitieux projet ? L’Etat fera un grand effort pour réduire son train de vie en limitant au maximum le gaspillage et les dépenses inutiles. Je formerai un gouvernement d’au plus vingt membres. Je n’aurai pas de nombre pléthorique de conseillers. La bonne gouvernance sera la colonne vertébrale de mon gouvernement. Je serai impitoyable avec la corruption, les pots de vins et les détournements de deniers publics. Toutes les administrations et les entreprises publiques seront sous haute surveillance. Nous mettrons en place un environnement économique  et fiscal attrayant et incitatif pour les investisseurs ; ce qui va booster notre économie en matière d’emplois et de recette fiscale. La capacité de recettes fiscale et douanière de la Côte D’Ivoire est loin d’être atteinte. Un effort doit donc être fait dans ce domaine. Un environnement économique assaini, une politique fiscale attrayante, une justice qui inspire confiance, une bonne gestion de l’argent publique sont de nature à donner confiance aux bailleurs de fonds pour soutenir et nous aider à financer nos projets pour permettre à l’Etat de jouer pleinement son rôle régalien et à attirer les investissements étrangers.

 

Chères ivoiriennes et chers ivoiriens, voici le résumé de mon projet de société. Maintenant, je dois trouver les vingt millions pour le dépôt de ma candidature. Je reste à votre écoute pour répondre à vos éventuelles préoccupations.

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