Lotérie électorale

Qui bien malin pourrait dire quand aura lieu l’élection présidentielle. L’accord politique de Ouagadougou est en très grand danger car la colonne vertébrale de cet accord voulu par le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo, l’élection présidentielle devient de plus en plus hypothétique. Le candidat Laurent Gbagbo, l’initiateur de cet accord, en accusant le Président de la CEI de fraude sur le listing électoral, vient sans doute de signer le certificat de décès de cet accord, malgré les efforts du Premier Ministre, l’autre signataire, de calmer le jeu et de rassurer les différents protagonistes, surtout le camp présidentiel. Curieusement, le Président du Burkina Fasso, Blaise Compaoré, facilitateur de la crise ivoirienne, reste muet comme une carpe. Le facilitateur serait-il exaspéré par les crises à n’en point finir qui jalonnent le processus de sortie de crise ?

D’ailleurs l’ONU, à travers le dernier communiqué de son conseil de sécurité concernant la crise ivoirienne, vient de lancer une sévère mise en garde aux autorités ivoiriennes les menaçant de reconsidérer les relations de l’ONUCI avec la Côte d’ivoire si l’élection présidentielle n’avait pas lieu avant juin 2010. Cette attitude de fermeté traduit l’exaspération et la lassitude de la communauté internationale devant les crises à répétition et le report incessant de la date de l’élection présidentielle. Le fait que le Directeur de la banque mondiale, lors de sa visite dans notre cher pays, ait lié le point d’achèvement du PPTE à la tenue de l’élection présidentielle, laisse de marbre les autorités ivoiriennes.

Tout ce mic mac traduit le manque de volonté notoire des acteurs de la scène politique ivoirienne, surtout du camp présidentiel alors que tous les sondages donnent vainqueur leur candidat dans tous les cas de figure, à aller à l’élection présidentielle. Chaque camp tire d’une façon ou d’une autre avantage de cette situation, ignorant totalement la souffrance du peuple.

Cette énième crise traduit bien, à l’analyse, une véritable crise de confiance et la hantise de chaque camp à perdre l’élection présidentielle. D’où cette lutte farouche pour le contrôle de la CEI. Amenant ainsi les acteurs politiques à s’inscrire dans une logique  d’affrontement. Aucun camp n’est psychologiquement près à accepter sa défaite éventuelle. Ce ne sont pas des adversaires mais des ennemies politiques, engagés dans une bataille épique pour le contrôle des richesses de la Côte d’Ivoire et de la manne financière d’après crise. Et c’est là le malheur des ivoiriens.  

Finalement, je crois que la solution radicale pour une paix durable et définitive en Côte d’Ivoire passe par les trois mesures suivantes

-          L’ONU doit prendre toute ses responsabilités dans la résolution de cette crise. L’ONUCI ne doit plus être dans une mission d’accompagnement du processus de sortie de crise qui a atteint ses limites. Il est question d’imposer la paix par la mise à l’écart de la scène politique ivoirienne de Gbagbo, Bédié et Alassane qui depuis 1993 sont responsables des malheurs des ivoiriens et de Soro Guillaume.

-          Une transition de trois ans avec des hommes et des femmes non marqués politiquement, sous la haute autorité de l’ONUCI

-          Une dissolution du FPI, du RDR et du PDCI car ces partis politiques n’existent qu’à travers leurs leaders et sont ethniquement très marqués et cela tient des circonstances de leur création.  Ces partis seront remplacés par de nouveaux partis avec de nouveau leaders.

Que Dieu ou Allah protège la Côte d’Ivoire car je ne crois plus à la capacité des trois, voire des quatre de sortir mon pays de cette situation.

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