Lettre ouverte au Président Laurent Gbagbo

 

J'ai l'honneur de vous écrire pour vous faire part de mes inquiétudes et de ma déception, à la mésure de la confiance que j'avais placée envous, de votre gouvernance.

Monsieur le Président, les ivoiriens vous ont porté au pouvoir au prix de leur sang en octobre 2000. Cet acte héroïque des ivoiriens parce que le peuple vous a fait confiance, parce qu’il avait soif de changement, parce qu’il a trouvé en vous la personne capable de répondre à ses aspirations d’un mieux vivre, parce que vous avez su leur vendre du rêve.

Les ivoiriens avec espoir attendaient donc de vous :
1. Une lutte efficace et déterminée contre la corruption à tous les niveaux. Ne dit on pas que le poisson commence à pourrir par la tête;
2. Une meilleure gestion des finances publiques car il s’agit de l’argent des contribuables;
3. De rétablir l’ordre et la sérénité à l’université par des réformes structurelles et académiques qui restaurent et améliorent son l’image de qualité et qui répondent aux aspirations des étudiants. Vous-même vous avez déclaré au cours d’un meeting qu’avec 10 milliards vous réglé tous les problèmes de l’université;
4. Une administration de qualité et performante où le seul critère de promotion est la compétence et l’ancienneté;
5. Une justice réellement indépendante du pouvoir politique, qui inspire confiance à la population et qui ne soit pas instrumentalisée par l’exécutif;
6. L’amélioration conséquente du pouvoir d’achat des travailleurs, surtout des fonctionnaires dont les salaires sont bloqués depuis 1980;
7. De mettre fin à l’achat des concours de la fonction publique;
8. La formation d’un gouvernement moins pléthorique (au plus 20 ministère);
9. Une meilleure accessibilité de la population aux structures sanitaires;
10.De remettre la Côte d’Ivoire sur la voie du développement économique et humain.

A l’approche de la prochaine élection présidentielle, quel bilan faire de votre présidence ?
Je constate que vous n’avez pas honoré la confiance que les ivoiriens ont placée en vous. Bien sûr que je suis conscient que depuis le 19 septembre 2002 le pays traverse une interminable crise politique qui ne vous a pas laissé la totale liberté d’action. Mais cette situation ne saurait tout justifier. Quelques exemples emblématiques pour illustrer ce constat :
1. L’université est devenue une zone de non droit où règne la FESCI qui tue, viole, arnaque les étudiants dans une totale indifférence. Les années universitaires sont tronquées. Les étudiants sont mal formés car les professeurs n’ont plus de motivation à exercer leur noble métier;
2. Tous les concours d’accès à la fonction publique sont vendus à des sommes faramineuses (de 300 000 fcfa à 3 millions de fcfa) ;
3. La reforme de la filière café-cacoa a ruiné les producteurs et enrichie un clan qui a fait main basse sur cette filière. Heureusement que vous avez décidé d’agir maintenant ; mieux vaut tard que jamais dit le sage ;
4. Toute l’administration est gangrenée par la corruption.

Vous êtes candidat à la prochaine élection présidentielle ; les ivoiriens peuvent vous accorder le bénéfice du doute et vous renouveler leur confiance. Mais ils souhaitent que vous vous engagiez à lutter avec fermeté contre la corruption sous toutes ses formes et les dérives de l’administration.
J’ai consulté votre site web spéciale élection présidentielle et je suis resté sur ma faim car j’aurai souhaité y découvrir votre programme de gouvernement pour les cinq prochaines années.

Voilà Monsieur le Président le point de vue d’un citoyen ordinaire qui vous veut du bien.

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