Le jeu des sept erreurs
J’ai lu cette contribution d’un congolais dans le N° 2609 de Jeune Afrique. J’ai trouvé son analyse assez pertinente. J’ai donc décidé de vous la faire partagé.
Dans le tintamarre des cris d’indignation qui fusent de partout face à la crise ivoirienne, et dans l’émotion qui l’accompagne, il y a finalement peu de place pour des analyses froides. Nous sommes en plein manichéisme : on a ainsi vite oublié des erreurs graves qui ont été commises par toutes les partir en cause avant, pendant et après les élections…
Première erreur, les accords préélectoraux. Les candidats ont accepté, accord à l’appui, d’aller aux élections alors que le nord du pays n’était pas totalement démilitarisé ni pacifié. Les mêmes accords stipulaient que seuls les résultats de
Deuxième erreur, la position l’Opération des nations unis en Côte d’Ivoire (Onuci). Aux termes des accords, elle était considérée, dans la phase électorale, comme « certificateur », autrement dit comme témoin actif. En aucun cas cela ne lui donnait le droit de se substituer aux institutions à des institutions républicaines, ni même à être arbitre.
Troisième erreur, le fait d’avoir publié les résultats en retard, quelles qu’aient été les pressions de tous bords, parfois contradictoires, et de les avoir proclamés au Golf Hôtel, en zone partisane, parce que fief d’Alassane.
La cinquième erreur est le manque de fair-play de Gbagbo. Il a péché par un excès de confiance aux sondages qui le présentait comme le favori de l’élection dans tous les cas de figure. Il finit donc par « fétichiser » le pouvoir et par instrumentaliser le Conseil constitutionnel. Autant d’ailleurs que l’armée. Son intransigeance a quelque chose d’ubuesque.
La fébrilité du Conseil constitutionnel constitue la sixième erreur. Cette institution a commis une faute grave en annulant des voix dans le nord. Elle a ainsi disqualifié d’une façon antidémocratique des milliers d’électeurs au lieu de décider, comme la loi électorale le prévoyait, la reprogrammation pour cas de litige avéré.
Enfin, la septième erreur vient de la communauté internationale et de la cour pénale internationale. L’empressement de
Il est d’ailleurs symptomatique de constater qu’au même moment, à trois heures de vole de Paris, le dictateur biélorusse au pouvoir venait de tripoter les élections, et expédiait
impitoyablement des manifestants de l’opposition à la mort, et leurs chefs en prison sans que
André Yoka Lyé,
Eburnie, 31 Janvier 2011
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