Crise post-électorale : ce que je crois.
Environ deus mois que la crise post-électorale s’éternise. Pourtant, l’élection présidentielle était censée sortir
Le dernier accord signé sur l’initiative de Gbagbo Laurent, l’APO avec comme facilitateur Blaise Compaoré, Président du Burkina-Faso, et ses quatre accords complémentaires étaient sensé sortir
Le premier tour de la présidentielle s’est déroulé sans que les rebelles aient désarmé. Le vote a été jugé transparent et démocratique dans l’ensemble, malgré quelques imperfections et incidents par tous les candidats, ainsi que les observateurs internationaux et nationaux. Seul le candidat du PDCI a émis des réserves. Les résultats provisoires ont été proclamés par
Le second tour de la présidentielle entre le candidat de Lmp et le candidat du Rhdp s’est déroulé dans les mêmes conditions que le premier tour avec des améliorations organisationnelles par rapports aux imperfections constatées lors du premier tour. Je me rappelle que recevant les observateurs internationaux et nationaux, le Président de
Le sage a dit qu’on ne peut pas cacher le soleil par la main. Malheureusement, c’est ce que le clan Gbagbo fait par le biais de
Depuis que Yao Paul N’Dré, le Président du Conseil constitutionnel a pris la malheureuse décision de ne pas dire le droit en offrant
Si nous jetons un coup d’œil dans le rétroviseur pour analyser les faits et gestes du clan Gbagbo depuis le début de ce long processus électoral, financé par la communauté internationale à des dizaines de milliards de francs cfa (on avance le chiffre de 200 milliards), faisant de cette élection présidentielle la plus chère au monde, ainsi que son discours tenu lors de sa campagne avec des slogans du genre « On gagne ou on gagne », « y a rien en face, c’est maïs » et des déclarations du genre « Je ne laisserai jamais l’étranger dirigé ce pays » (nous savons tous que Gbagbo considère ADO et Bédié comme les candidats de
De quoi s’agit-il ? Il y a eu une élection présidentielle ; comme toute élection, il y a un perdant et un vainqueur. On demande tout simplement au perdant qui usurpe le pouvoir de reconnaître la victoire de son adversaire et de le lui transmettre comme cela se passe dans toute démocratie. Le Conseil constitutionnel n’est pas un faiseur de roi comme veut le faire croire le clan Gbagbo. Si tel est le cas, ce n’est plus la démocratie mais la dictature car en démocratie le pouvoir est conféré par le peuple à travers son bulletin de vote qu’il glisse dans l’urne. Un régime dictatorial se caractérise par la pensée unique, la propagande, la manipulation et le mensonge. Tous les jours le clan Gbagbo et son instrument de propagande qu’est devenue
Venons en à certains de ces mensonges savamment distillé en interne et en externe :
1) Les fraudes massives en terme de bourrage d’urne qui a eu pour conséquence d’avoir plus de votants que d’inscrits dans plusieurs bureaux de vote. Celui qui ne connaît pas le déroulement du vote en Côte d’ivoire peut avaler cette couleuvre. Dans le passé les Fds votaient avant le reste des électeurs pour la simple raison qu’ils devaient assurer la sécurité des électeurs et du vote. Pour cette élection de sorti de crise, les acteurs politiques ont décidé qu’il n’y ait pas de vote anticipé. Conséquence de cette décision, les Fds et tous ceux qui interviennent dans l’organisation de l’élection ont été considérés comme du personnel d’astreinte. Ce personnel pouvait donc voter dans n’importe quel bureau de vote sur présentation de son autorisation et de sa carte d’électeur. Donc mathématiquement, il est possible d’avoir plus de votants dans un bureau de vote que d’inscrits sans que cela soit la preuve manifeste de tricherie. Aussi nulle part dans l’arrêt du Conseil constitutionnel, il n’a été fait cas de bureau de vote avec un taux de participation de 100% et plus. Une des mesures prises pour éviter le bourrage des urnes est le dépouillement in situ dès la fin du vote avec affichage des résultats.
2) Le clan Gbagbo soutient mordicus que dans 500 bureaux de vote dans la zone Cno leur candidat a eu zéro voie alors qu’il a deux représentants par bureau de vote. Cela est possible. Dans la sous-préfecture de Divo ADO a eu zéro voie dans des bureaux de vote. Tous les candidats à la présidentielle savent que leurs représentants dans les bureaux de vote ne font pas parti du personnel d’astreinte. Ils ne peuvent donc pas voter dans le bureau de vote dans lequel ils sont affectés s’ils ne figurent pas sur la liste électorale de ce bureau. Avoir zéro voie dans un bureau de vote n’est donc pas une preuve de fraude.
3) Concernant les empêchements de vote des militants Lmp de la zone Cno, tous ceux qui connaissent la sociologie politique ivoirienne savent que ni le Fpi, ni le Pdci, ni le Rdr ne peut gagner seul une élection sans qu’il n’y ait alliance entre deux des trois grands partis. Ce que le Pdci et le Rdr ont fait dans une alliance dénommée Rhdp. Aussi, le nord est la chasse gardée d’ADO et cela n’est un secret pour personne. Après la victoire calamiteuse (ce sont ses propres termes) de Gbagbo Laurent à la présidentielle de 2000 qui l’opposa au Général Guéï, le Fpi n’a eu aucun élu au nord aux élections législatives boycottées par le Rdr et locales (mairie et conseil général) qui en ont suivi. Dans une élection présidentielle à deux tours, le vote du premier tour est surtout un vote partisan. Il ressort de la comparaison des résultats du premier tour et du second tour obtenus par Gbagbo Laurent, une amélioration sensible de son score au nord. D’où vient que, subitement le candidat Gbagbo ait eu tellement de militants au nord et qu’on les ait empêchés de voter ? Soyons sérieux. Gbagbo et son clan savent, dans leur for intérieur, que mille fois l’élection présidentielle sera organisée, mille fois il n’aura pas plus de 5% dans le nord.
4) Quant aux violences dans la zone Cno, ce sont des faits qui ont été grossis par le clan Gbagbo pour servir sa cause. Il n’y a pas eu plus de violences au nord qu’à l’ouest. L’autre jour j’écoutais Gbagbo Laurent dans une interview que lui accordait une télévision étrangère où il expliquait au journaliste que des femmes ont été violées dans des bureaux de vote dans la zone Cno pour montrer la gravité des violences. La question que je me suis posé est de savoir comment peut-ont violer une femme dans un bureau de vote où il y a plusieurs personnes de sensibilités différentes et qui en général ne se connaissaient pas au paravent ?
5) Un autre argument que Gbagbo Laurent avance pour confisquer le pouvoir est le respect de la constitution et des institutions ivoiriennes. « Le Conseil constitutionnel a désigné un président, c’est l’application de la constitution, il n’y a plus de débat », clame-t-il. Ce que Yao Paul N’Dré a fait n’est rien d’autre qu’un déni de démocratie, un coup d’Etat constitutionnel. Cela est inacceptable. Tous les démocrates d’Afrique, tous ceux qui sont convaincus que la seule voie d’arriver au pouvoir est celle des urnes doivent se mobiliser et demander à Gbagbo Laurent de se plier à la volonté du peuple souverain.
Cette crise post-électorale semble durablement s’installer. La communauté internationale qui a reconnu dans sa grande majorité l’élection d’Alassane Ouattara a opté pour des sanctions diplomatiques, financières et économiques graduelles pour faire plier Gbagbo Laurent. Pour le moment ces sanctions restent sans effets. Ces genres de sanctions produisent des effets à moyen ou long terme. Or des diplomates estiment que le temps joue en faveur du Président désigné par le Conseil constitutionnel. Les Chefs d’Etats africains, qui pour la plupart dirige des Etats non démocratiques, sont divisés sur la stratégie pour faire partir Gbagbo du pouvoir même s’ils reconnaissent la victoire d’Alassane Ouattara. Plusieurs émissaires désignés par l’union africaine et
Je crois que des sanctions économiques et financières sont plus appropriées pour faire partir Gbagbo du pouvoir. Mais ces sanctions ne doivent pas être le seul fait de l’Union Européenne. Elles doivent faire l’objet d’une résolution de l’ONU. Le blocus des ports d’Abidjan et de San-Pédro doit être intégré à ces sanctions. Au final, si on se rend à l’évidence que la force militaire apparaît comme l’unique voie capable de mettre fin à ce déni de démocratie, alors pourquoi pas.
L’union Africaine vient de décider de constituer un panel de cinq Chefs d’Etat africains représentant les cinq régions du continent qui auront pour mission de trouver une solution démocratique et dans la paix à la crise post-électorale. Ces Chefs d’Etat devront rendre leur rapport dans un délai d’un mois au plus et leur décision s’imposera à Alassane et à Gbagbo.
Espérons que cette médiation de la dernière chance puisse effectivement mettre un terme à cette crise post-électorale et que le résultat des urnes puisse être sauvegardé pour que vive la démocratie en Afrique.
Eburnie, 31 Janvier 2011
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