Affaire Anaki: le zèle du chef d'Etat major

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le mercredi 18 mars 2009 au cours d'une émission sur la première chaîne de la RTI, Monsieur Anaki, ancien ministre, député et président d'un petit parti politique (MFA), appelait les ivoiriens, face à l'échec selon lui de l'accord politique de Ouaga, à suivre l'exemple malgache. Deux jours après cette émission, Anaki Kobenan a été conduit à la direction de la surveillance du territoire (dst) pour être entendu. Selon les organisations de lutte pour les droits humains la procédure en la matière n'a pas été respectée parce que Anaki Kobenan est ancien ministre et député. Après ces déclarations du président du MFA, l'armée ivoirienne (la grande muette), s'est cru obliger de venir faire une déclaration au cours du journal télévisé de 20 heures pour menacer les partis politiques et de façon insidieuse les syndicats et la société civile, donnant ainsi l'impression que la Côte d'Ivoire est dirigée par un régime militaire.

Dans un régime démocratique, donc civile, lorsque la sécurité de l'Etat est ménacée ou lorsqu'il y a des risques d'insurrections suscitées par des leaders politiques, il ne revient pas à l'armée de courir à la télévision pour faire des déclarations à caractère politique. Il ne revient pas non plus à l'armée d'interpréter les discours des hommes politiques. Cela revient aux autorités politiques à travers le ministre de la défense ou le ministre de la sécurité. C'est le rôle des autorités politiques d'apporter une réponse adéquate aux discours séditieux des leaders politiques. Le rôle de l'armée est d'obéir et d'exécuter.

Cette sortie de l'armée est inopportune et antidémocratique. Le Chef d'Etat major se sentirait-il menacé au point de vouloir être plus royaliste que le roi. Pour quelle raison le Général Philippe Mangou veut-il s'immiscer dans l'arène politique en cette période d'incertitude électorale? Dans un Etat démocratique l'armée doit être neutre et républicaine. Son rôle est de défendre le peuple et les institutions car en démocratie le peuple est le détenteur exclusif du pouvoir. Alors mon Général contentez vous d'être un soldat.

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