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Mes parents m'avaient promise en mariage à un riche homme d'affaires

Chers lecteurs et chères lectrices de VEDETTE, l’histoire qui suit, est la mienne. Avec beaucoup de regrets et après plusieurs hésitations, j’ai fini par la raconter aux rédacteurs de VEDETTE avant de leur donner l’ordre de la publier sans les vrais noms des différents acteurs de cette pratique indigne d’un autre âge. 

Unique fille de ma modeste famille et étudiante en début de cycle, j’ai été proposée en mariage pendant que j’étais encore dans le sein de ma mère à un riche homme d’affaire vivant aux Etats unis d’Amérique. Et malgré la fortune de ce dernier, je ne suis pas parvenue à l’aimer puisqu’un autre avait déjà pris mon cœur. Aveuglés par la richesse du riche homme d’affaire, mes parents ont fini par s’installer dans la logique d’un mariage de gré ou de force.

Autour du dîner, mon père qui est le chef de famille s’adresse à sa file que je suis et à ma mère en ces termes : « J’ai une information importante à partager avec vous deux. Ma fille, mon trésor, le moment est venu pour qu’on te donne en mariage puisque tu es majeur désormais ! ». Avec beaucoup de bonheur, j’ai répondu : « je suis parfaitement d’accord avec vous papa pourvu que cela ne mette pas un terme à mes études. J’y avais déjà pensé et dès ce soir, je dirai à mon chéri de se préparer à vous envoyer la dot ». Mon père s’étonna de l’existence d’un chéri dans ma vie et de s’interroger : « C’est qui ton chéri, » Alors je lui réponds : « Mon chéri c’est le jeune homme qui a l’habitude de venir me rendre visite ici à la maison. » Mon père s’est alors énervé : « Pas question. Sache que ce n’est pas à toi de choisir. Mieux, mon collègue a demandé ta main pour son fils pendant que ta mère portait encore ta grossesse. N’est-ce pas Catherine. » Il interroge ma mère qui ne dit pas le contraire. « Oui ma fille, dès que je suis tombée enceinte de toi, Drissa le collègue de ton père a été le premier à envoyer de la cola pour nous dire que l’enfant que je portais sera la femme de son fils s’il était une fille, et l’ami de son fils s’il était un garçon ». Avec la dernière énergie, j’ai séance tenante condamné l’attitude indigne de mes parents. « Je suis désolée papa, mais je ne suis pas à vendre. Kader a pris mon cœur et je respire que pour lui ». Une dispute verbale  dans laquelle je suis seule face à mes deux parents s’engage alors. Et ma mère d’aller très vite en besogne pour affirmer tout haut ce que les uns et les autres murmuraient par ci et par là : « Ma fille, tu as perdu la tête ou quoi ? Ton fameux Kader, que peut-il t’apporter ? A partir de maintenant, Hassane, le fils du collègue de ton père est ton futur mari puisque nous allons organiser sans délai la cérémonie, qui va officialiser vos fiançailles. Quand à ton rienneux de Kader dit lui de sortir de ta vie dès aujourd’hui parce que ton père et moi ne voulons plus le revoir chez nous. Tu as compris ? »

Face au propos de ma mère, mon sang fit un tour. « Assez maman, je n’ai rien compris. Kader est l’élu de mon cœur. Papa, tu ne vas quand même pas m’obliger à appliquer que ma conscience ne partage pas. Dès lors que vous êtes arrivés à la conclusion que je suis majeure, vous n’avez plus le droit de décider pour moi et sans moi ».  Ai-je répliqué. 

Et mon père de se défendre : « ma fille, arrange-toi à ce que nous de marcher la tête haute. Donc ne nous humilie pas. Ecoute ma fille, j’ai accepté la demande de mon collègue depuis le jour de ta naissance et je ne peux me dédire ». « Ma fille, je veux surtout te faire remarquer que tout ce que nous posons comme acte concourt à te garantir un avenir radieux. Créer les conditions de ton bien-être, c’est notre rôle. Et puis, je suis con vaincue qu’avec Hassane, tu seras heureuse. C’est un babatché. Il est hyper riche et charmant. Sa richesse, c’est aussi pour toi. Avec lui, tu ne pourras qu’être heureuse et c’est notre souhait. C’est quand tu seras dans au foyer que tu comprendras le sens de notre démarche actuelle ». Argumente ma mère et ce, à la suite de mon père avant de me demander de retirer dans ma chambre parce que les deux devraient continuer à discuter en privé à mon sujet.

Avant de me retirer, je ne me suis pas empêcher de leur asséner mes vérités. Je leur ai demandé de retenir surtout que je préférerais vivre à Gobélet, le plus gros quartier précaire de Cocody, avec l’homme que j’aime. Et que je me moquais des milliards et des châteaux de leur soi-disant riche et charmant Hassane.

Réagissant à mes bouts de phrases, mon père éleva le ton pour répliquer : «  Je suis convaincu que ça ne sera pas facile, mais tu dois mettre dans la tête que le mariage avec Hassane se fera de gré ou de force. Est-ce que c’est clair ? »  Quant à ma mère, et pour rassurer mon père, elle a dit ce qui suit : « Tranquillise-toi chéri, la quasi-totalité des femmes sont comme ça. Même quand elles veulent, elles font semblant. Pour ma part, je gère ! » Et mon père de renchérir : « Dès demain, je vais rencontrer mon collègue pour qu’on fixe la date du mariage. Le fer on le bat quand il est chaud ». « Occupe-toi de l’organisation pratique et moi je continuerai à discuter avec ma fille ». Propose maman.

Pour marquer ma désapprobation, je me suis mise à pleurer au fond de ma chambre. Chambre au fond de laquelle j’ai été rejointe par ma mère plus tard. Dès qu’elle m’a vue en larmes, elle s’est empressée pour m’interroger. « Ma fille, pourquoi pleures-tu ? » J’ai alors répondu : » Maman, je n’ai pas envie de me marier avec ce Hassane pour la simple raison que je ressens rien pour lui. Est-ce que tu peux comprendre ça ? » Pis, j’ai continué à pleurer et à me lamenter en présence de ma mère. Mon Dieu …, qu’ai-je fait pour mériter un tel sort ? Que vais-je devenir sans Kader, l’élu de mon cœur ? 

Puis, je suis arrivée à la conclusion que, ce sera trop facile si je ne faisais rien pour renverser la situation. Alors, je me suis rendu chez Kader mon copain qui m’a trouvée très triste avant de me demander si j’avais un problème. Pour ne pas mêler mon chéri à mes soucis, j’ai tenté de faire diversion mais très vite, il a compris mon vrai problème. Il m’a même rappelée que mes soucis étaient liés au mariage dont mes parents ont parlé la semaine dernière, puis que l’information, comme une trainée de poudre a pris toute la ville. Je tente alors de le rassurer en lui disant que ce ne sont que des rumeurs et que j’étais plutôt stressée quant aux examens de fin d’année qui approche à grand pas. 

De retour à la maison, je retrouve mes parents qui ne démordent pas. Mieux, ma mère m’a prise de court : « Ma fille, je vais te raconter une anecdote. J’ai piqué une crise quand ton papa est venu me demander en mariage. C’est te dire que je ne suis pas étrangère à ce qui t’arrive. Mais mon rôle c’est de te rassurer et de te mettre sur la bonne voie. Sache que je ne te laisserai briser mon plaisir d’avoir un beau fils riche qui vit aux Etats Unis d’Amérique ».

J’ai aussitôt rétorqué en disant : «Maman, laisse-moi te dire que nos deux situations sont diamétralement opposées. Et puis, tu te trompe d’époque. Moi, mon cœur est déjà pris. Je suis follement amoureuse de Kader. Malgré qu’il soit pauvre comme tu aimes à le dire, c’est lui que j’ai choisi. Si c’est un rêve pour toi d’avoir un beau fils riche qui vit aux Etats Unis d’Amérique, ton rêve ne vas jamais se réaliser parce que je me battrai pour me marier avec l’homme que j’aime ».

Pendant que je discutais avec mes parents, le téléphone sonna. Et à la demande expresse de mon père, je le décrochai. Allo ? A qui ai-je l’honneur ? Ok, je vous passe mon père…. Sont les quelques paroles que j’ai pu prononcer avec le fameux Hassane au début de l’affaire. « C’est qui ? » demande mon père.  « Un certain Hassane » répondis-je.

Une fois encore, mon père est entré dans tous ces états. « C’est comme ça tu traites ton futur mari ? Donne-moi le téléphone ». Dit-il avant d’activer le haut parleur du téléphone. « Allo ! Hassane comment allez-vous ? Et le pays de l’oncle Sam, ça va là-bas. Ton papa m’a dit hier que tu allais m’appeler aujourd’hui ». Et Hassane de prendre la parole au téléphone : « Effectivement mon cher beau père, j’appelle pour vous faire une surprise. Oui cher beau père, pour m’avoir promis votre fille, je vous offre un pèlerinage tout frais payé à la Mecque ». Cela a suffit pour que mon père jubile au téléphone : « Moi à la Mecque, Que Dieu vous le rende aux centuples. Merci d’avance cher beau. On garde le contact ».

Quant à ma mère, elle ne dit pas autre chose : »Grâce à Hassane mon mari ira enfin à la Mecque. Ma chère fille, on ne pouvait pas te trouver un meilleur mari que Hassane ». Dit-elle en substance avant de lancer en direction de son mari : «M’FA, Hassane étant désormais perçu comme l’homme providentiel, ne perdons plus le temps. Pour le mariage, en même temps est mieux comme diraient les enfants ». 

Pour couper court, j’ai séance tenante fait savoir à mes parents qu’Hassane soit l’homme providentiel ou pas, je ne l’aime pas et je ne l’épouserai jamais avant de rejoindre ma camarade pour faire des exercices.

Tu peux partir mais ne dure pas, Hassane ton fiancé a promis de t’appeler ce soir pour échanger ». Lance encore mon père.

Avec mes camarades, il nous fallait trouver la bonne formule pour échapper au mariage. Pour ce faire, ceux-ci m’ont posé la question de savoir si la date du mariage était déjà fixée ? Aucune idée puisque je n’ai jamais rencontré ou discuté avec leur Hassane. Mais à en croire mes parents, il semblerait que le mec voulait que ce soit moi qui propose une date selon mes disponibilités puisque je continuais d’aller à l’école. « Ça, c’est une chance ! » disent mes camarades. Elles m’ont alors proposée de discuter avec hassane et surtout de jouer le jeu comme si j’étais d’accord pour l’épouser. « Flatte-le surtout au téléphone chaque fois qu’il t’appelle » conseillent mes camarades. Ce sera très difficile, mais si ce procédé peut me permettre de sauver mon amour avec Kader, je n’hésiterai pas, répondis-je. « A tes parents, manifeste-leur un enthousiasme pour ledit mariage. Arrange-toi pour que personne parmi eux ne doute de ta sincérité quant à ta volonté d’épouser Hassane. Sinon ce serait l’échec de notre plan ». Insista ma voisine de classe.

Et moi de la rassurer. T’inquiète ! Je suivrai à la lettre toutes les recommandations. Maintenant dis- moi quels sont les tenants et les aboutissants de ton plan ? Aux termes de quelques explications, ma voisine de classe réussi à me convaincre quant à la conduite à tenir. Cela ne pas empêcher de lui demander si elle était sûre que ça va marcher ? « A tous les coups ça va prendre ! » répondit ma camarade.

De retour chez Kader, mon copain, celui-ci ne s’est pas empêché de remarquer que j’étais plus gaie voire souriante par rapport à hier avant de poursuivre : « J’ai été informé de ce que tes parents prépareraient un mariage forcé au détriment de notre amour. Alors le démon dudit mariage forcé les a-t-ils quittés ? Donne-moi la bonne nouvelle. Plan A et Plan B, peux-tu m’expliquer de quoi il s’agit ? » Alors, je lui explique tous les plans en préparation pour éviter le mariage forcé.

Pendant plusieurs mois, j’ai dû jouer le jeu qui a consisté à faire croire à mes parents et mon soi-disant fiancé Hassane que j’étais désormais consentante. Toute chose qui a fait dire des Dieu merci par mon père. « Le démon qui habitait ma fille est en passe de la quitter. Et je ne suis pas surpris puisque mon marabout me l’avait promis » se réjouit-il avant d’appeler Hassane par téléphone. Pire, il monte les enchères : « Allo, mon cher beau fils Hassane, sache que je suis constamment en prière. Grâce à toi, notre fille et nous-mêmes sommes heureux. Tu confirmes qu’elle aura maison, voiture et le maximum de bijoux ? Ok, quant à moi, en plus d’aller à la Mecque, je demande cinq millions de dot pour la simple raison que c’est mon unique fille qui sera emmenée à vivre loin de moi ». Et Hassane de répondre : « Aucun souci beau père. Permettez-moi de vous appeler comme ça déjà. Votre fille aura tout ce dont elle a besoin. Quant à la dot, je vous donne dit millions là où vous avez demandé cinq ».

Dès que ma mère a compris cette histoire de dix millions de dot, elle est tombée en transe avant de s’interroger : « Ma poupée, dix millions de dot ? Quel honneur à la famille ? J’ai hâte d’informer la communauté d’être la première à recevoir autant d’argent pour doter ma fille chérie ».

A mon tour, j’ai fait remarquer à ma mère que c’est à cause de moi qu’Hassane débourse autant d’argent. Raison pour laquelle je ne la laisserai pas gaspiller ça avant de lui faire croire au père Noël en ces termes : « Maman, j’ai des projets. La demande de bourse que j’ai faite pour aller étudier aux Etats Unis d’Amérique m’a été accordée. Et tu dois l’imaginer, la destination Etats Unis d’Amérique n’est pas fortuite puisque mon futur mari y réside. Je me prépare à y aller pour le surprendre surtout ».  Et ma mère qui a pris ma déclaration pour parole d’évangile de s’interroger : « Si je comprends bien, tu veux aller le rejoindre pour faciliter les choses. Plutôt que le mariage se passe ici, ça aura lieu là-bas. Est-ce que c’est ça ? » C’est ça même maman, répondis-je. Tu as tout compris. Vu que pour cause de boulot, Hassane ne peut pas venir actuellement. Donc, pour accélérer les choses je pars le retrouver là-bas.  ET Maman de donner son accord. « On s’est bien compris ma fille. Et je suis tellement d’accord avec toi qu’il ne faut rien lui dire surtout avant qu’il ne nous envoie l’argent nécessaire tant pour les préparatifs du mariage que pour la dot ». Pour détendre l’atmosphère j’ai alors taquiné ma mère : « Ma chère maman apparemment tu aimes beaucoup l’argent, alors qu’il ne fait pas forcément le bonheur. Maintenant qu’on s’est compris, j’ai des courses à faire. A bientôt maman ! »

Une fois en ville, j’ai informé mes camarades de ce que la mayonnaise avait pris avant de filer pour le retrait de mon passeport biométrique ainsi qu’à l’ambassade pour le retrait de mon visa. Quant à mes camarades, elles ne m’ont autre chose. « Nous sommes heureuses pour toi. Sois forte dans la tête et va surtout jusqu’au bout » avant de m’interroger sur le sort de Kader, mon chéri. Là aussi, je les ai rassurées. Ne vous inquiétez pas. L’orage est passé. Je vais le retrouver tout à l’heure pour un détail. Leur répondis-je.

Maintenant, me voici chez Kader mon cœur. Coucou, mon amour, devine ce qui est dans ma main ? La demande que j’aie faite pour aller étudier au pays de l’oncle Sam a marché. En plus de l’accord de mon école, j’ai obtenu une bourse d’études. Mon passeport et mon visa sont aussi disponibles. Après avoir quitté Kader, il me fallait réussir le dernier coup. Alors j’ai pris mon téléphone : « Allo Hassane mon cœur, c’est ta chérie. Je t’appelle pour t’informer que j’ai fini mes différents examens. Je n’attends plus que tu m’envoies l’argent pour que je commence les préparatifs de notre mariage ». « Aucun souci, ma puce. Dès demain, je te fais un transfère d’argent. En plus des préparatifs, il faut me trouver un appartement meublé. Pour le petit temps que je passerai au pays, je ne voudrais rester pas chez mes parents ni chez tes parents ». Répondit Hassane, apparemment aux anges par rapport à l’information que je venais de lui donner.

Mon portable toujours collé à mon oreille, je fis savoir à Hassane que j’étais parfaitement d’accord avec lui. Mais il ne fallait surtout pas qu’il informe qui que ce soit. Ce serait très intéressant quand son arrivée au pays va surprendre tout le monde. Et puis, je ne lui apprends rien, on est en Afrique. « Comme tu veux ma princesse. Quant à l’argent, tu peux le récupérer en début d’après midi » conclut Hassane.

Deux semaines plus tard…

Papa, maman, j’ai obtenu mon visa pour aller étudier aux Etats Unis. Retenez surtout que je me suis battue pour être plus proche de mon mari Hassane qui vit déjà là-bas.

« Ma fille, parce que tu es une battante, je suis contente de toi » dit ma mère. « Félicitation ma fille. Comme ça dès le mariage, tu iras vivre et étudier auprès de ton mari » répondit mon père. Mais une dernière chose. Pour ne pas que les sorciers s’en mêlent, et que ça échoue, gardez-vous d’en parler à qui que ce soit y compris Hassane. Parce que les gens n’aiment pas les gens, que les ennemies de la famille pourraient manœuvrer quant à un éventuel échec. C’est pour toutes ces raisons que je dois aller avant le mariage.

« Ce que tu racontes ne rassure guerre. Célébrons le mariage et après, tu partiras un point un trait » exige mon père. « Oui, je pense que ton père a raison. Si tu pars te jeter dans ses bras sans le mariage, il pourrait se rétracter à tout moment et c’est toi qui sera la grande perdante » s’inquiète ma mère.

Et moi de rappeler à ma mère : « Non maman, ne raisonne pas ainsi. Pourtant, tu étais d’accord il y a quelques semaines … » Je suis désolée mais je ne peux pas attendre. La rentrée dans ma nouvelle école, c’est dans une semaine seulement. La rater, c’est rater mon inscription, c’est compromettre ma bourse, c’est mettre en doute mon avenir… Papa s’il te plait, j’ai fini par accepter ce mariage rien que pour honorer la parole donnée. La seule chose que je te demande maintenant, c’est de me permettre de me garantir un avenir radieux et sauver par la même occasion le foyer que tu as bien voulu m’offrir. De nos jours, le premier mari d’une femme c’est le travail et ça tu le sais très bien. Donc laisse-moi partir, je ne te décevrais pas.

Convaincu par mes propos, mon père a jeté l’éponge : « j’aurai voulu que ça se passe ici avant que tu ne bouges. Mais vu la pertinence de tes arguments, je suis bien tenté de céder. J’ose croire qu’une fois là-bas, tu te marieras avec Hassane. Quant à ma mère, ce sont les dix millions de la dot qui l’intéresse : « Après avoir écouté notre fille, je n’y vois plus d’inconvénients. Mais j’aurai souhaité que la dot au moins atterrisse dans nos mains avant qu’elle ne bouge d’ici ». « La dot, ça  c’est un problème de femme. Ça m’importe peu » dit mon père.

T’inquiète maman, bien au contraire, c’est quand je serai là-bas dans ses narines que je pourrai le presser pour qu’il envoie ça au plus vite. Et puis, une fois sur place, je peux le flatter pour qu’il double la mise. « Comme ça, je pourrai le conserver puisque les mariés ne seront pas là. Ce sera juste une petite cérémonie pour la forme » rêve ma mère. Tu vois maman, ma position que je défends est même à ton avantage. Et pour mon voyage, vous n’avez pas d’inquiétudes à vous faire puisque j’ai une bourse d’études qui prend même le billet d’avion en compte. « Ah Catherine, tu aimes trop l’argent ! Je me demande bien comment on allait assurer tout ça si Hassane n’avait pas été là » s’est interrogé mon père.

Après mes parents, me voici ma meilleure camarade. Dès que je l’ai vu, j’ai immédiatement lancé dans son visage : « Mon Dieu ! Je suis épuisée ». « Y a quoi encore » répondit-elle avant de me demander de m’assoir et d’expliquer. Grâce au bon Dieu, j’ai eu gain de cause. Depuis hier, j’ai récupéré les dix millions représentant la dot et le million qu’il a prévu pour louer l’appartement meublé sans compter tout l’argent que j’ai réussi à lui soutirer par le passé. En tout cas, ça m’a fait un joli paquet d’au moins treize millions. J’ai même déjà acheté mon billet d’avion et je pars demain même. Tiens ces courriers. Tu les remettras à mes parents et à Hassane. Il est évident qu’il soit là en début de la semaine prochaine. Le fait que Kader va me manquer, je suis un peu triste.

Dès que Kader m’a vue, il m’a posé la question de savoir qu’est-ce que j’avais à être triste ? Justement, je suis triste parce que dans quarante huit heures, je pars. Et lion de toi, je ne sais pas ce que ça va donner. Si par extraordinaire ça ne marche pas, que vais-je devenir ? « Pourquoi ça ne marcherait pas ? L’important est que tu partes loin d’ici et le reste on verra bien » m’a-t’il rassurée. Dieu soit loué. Si j’ai ta bénédiction et tes encouragements, il est clair que ça va aller. « Il ne faut surtout jamais baisser les bras. Sur la terre des hommes, excepté les héritiers et autres, tous ceux qui ont réussi ont forcément une histoire. Comme le but finale est de sauver notre amour, je ne peux que t’encourager à aller jusqu’au bout » conseille Kader. Quant à moi, j’ai dit ok, mon prince, notre amour sera sauvé, je te le promets. Avant de prendre congé de Kader pour aller faire mes valises, il a tenu à me rassurer en ces termes : » Sache que je t’aime et que tu fais partie de mes raisons de vivre. Pour te le prouver une fois encore, je suis prêt à remuer ciel et terre pour te retrouver où que tu seras ». Parole de Kader.

A la maison cette fois-ci pour dire au revoir à mes parents. Ces derniers n’ont pas été avars en bénédictions. « Ma fille, que Dieu t’accompagne. Ta mère et moi-même te portons dans nos prières tous les jours » avant de lancer en direction de ma mère : « Allez ! Libérons la sinon elle risque de rater l’avion ».

Trois jours après mon départ, Hassane est arrivé. Dès que mon père l’a vu, il a crié « mon Dieu ! C’est mon beau Hassane ou c’est son sosie ? Mon garçon qu’est-ce-que tu fais là sans ma fille ? Qu’est-ce qui a bien pu arriver pour que tu viennes sans ma fille ? » Harcèle-t-il Hassane de questions. « Arrêtez votre cinéma. Où est ma femme ? Je suis là pour elle. Où se trouve-t-elle ? Lance Hassane sur un ton désespéré.

Mes camarades informées de la venue d’Hassane, se sont rendues chez mes parents pour leur donner la vraie information.

Dès qu’elles sont arrivées chez mes parents, les nouvelles leur ont été demandées en ces termes : « On a cru que notre fille qui est votre camarade est partie rejoindre son mari ; que non ! En tant que ses confidentes, je suppose que vous en savez plus ». « Avant tout propos, je voudrais vous demander de vous calmer » lance l’une de mes camarades. « La vérité, je la connais et je suis là pour vous la livrer. Ma copine a préféré s’en fuir que de se marier avec un homme qu’elle n’aime. C’est l’essentiel du message qu’elle m’a chargé de vous livrer ». « Quel déshonneur ! Quelle honte … Qu’allons nous expliquer à nos proches et à la communauté ? » S’est interrogé mon père avant de sermonner ma mère qui, sous l’effet de la honte a tenté de se dédouaner. « Arrête de jouer les innocentes et assumons notre faute et ses conséquences. On aurait jamais dû la forcer puisqu’elle nous avait prévenus qu’elle n’aimait pas Hassane malgré sa relative condition de riche ». « Plutôt que de penser à ce que tu vas dire à nos proches et à la communauté, tu devrais penser à ce qu’est devenue ta fille et ce que ressent le pauvre Hassane ici présent » dit maman. « Je n’aurais jamais dû te suivre dans ton raisonnement digne d’une autre époque » rétorque papa.

Hors de lui-même Hassane explose : « Donc elle ne voulait pas de moi et vous m’aviez fait croire le contraire ? N’est-ce pas elle qui me flattait au téléphone avec votre complicité ? Elle ne veut pas de moi, d’accord. Mais  et mes treize millions représentant la dot, le prix de la location de l’appartement meublé et les frais des préparatifs dudit mariage ? Vous n’êtes rien d’autres qu’une bande d’escrocs organisée. Collez-moi la paix. Je n’ai plus rien à faire, a part partir d’ici ».

Un mois plus tard, j’ai été rejointe par Kader puisqu’une partie de l’argent soutiré à Hassane a été expédié pour faciliter les choses. Grâce aux conseils de mes camarades de classe et surtout à la détermination de mon petit ami, j’ai fait le jeu qui a consisté à faire croire que j’étais consentante. Et c’est comme ça que j’ai fini par dribler et mes parents et le fameux homme d’affaires pour m’en fuir avec l’argent des préparatifs et de la dot à soixante douze heures dudit mariage ; laissant derrière moi ma fille et l’homme d’affaires.

Source : Le journal Vedette

 

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Commentaires

  • GILBERT
    • 1. GILBERT Le 14/05/2012
    Bonjour,
    je vis actuellement la même situation que Kader.
    Mon amour est promise à un cousin pour garantir les liens du sang...
    Son grand pere est mort de colère quand elle a lui dit son refus et parler de nous deux...Il a fait un arrêt cardiaque, déja qu'il était malade...
    Que puis-je faire ?...
    Merci de votre aide...

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