J’avais pourtant prévenu ma bien aimée

Mon grand avait coutume de dire à ses enfants que l’être humain à beau être serein, il a toujours du mal à se maîtriser face à trois choses : l’argent, la religion et le femme. A l’époque, nous ses petits enfants, encore au collège, ne cernions pas véritablement la portée sociologique et philosophique de cette petite pensée emprunte de sagesse et d’humilité. En réalité, ce patriarche soulevait tout simplement la question de la reconnaissance de l’infiniment petit de l’être humain face au Dieu suprême. Cela revenait à reconnaître que l’homme n’est ni Dieu, ni son égal. Et pourtant de ce fait, l’homme n’à ni l’aptitude, ni la force nécessaire pour contrôler ses pulsions, à fortiori les forces de la nature. De ces trois éléments, c’est-à-dire l’argent, la religion et la femme, grand père disait ce qui suit : « L’une vous donne le pouvoir, l’autre vous permet d’accéder au pouvoir, et l’autre enfin vous permet de contrôler votre pouvoir ». Mais à la question de savoir véritablement lequel de ces trois éléments avait tel ou tel propriété, mon grand père nous invita à méditer profondément afin de trouver de nous-mêmes. Alors collégien, je me suis efforcé, en torturant bien sûr mes méninges, de trouver une ébauche de réponse en vain. Ce n’est que des années plus tard que j’ai compris le sens de la pensée de ce vieil homme. Je vous invite d’ailleurs à méditer afin de décrypter les leçons de  vie qui découle de cette pensée. En attendant, je vous relate en quelques lignes mon histoire avec Sylvie.

 

Nous sommes rencontrés au plateau, centre des affaires de la citée abidjanaise. Elle n’avait que 22 ans. C’était pour moi l’être parfait, la femme idéale. Elle était docile, polie, intelligente et jouissive. Ce qui m’a excité d’ailleurs à lui faire rapidement un gosse avant de la présenter aux yeux de tous, devant les autorités civile et religieuse comme mon épouse. Nous étions tous deux catholiques et notre mariage fut célébré à grandes pompes. Tout Abidjan en avait entendu parler. Ses nombreux prétendants et autres soupirants tapis dans l’ombre se sont fortement mordus les doigts. Tandis que mes aspirantes elles, manifestaient leur aversion pour cette fille dont elles minimisaient des acquis que mois seul connaissais le secret. Elle s’appelait Tra Lou Sylvie. Et ce soir-là, cette digne fille du pays gouro acceptait la parfaite épouse dont j’avais longtemps rêvée. Les femmes gouro sont vraiment belles dans tous les sens quand elles décident de l’être réellement. En tout cas, Sylvie en était une. Pendant de longs moments, j’ai trimé, crié, galèré et souffert pour elle  et vers la fin, je l’ai obtenue comme épouse. Pour elle, j’en ai connu, des vertes et des pas mûres.

 

Nous avons vécu une belle histoire d’amour dans notre petite famille jusqu’au jour où Sylvie se métamorphosa. Du coup cette belle idylle fit place à un revirement de situation qui plongea notre couple dans le désarroi total. Aujourd’hui, je suis à revivre ce qui a été pour mon épouse et moi la pomme de discorde.

 

C’était il y a environ six ans, au plus profond de la crise que vivait mon pays depuis 2002. Une crise que nous les fils du grand centre, continuons d’en payer le lourd tribut. Mon épouse est rentrée à la maison un soir et m’a parlé d’une de ses collègues, qui avait des problèmes familiaux. Elle m’a demandé si nous pouvions l’héberger pour quelques temps. Bien attendu, j’étais d’accord pour deux semaines maximum, le temps pour elle de régler définitivement ses soucis et retourner chez elle. Chose que mon épouse accepta. Le lendemain, je fis connaissance avec Nathalie, c’est comme ça qu’elle s’appelait, une grande jeune femme d’un noir ébène, prototype de la vraie femme africaine. Elle était coiffée à la masculine et son regard sombre comme la fourrure d’un monstre traduisait son caractère introverti. La collègue de ma femme avait un de ces larges sourires aux lèvres pulpeuses. Son corps élancé contrastait avec les belles et appétissantes rondeurs de ma femme.

Les jours passaient et je ne pouvais m’empêcher de me demander quand s’en irait Nathalie. Puisqu’elle  était à plus d’un mois de séjour. Ses fesses étaient appétissantes, sans parler de ses petits seins que je voyais pointer sous son chemisier. Caque matin, avant mon départ pour le boulot, je croisais le regard sombre et dévastateur  de Nathalie qui sortait de la douche dans l’allée principale de la maison. Le pire, c’est quand elle tentait de renouer sa grande serviette qui dévoilait alors sa nudité sous mes yeux. Souvent et à maintes reprises, la collègue de ma femme m’a surpris dans la douche alors qu’elle prétextait une folle envie de se soulager. J’ai eu par moment envie de demander à mon épouse Sylvie de faire partir sa collègue de chez nous. Mais contraint à me justifier, il m’arrivait de faire table rase et garder mon calme de mâle. Les jours passaient et se succédaient. Et Nathalie, toujours dans sa logique, continuait de m’exaspérer avec ses manières subtiles de me séduire. J’en avait marre et je demandai un soir à mon épouse, le départ de sa collègue. Mon épouse entra dans une colère noire qui alerta tout le voisinage. Je devins ridicule aux yeux de sa collègue et les nombreux bardeaux de l’immeuble dans lequel nous habitions. Ah, Sylvie ! Comment une discussion interne en couple pouvait-elle dégénérer de la sorte pour faire place à un scandale aussi inutile ? Elle me dit : «toi, Laurent, je t’ai toujours remarqué. Tu n’as jamais voulu de mes parents sous ton toi à fortiori mes amies. La dernière fois, tu as rouspété  parce que ma cousine séjournait chez nous pour trois mois. Aujourd’hui encore, tu me demandes de chasser ma copine alors qu’elle a de sérieux ennuis en famille. Mais saches désormais que tu n’es plus le seul à éponger les charges de la maison. Pendant que tu scolarises nos enfants, moi je les habille. Quand tu payes le loyer et les factures, je me charge de la nourriture. Alors j’ai moi aussi le droit d’héberger qui je veux sous notre toit. D’ailleurs nos enfants l’ont déjà adoptée. Et Nathalie va demeurer tant que possible ici jusqu’à ce que son problème soit définitivement résolu. Tu aimes trop ça ». Pauvre de mon épouse ! Comment pouvait-elle avoir du mal à comprendre que je prenais cette décision pour empêcher un drame qui se dessinait à l’horizon ? Je pris encore mon mal en patience. Mais Sylvie refusa de m’expliquer exactement ce que sa collègue traversait comme problème.

 

Un vendredi soir, mon épouse alla à une veillée de prière. Comme elle   savait le faire d’ailleurs. Elle était évangélique désormais. Nos deux enfants, Marc et Sandrine dormaient profondément dans leur chambre. Moi je rentrais à peine d’un séminaire de Grand-Bassam, et j’avais l’estomac au talon. Je passai donc rapidement à table avant de foncer à la douche trente minutes plus tard. J’étais encore dans le choc de la chaude discussion que mon épouse et moi avions eu à propos de sa soit disante collègue. Je passai également en revue toute cette scène qu’elle produisit ce soir au vu et au su de tout le voisinage. Mais comme d’habitude, je pris encore mon mal en patience. Un détail : c’est qu’après cet incident dont j’avais parler à ma mère, elle m’avait promis de ramener mon épouse à la raison. Maman s’est malheureusement heurtée à la désinvolture de Sylvie qu’elle ne reconnaissait d’ailleurs plus. Je demandai pardon à ma mère pour le respect que lui avait manqué mon épouse.

 

En effet, outre l’altercation avec Sylvie à propos de sa collègue Nathalie, il y avait aussi ses absences répétées auprès de sa petite famille au bénéfice de sa communauté religieuse. Mon épouse passait le clair de son temps à l’église ou dans les veillées avec ses frères et sœurs en christ. Auparavant, je m’y étais fermement opposé. Tenez ! Voici un brin fort de sa réponse à ce propos : «  Vraiment Laurent, tu ne changeras jamais. Parce que je ne vais plus à l’église catholique avec toi, tu veux m’empêcher de louer Dieu en compagnie de ma nouvelle famille religieuse. Tu n’es pas loin de Lucifer. Nul ne sait ni le jour ni l’heure. Il faut maintenir la veille pour contraindre le diable à battre en retraite vaille que vaille. Chez nous à l’église, papa (c’est comme ça qu’elle appelait son pasteur) nous exhorte à la vigilance. D’où les nombreuses veillées de prière pour conjurer le mauvais sort. Si tu es trop fâché, il faut me rejoindre là-bas. D’ailleurs je vais demander à papa de venir te délivrer si ça continue comme ça ». Evidemment, mon épouse devenait autre chose. Je ne reconnaissais plus cette bonne femme et fervente chrétienne d’autre fois. Les jours qui ont suivi, Sylvie s’est amusée à débarquer dans ma maison avec son fameux pasteur. Mais celui-ci en a eu pour son compte. Jamais il n’oubliera la claquette que je lui administrai avant de le chasser comme un mal propre de ma demeure. Désormais c’était le début de la guéguerre  entre mon épouse et moi, au seul motif que j’avais humilié son pasteur.

 

Ce soir-là, j’étais allongé sur notre lit conjugal, plongé dans mes pensées quand on frappa à la porte. Je pensai tout de suite à ma fille Sandrine. Elle venait nous rejoindre souvent après un cauchemar. J’enfilai mon peignoir et me précipitai pour ouvrir la porte. C’était Nathalie, la collègue de mon épouse. Elle demanda à entrer dans notre chambre conjugale. Je la repoussai et lui demandai le motif de sa présence. Elle me dit qu’elle avait à me parler. Je l’invitai donc au salon pour bien échanger. Je pris place dans le divan et elle sur un canapé. Elle était dans une nuisette qui dévoilait ses cuisses bronzées et luisantes sous les lambris dorés du salon. Nathalie me faisait face. Moi je la regardais l’air embêté. « Oui Nathalie, je t’écoute », lui dis-je enfin ! La fameuse collègue de mon épouse ne daigna dire mot. Elle décroisa ses pieds, écarta légèrement ses cuisses et me dévoila son intimité. Mon taux d’adrénaline commença à monter. Je sentis mon membre changer progressivement de forme. La jeune femme me fixa du regard, je sentis dans ses yeux sombres, la folle envie de me sauter dessus. Elle ne dit encore rien. Et pendant que ses seins pointaient tout droit dans ma direction, je la vis se relever et se diriger tout droit dans l’allée de la maison. Je la suivis du regard et elle marqua un arrêt en face de notre chambre conjugale. J’étais déjà excité, je me levai et la suivis à mon tour. Elle se blottit contre ma large poitrine et m’offrit ses lèvres pulpeuses. Nous nous embrassâmes langoureusement comme c’était souvent le cas dans les films érotiques à la télé. Je la soulevai d’un trait et elle s’agrippa à moi. C’était sensuel ce que je vivais. Nathalie et moi nous nous engouffrâmes dans notre chambre conjugale. Elle me projeta sur le lit dont le matelas plein de ressorts nous fit rebondir tous deux. Et pendant que je cherchais mes repères, mon membre déjà endurci par la forte excitation qui me traversait se trouvait dans la bouche très chaude de la collègue de mon épouse. Elle le suça comme un bonbon tout en ne perdant de mains mes tétons déjà raidis. Elle revint se poser sur moi. Elle était chaude. Tout son corps se vissait et se dévissait à un rythme endiablé sur mon membre tendu. Puis, Nathalie se retourna. Elle était d’une souplesse extraordinaire. Elle me fit face à m’étouffer avec sa poitrine. Je poussai des soupirs pendant que la collègue de mon épouse râlait à son tour. Assise sur moi, elle se contorsionnait dans une position à la cuisinière d’un restaurent entrain d’écraser des aubergines. Je la retournai à mon tour  et la pris en une position de levrette. Mes coups de reins se firent de plus en plus forts, surtout avec la rage de me venger après cette dispute avec ma femme dont elle était la cause. Nathalie haletait, suffoquait et gémissait de plus en plus fort jusqu’à ce qu’elle explosât en sanglot avec un cri de plaisir strident. J’en fis pareil  avant de me jeter sur notre grand lit conjugal. Quand elle releva la tête, je vis ses yeux sombres et monstrueux se promener dans le vide. C’est à ce moment précis que je me rendis compte de la bêtise que je venais de réaliser. Je conclus que  la présence de cette jeune dame dans notre maison répondait à un dessein diabolique. Je m’endormis dans ses bras comme un rejeton. Le lendemain, alors que je me croyais dans les bras de mon épouse Sylvie, je ne peinai pas à prolonger ma grâce matinée tellement la partie était si impressionnante. C’est le cri alertant de mon épouse qui me fit sortir de ma torpeur. Malheur pour moi, elle était rentrée de sa veillée et nous avait surpris sa collègue et moi sur notre lit conjugal. Elle tempêta, pleura et maudit le sort. Je tentai de lui expliquer l’inexplicable. Elle me repoussa  violemment. Je la vis bondir sur sa collègue. J’avais peur pour les enfants. Je sortis les enfermer dans leur chambre et mis de la musique pour étouffer tout le bruit que faisaient « mes deux femmes ». Mon épouse ramassa ses affaires, s’engouffra dans un taxi et disparut sans crier garde.

 

Des mois passèrent. Je déléguai plusieurs personnes pour demander pardon à Sylvie en vain. Je me résolus finalement à déménager de notre appartement avec nos enfants et sa collègue. Nous fondâmes une nouvelle famille et je n’entendis plus parler de Sylvie. L’on me fit savoir qu’elle avait quitté la Côte d’Ivoire. Depuis le mois d’Août de l’année 2009, mon épouse est de retour. Elle me dit venu reprendre sa place puisque nous n’avons pas divorcé. Entre temps, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. J’ai fondé une nouvelle famille avec son ancienne collègue que j’ai appris à aimer. Nous avons eu un enfant. Mon sommeil est troublé par cette histoire et l’étau se resserre petit à petit autour de moi. Et pourtant, il me faut bien prendre une décision. Aidez-moi à régler ce problème que mon épouse à elle-même créé.

 

In la vie et ses réalités

 

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Commentaires

  • mme Zoro-bi
    • 1. mme Zoro-bi Le 16/12/2010
    Mon frère,
    je pense qu'implicitement,tu ne voulais plus de ton épouse parce que si tu l'aimais,jamais tu ne te serais installé avec sa collègue;après ce qu tu appelles"ta betise",tu te serais racheté en suivant les procédures qui s'imposaient et tu aurais proprement évacué l'intruse,et en t'amendant personnellement au lieu de déléguer des gens.là où je ne te suis plus,c'est quand tu fais un enfant avec la collègue de ton épouse.je crois que tu dois libérer ton épouse qui mérite un homme qui va la respecter et la valoriser malgré ses défauts .

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