Diallo ne l’a pas loupée

Elle s’appelait Kady. C’était ma meilleure amie. L’histoire s’est passée à Daloa. Je suis Daniella Gbodou. Il y a quelques années, je vivais avec ma tante dans la ville de Daloa. J’étais en classe de terminale au lycée moderne de ladite ville. Ma tante et son mari étaient tous deux enseignants dans le même lycée. Dans ma classe, il y avait Kady surnommée Kady jolie à cause de sa grande beauté. La providence divine lui avait tout accordé. Elle était belle de figure, de forme, de teint. Elle avait du charme et une belle taille. C’était vraiment une fille adorable. En plus d’être ma voisine de classe, elle était ma meilleure amie. On se rendait mutuellement visite, et chaque fois qu’elle et moi marchions dans la rue, elle était convoitée par tous les hommes. Tout le monde la voulait dans son lit. Par contre, elle n’était pas une fille à portée de vue. Elle ne se laissait pas intimidée par qui que se soit. En tout cas loin d’elle l’idée de coucher avec le premier venu. Elle avait vraiment la tête sur les épaules. Qui ne lui avait pas fait la cour dans le lycée. Plusieurs membres influents de l’administration de l’école l’ont draguée, sans oublier de nombreux professeurs qu’elle envoyait balader à tout bout de champ. Parmi ceux qui la draguaient, il y avait un boutiquier (Diallo). Ce dernier avait sa boutique non loin de l’école. Chaque matin, elle y passait prendre son argent de poche. Daillo lui donnait tout ce qu’elle désirait. Il lui offrait des vêtements de qualité, des chaussures et tout ce que vous pouvez imaginer d’agréable. Ce n’était pas les sacs de riz  et autres produits alimentaires qui manquaient. Elle lui avait même demandé une moto, genre scooter, pour aller à l’école. Ce qu’il ne tarda pas à lui offrir comme cadeau de St Valentin.

Tous ses sacrifices, il les faisait en espérant que Kady allait l’épouser un jour comme elle le lui avait promis. Or depuis tout ce temps, il n’avait pas couché avec elle. En effet, elle lui avait dit que conformément à la coutume, elle devait rester vierge jusqu’à ce qu’ils se marient. Pourtant, c’était faux. Elle avait un petit copain du nom de Mark qu’elle aimait comme une folle. Pourtant, ce dernier était un vagabond de dernière classe. Je me suis toujours demandée comment elle arrivait à aimer ce farfelu qui la battait chaque fois qu’il en avait envie. Pourtant, des personnalités de haut rang social lui faisait la cour. Mais aucun d’eux n’arrivaient à la convaincre. Elle n’avait d’yeux que pour son gigolo de Mark. Ce bon à rien qui courait après les filles n’importe comment. En tout cas je ne l’appréciais pas du tout et je n’ai pas manqué de le fait savoir à mon amie. Mais que peut-on faire lorsqu’on est aveuglé par l’amour ? Ne dit-on pas que le cœur à ses raisons que la raison même ignore. Je pense que Kady était une victime incontestable de cet adage. Comme les amis sont faites pour se donner des conseils, je ne manquais pas de lui en donner chaque fois que j’avais l’occasion de le faire. Je voulais qu’elle se prenne un homme bien et laisser tomber se vaurien de Mark. Je voulais qu’elle oublie à jamais ce gigolo qui ne fait que l’exploiter et utiliser l’argent qu’elle lui donne à des fins pas très catholiques. C’était lui qui montait désormais la moto de Kady. Il venait la déposer chaque matin à l’école et revenait plus tard pour la ramener à la maison. Et lorsque Diallo fit le constat, Kady lui raconta que Mark était son grand-frère et qu’il était entrain de lui apprendre à monter la moto. Ce dernier avala tout ce mensonge et continuait d’attendre patiemment que la belle Kady obtienne son Bac pour qu’il marie avec elle. En, effet les deux s’étaient mis d’accord qu’après le Bac, ils entreprendront les démarches auprès des parents de la jeune fille pour qu’elle devienne l’épouse légale de Diallo. Et, ce dernier y croyait fermement. Pour lui, elle était vierge, sans tâche, ni ride et qu’il allait être l’heureux élu de son cœur. Quelle rêverie ! S’il savait ce qu’en pensait celle qu’il considérait comme sa future épouse. Il ignorait qu’elle l’appelait mon « gaou ». Par ailleurs un vendredi, de retour de la mosquée, Diallo, vêtu d’un boubou somptueux décida d’aller rendre visite à sa dulcinée.

Ce jour là, il avait fermé sa boutique pour l’occasion car, il souhaitait faire une surprise à sa dulcinée. Il avait envie de passer du temps avec elle et bavarder un peu avec ceux qu’il considérait comme ses beaux parents. Or ce jour-là, les parents de Kady jolie étaient absents. Il n’y avait que moi, elle et Mark. Ce même jour, on pouvait à juste titre dire que toutes les conditions étaient réunies pour que tout soit gâché. En effet, j’étais quant à moi entrain de regarder la télévision au salon tandis que Kady était allongée avec Mark sur une natte dans la cour. Au moment où entrait Diallo, ils étaient justement entrain de s’embrasser et ce dernier sortit sur le feu de l’action. Qu’elle raison de plus pouvait justifier ce qu’il venait de voir ? Il était désormais clair dans la tête du malheureux boutiquier qu’il ne s’agissait pas d’une histoire entre frère et sœur.  Il était bel et bien son amant. Sur le champ, il s’en suivit une bagarre sans merci entre les deux hommes. Il fallut l’intervention des voisins pour éviter le pire. Diallo entra chez lui dans une colère noire en promettent qu’il ne lâcherait pas l’affaire. Avec tout ce qu’il avait fait pour elle, il n’était pas moralement préparé à supporter une telle désillusion. Environ deux semaines plus tard, il vendit sa boutique et parti pour le Sénégal, sa terre natale. Un mois après son départ, Kady se mit à délirer et finit par devenir folle quelques semaines plus tard. L’on fit tout pour qu’elle recouvre la santé mais hélas. Après le Bac, je vins à Abidjan pour l’université. Aux dernières nouvelles, elle fut renversée par une voiture alors qu’elle traversait la route.

Source Ivoire Info

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