Côte d'Ivoire : vers un nouveau blocage à quelques jours de la présidentielle?

Côte d'Ivoire - 
Article publié le : vendredi 22 octobre 2010 - Dernière modification le : vendredi 22 octobre 2010


Le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan (G), le porte-parole de Henri Konan Bédié du PDIC, Niamkey Koffi (C) et la porte-parole d’Alassane Ouatara du RDR, Anne Désirée Oulotto (D)
Le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan (G), le porte-parole de Henri Konan Bédié du PDIC, Niamkey Koffi (C) et la porte-parole d’Alassane Ouatara du RDR, Anne Désirée Oulotto (D)
Montage RFI
Par RFI

En Côte d’Ivoire, ce n'est pas encore le blocage mais ce spectre plane à nouveau sur le scrutin présidentiel. Une controverse sur le mode de comptage des voix entoure désormais cette élection. La Commission électorale a décidé de recourir au comptage manuel après avoir tout d'abord opté pour un traitement informatique géré par une filiale du Bureau national d'Etudes techniques et de développement. Une institution dirigée, elle, par Ahoua Don Bello, un homme jugé par l'opposition trop proche du président sortant, Laurent Gbagbo. Elle craignait des fraudes, et la CEI a finalement choisi de revenir au comptage manuel. Une décision contestée par le FPI, le principal parti de la majorité présidentielle. En revanche, l'opposition, notamment le RDR et le PDCI se félicitent de la décision de la CEI.

Le Front populaire ivoirien,  le principal parti de la majorité du président Gbagbo, est totalement opposé au comptage manuel décidé par la Commission électorale indépendante. Ce mode de comptage comporte, selon lui, de gros risques de manipulations.

Pascal Affi N’Guessan, président du FPI déclare que « Le comptage manuel n’est pas acceptable et ne peut pas être accepté compte tenu des gros risques que ces modes de totalisation des résultats comportent. Nous ne pouvons pas nous engager dans un processus aussi rétrograde et aussi arriéré, dit-il. Ce serait la porte ouverte à tous les débordements, et une occasion donnée à chacun de se proclamer vainqueur. Les Ivoiriens ne à une quelconque institution de jouer la montre pour empêcher le peuple de s’exprimer le 31 octobre. C’est la CEI que nous interpellons, nous lui demandons de revoir sa copie parce que ce qui est avancé dans le communiqué, d’ailleurs signé du porte-parole et non du président de la CEI, ne nous parait pas acceptable».

Du côté de l’opposition, c’est plutôt la satisfaction. Pour Niamkey Koffi, porte-parole de Henri Konan Bédié du PDIC, c’ est une très bonne nouvelle :

« Nous pensons que c’est une décision heureuse, sage et salutaire parce qu’elle permettra d’éviter les tripatouillages et les tentatives de fraude qui forcément vont créer des troubles et une nouvelle déception des résultats de vote. Nous pensons que le comptage manuel est plus sécurisant et que les vérifications peuvent se faire in-situ. Donc c’est une très bonne décision. Ce n’est pas la première fois que la Côte d’Ivoire organise des élections, nous en avons les habitudes et surtout les compétences. Le comptage vient après les élections, on ne peut donc pas en faire un obstacle».

Anne Désirée Oulotto, porte-parole d’Alassane Ouatara du RDR est également satisfaite de la décision de la CEI : « Le candidat Alassane Ouatara salue la sagesse et la diligence avec laquelle la Commission électorale indépendante a traité cette question. Il faudrait que cette élection, pour qu’elle soit acceptée par tous, soit organisée dans des conditions justes et transparentes. Face à cette situation de doute dans laquelle la CEI s’était tellement retrouvée en ce qui concerne l’explication de cette entreprise, elle a préféré donc se rétracter. C’est la position qu’elle a prise, nous saluons cette décision. Et c’est possible de comptabiliser manuellement les résultats en trois jours comme le prévoit la loi. Il appartient à cette commission de tout mettre en œuvre pour faire en sorte que nous ayons les résultats dans les délais requis».

Joint par RFI, Alphonse Djédjé Mady, secrétaire général du PDCI, mais aussi porte-parole du RHDP, la coalition des quatre principaux partis d’opposition a refusé de s'exprimer. Il devrait se prononcer ce vendredi 22 octobre. Quant à l’ONUCI, la mission locale des Nations unies, elle préférerait elle aussi attendre d’avoir compris « tous les contours » du communiqué de la CEI avant de s’exprimer. 

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