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Côte d'Ivoire : les candidats décrochent leurs flèches

                                                                                   Alassane Ouattara (g) et  Laurent Gbagbo (d).

En Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo était en campagne hier lundi 22 novembre 2010 à Abidjan, dans les quartiers de Williamsville et Adjamé, deux fiefs de son rival dans les urnes Alassane Ouattara. Ce dernier avait choisi de se rendre à Man (ouest) où il a tenu un meeting dans le stade de la ville.

Au stade de Williamsville, devant une foule en délire, Laurent Gbagbo a exposé l'alternative, qui selon lui, s'offrait aux électeurs dimanche prochain en déclarant : « Vous avez le choix entre un démocrate et un putschiste, entre un démocrate qui a un programme et un candidat qui fait des photocopies ». Le président sortant ne tient aucun compte des avertissements de son adversaire et continue à lui tirer dessus à boulets rouges

D’un meeting l’autre, Laurent Gbagbo continue de bûcheronner l’alliance que l’opposition a tissé autour de son candidat Alassane Ouattara. Apparemment plus sûr de lui que jamais, le président sortant est allé, hier lundi, défier son adversaire dans deux de ses bastions de l’agglomération d’Abidjan. Juché sur une estrade, micro en main, sans pupitre et sans note, Gbagbo a fait son show sur un registre qui lui est cher, l’Histoire.

Stresser son adversaire

« Dans cette histoire là, chacun a joué un rôle. En 1992, ils avaient un plan, on va écarter Gbagbo, comme ça en 1995 entre nous on va voir ce qu'on fait. Ca a échoué et maintenant c'est ce qu'ils veulent faire... Est-ce qu'ils vont réussir ? C'est des losers, c'est des éternels perdants, donc le 28 novembre allons leur expliquer que leur temps est passé. Leur temps est passé et dépassé... ».

L’objectif de cette offensive en règle semble double : casser la dynamique de l’alliance Ouattara-Bédié, afin de détourner le plus possible d’électeurs du second du vote du premier. Mais aussi, probablement, stresser son adversaire avant leur face à face télévisé prévu jeudi soir. En comptant, ainsi, le pousser à la faute.

Alassane Ouattara était pour sa part à Man. Et son passage dans la capitale de la région des dix-huit montagnes lui a également permis de rencontrer les chefs coutumiers et traditionnels de la région, mais aussi d’aller s’incliner sur la tombe du général Gueï dans le village de Kabacouma.

Dans toute campagne, il y a les figures imposées comme galvaniser ses supporters en envoyant quelques piques à son adversaire :

« Dimanche prochain le président de la République de Côte d’Ivoire va s’appeler Alassane Dramane Ouattara. Est-ce que vous savez ce que veut dire LMP (La Majorité Présidentielle de Laurent Gbagbo) ? Cela veut dire : laissez moi partir…», a déclaré Alassane Dramane Ouattara.

« La vérité doit être faite sur la mort du président Guéï »

Mais il y a aussi les objectifs à atteindre. Hier à Man, Alassane Ouattara était clairement venu chercher la garantie que les populations Yacouba voteront pour lui ce dimanche. Dès lors une visite à Kabacouma sur la tombe du général Guéï s’imposait.

« La vérité doit être faite sur la mort du président Guéï. Et c’est pour cela que via mon élection je mettrai en place une Commission vérité et réconciliation, pour nous permettre d’avoir des éclaircissements sur cet assassinat et tous les meurtres qui ont été commis. Pourquoi ? Qui les a commis ? Qui les a ordonnés ? Avant que nous ne passions à la phase du pardon et au dédommagement des victimes », a expliqué le candidat de la RHDP.

La mission de battre campagne à l’ouest pour le RHDP a été confiée à Albert Toikeusse Mabri, l’héritier politique de Robert Gueï. Alassane Ouattara, lui, a regagné Abidjan lundi soir avec un nouveau patronyme, « Gueu Batoua », celui qui aura toujours raison.

Par RFI ; lundi 22 novembre 2010

 

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