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Côte d’Ivoire, le ton vire à l'aigre entre les candidats et inquiète la société civile

                                                                                Le président sortant Laurent Gbagbo et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara.

En Côte d’Ivoire, la tournure des échanges, à tout le moins musclés, entre les deux candidats au second tour de la présidentielle, dimanche prochain, le 28 novembre 2010, inquiète la société civile. En l’espace de quarante-huit heures, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se sont mutuellement accusés d’être responsable d’avoir introduit la « violence politique » dans le pays. Le premier a en effet accusé le second d'avoir « fait le coup d'Etat de 1999 » et d'en avoir tenté trois autres. Le second a répliqué en accusant son rival d'avoir pris le pouvoir en 2000 via un « coup d'Etat » et il a accusé le FPI, le parti de Laurent Gbagbo, d'avoir « assassiné le général Gueï » en 2002.

En ce début de campagne électorale officielle, les deux candidats ont, sans vergogne, porté le fer dans les plaies de l’histoire et la société civile s’en inquiète.

Patrick N’Gouan, président de la convention de la société civile ivoirienne, estime les risques plus importants dans son pays qu’en Guinée : « Cela nous inquiète beaucoup ! Parce que si déjà les candidats parlent sur un ton assez musclé et des menaces, et s’il n’y a pas de disposition pour atténuer et assouplir les positions, nous risquons d’arriver à des situations plus graves que celles qui ont été connues en Guinée après la proclamation des résultats. Je parle de Gbagbo et d'Alassane Ouattara : ils sont plus forts qu'Alpha Condé et Celou Diallo. Alors si cela commence sur un tel ton, nous avons peur des conséquences », explique Patrick N'Gouan.

Inquiétude également au MIDH : le Mouvement ivoirien des droits de l’homme lance aux deux candidats un appel à la modération. « Le MIDH s’inquiète par la tournure que prend cette compagne électorale. Pour la paix en Côte d’Ivoire, nous souhaitons que l’ensemble des candidats puissent avoir un ton modéré et un discours qui ne puisse pas amener les Ivoiriens à se diviser entre eux », explique Maître Drissa Traoré, le président du MIDH.

En moins de trois jours, dans les discours des deux candidats, les sujets qui fâchent ont refait surface. La Côte d’Ivoire est rattrapée par son passé.

Cette situation suscite l’inquiétude de la communauté internationale, d’où la décision de Blaise Compaoré, le président sortant du Burkina Faso, et médiateur de la crise ivoirienne, de se rendre à Abidjan avant le second tour de la présidentielle, pour rencontrer les deux rivaux.

Mais cette inquiétude n’est pas partagée par Mgr Jean-Pierre Kutwa, porte-parole du Forum des confessions religieuses. Même s’il reconnaîit une escalade verbale, le ton va descendre, assure-t-il.

 Par RFI ; dimanche 21 novembre 2010

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