AKWABA

J'ai eu le plaisir de créer ce site pour vous faire partager mes doutes, mes inquiétudes, mais aussi mon espoir sur le devenir de la Côte d'Ivoire, qui depuis le décès de son premier Président Félix Houphouet Boigny en décembre 1993, traverse une crise interminable, par le manque de sagesse et de vision pour son développement de ces principaux acteurs politiques.

Je voudrais aussi que ce site soit inter-actif. Je compte donc sur vos commentaires et vos impressions sur les articles que vous aurez l'amabilité de lire.

Vous trouverez aussi sur ce site des histoires vraies ou non sur des faits de société, des relations de coeur etc., et bien d'autres choses.

Je vous dis donc AKWABA, c'est-à-dire bienvenue ! 

 

 

Carte de la Côte d'Ivoire 

 

 

Peuplée de 15,9 millions d'habitants (2000) pour une superficie de 322 000 kilomètres carrés, la Côte d'Ivoire a une façade maritime sur le golfe de Guinée. Cette ancienne colonie française devenue indépendante en 1960 est souvent considérée comme un modèle de libéralisme.

Histoire brève de la Côte d'ivoire 

L'histoire de la Côte d'Ivoire antérieure aux premiers contacts avec les Européens est quasiment inconnue du grand public. Ces premiers contacts restèrent limités avec seulement quelques missionnaires européens au XVIe siècle. Une culture néolithique existait cependant, mais est mal connue à cause d'un manque de découvertes archéologiques.

Histoire pré-coloniale 

Le peuplement du sud-est attesté dès le seuil de notre ère même si la recherche est rendue difficile par l'humidité du climat. Le territoire fut parsemé par des peuples de langues soudanaises, divisés en de nombreuses chefferies. Parmi les populations les plus anciennes on compte les Krus au Sud-Ouest, (venus de l'actuel Libéria) ainsi que les Sénoufos au Nord-Est (venus de l'actuel Mali). Le nord du pays sera sous l'influence des royaumes sahéliens (Songhai, Ghana). C'est dans ce contexte que s'implantera l'Islam, répandu soit par des commerçants, notamment des colporteurs dioula, soit par le djihad mené par des armées à cheval. Des villes commerçantes comme Kong ou Bondoukou deviendront par la suite de véritables cités-États, liens entre la savanne et la forêt. Toutefois les populations ne connaissaient pas la propriété privée et ne cherchaient pas à délimiter leur territoire.

L'entrée des Européens

À l'initiative du prince Navigateur, les Portugais Joào de Santarem et Pero Escobar découvrent le littoral ivoirien en 1470-1471 et jusqu’à la fin du xvie siècle, les seuls Européens présents sur le littoral ivoirien sont Portugais. Ils seront rejoints à la fin du xvie siècle par les Hollandais puis au xviie siècle par les Français et les Anglais. Ces Européens entretiennent des relations religieuses, parfois politiques mais surtout commerciales avec les populations du littoral ivoirien. L’abondance de l’ivoire donne à cette partie du territoire africain le nom de Côte de l’ivoire. Également appelée, à cause des relations difficiles avec les habitants, Côte des mal gens.

Le commerce concerne divers produits tropicaux, mais il est surtout dominé par la traite négrière. L’esclave est le produit des guerres tribales, le fruit d’une mise en gage ou le résultat d’une décision judiciaire. Certaines personnes sont esclaves de naissance, héritant ainsi du statut de leurs ascendants. La traite négrière constitue au xviiie siècle l’essentiel des échanges entre les populations côtières et les marchands européens. La Côte d'Ivoire qui reste jusqu'au xixe siècle, un réel espace de traite mais d'importance relativement moindre comparativement au Bénin ou au Nigéria, subit également les conséquences négatives du phénomène. L'on enregistre de nombreux morts, une diminution de la natalité, la rapide diffusion d'épidémies, des famines ainsi que l'exacerbation des guerres tribales. La déstructuration des systèmes politiques et sociaux traditionnels s'accentue, en raison de l'apparition de nouvelles hiérarchies sociales constituées par des personnes enrichies à l'aide de la traite négrière, comme partout ailleurs.
Le xixe siècle apporte ainsi de profondes mutations sur le plan des organisations sociales traditionnelles et la création de nouvelles valeurs fondées sur la richesse, qui s'estime à la quantité de produits détenus (produits vivriers, cheptel, vêtements, poudre d'or, armes à feu) et au nombre d'individus sur lesquels l'autorité est exercée. Dans cette perspective, les femmes, les enfants et les esclaves qui dépendent d'une même personne constituent pour celle-ci, non seulement des ouvriers agricoles et des défenseurs du lignage, mais également une possibilité d'accroissement des alliances avec les autres familles, par le mariage.

De nombreux petits royaumes, qui se sont constitués dans l'espace ivoirien au cours des XVIIe et XVIIIe siècles et vont s'affaiblir de leurs dissensions internes et leurs affrontements fratricides avant de succomber aux assauts répétés des colonnes françaises dans un contexte général de dépeuplement progressif du continent noir, suite à quatre siècles ininterrompus de traite négrière et de guerres intestines. Les conquêtes coloniales suivies elles-mêmes de divers systèmes de travaux forcés ne feront qu'accentuer ce mouvement et aggraver d'autant le déficit démographique. Liée à des causes historiques, la répartition des populations est également soumise à l'influence du milieu. Ces facteurs vont déterminer, en partie sinon grandement, les conditions de la pénétration coloniale, celles de la conquête et de la mise en valeur. En effet, les migrations qui affectent les populations de la future colonie, tel le grand mouvement agni vers l'Est, les guerres et les massacres dont les régions du Nord en particulier ont été le théâtre ne pouvaient manquer d'influer sur le peuplement de ces différentes régions et expliquer, pour certaines, la faible densité démographique, le genre de vie de ces populations et surtout leur réaction vis-à-vis de la colonisation.

L'abolition de l'esclavage en 1815 au Congrès de vienne, réaffirmée en 1885 au Congrès de Berlin , ouvre la voie au développement de nouvelles relations commerciales entre les populations ivoiriennes et les nouveaux acteurs européens qui font leur apparition sur leurs sols. En dépit d'une concurrence anglaise tenace et parfois l'hostilité des populations locales, des comptoirs français sont installés à Assinie et Grand-Bassam (Côte du sud-est) en 1843 et, en 1857, le fort de Dabou est édifié.

Érigée en colonie autonome par le décret du 10 mars 1893, la colonie de la Côte d'Ivoire, la plus jeune du groupe est comprise entre les 5è et la è degrés de latitude Nord et entre les 5è et 10è degrés de longitude Ouest, ce qui lui donne grossièrement la forme d'un quadrilatère de 320 000 kilomètres carrés. À l’exception de sa façade maritime, les contours de la colonie restent encore en pointillés. Ils feront l'objet de divers commissions mixtes d'abornement pour les frontières occidentale et orientale et d'ajustement interne pour la région septentrionale de mouvance également française. Ils aboutiront concrètement à séparer des populations identiques rejetées de part et d'autre de frontières artificielles ne répondant qu'aux seuls critères des intérêts en présence, ceux des puissances coloniales.

En quête d’émancipation

Avant la fin de la guerre 1939-1945, les populations encore inorganisées commencent assez timidement une lutte pour l'émancipation politique, sociale et économique. Mais à partir de 1945, en Côte d'Ivoire comme dans toutes les colonies françaises d'Afrique, la vie politique s'organise en prenant appui sur le Discours de Brazzaville (1944). Plusieurs partis politiques (souvent soutenus par des syndicats) sont créés à partir de 1946 : Parti démocratique de Côte d'Ivoire (1946), Parti progressiste de Côte d'Ivoire (1947), Bloc démocratique éburnéen (1949), section ivoirienne de l'Internationale Ouvrière (1946), section ivoirienne du Rassemblement du peuple français. Les ivoiriens participent à leurs premières élections municipales ( et Grand-Bassam) et législatives. Les électeurs africains désignent Félix Houphouët-Boigny pour les représenter au français.

La Constitution de la quatrième République (France) et les lois anti coloniales (suppression du travail forcé, suppression du Code de l'indigénat ou extension de la citoyenneté française) sans changer véritablement le système colonial local, provoquent à la fois la colère des colons et la déception des populations colonisées qui durcissent leur lutte pour l'émancipation à travers des actions de plus en plus violentes conduites par les partis politiques.
La loi-cadre ouvre de nouvelles perspectives en Côte d'Ivoire par l'introduction de la réforme administrative, l'autonomie interne des colonies et l'extension des pouvoirs des Assemblées territoriales. Elle instaure également un collège unique d'électeurs et le suffrage universel. La voie s'ouvre ainsi pour l'instauration, de prime abord, de la Communauté franco-africaine après le référendum du 28 mars 1958 puis, par la suite, pour l'accession de la Côte d'Ivoire à la souveraineté internationale le 7 août 1960.


XIXe Siècle 

Au XVIIIe siècle la région est envahie par deux ethnies appartenant au groupe des "Akans" : les Agnis dans le sud-est et les Baoulés dans le centre. Les explorateurs, missionnaires, commerçants et soldats étendirent progressivement le territoire sous contrôle français à partir de la région de la lagune. Cependant la colonisation ne fut pas achevée avant 1915.

Une carte de la région à l'aube de la colonisation

Sur une carte allemande de 1889 , où la région est considérée comme faisant partie de l'« Ober Guinea » (Haute-Guinée, s'étendant du Liberia au Cameroun), on remarque combien l'intérieur des terres restait à l'époque « terra incognita » des géographes. Les établissements français se limitent à une étroite bande de terre, entre Lahou et Assinie, avec Grand-Bassam au centre (et Fort Nemours, construit en 1843). Les légendaires Monts de Kong, dont Binger démontra l'inexistence, y apparaissent encore (avec un point d'interrogation). En-dehors de quelques localités comme Krindjabo, Bondoukou, Kong, Tingrela, la carte de l'intérieur du pays est quasiment vide.

Colonisation française 

La Côte-d'Ivoire devient officiellement une colonie française le 10 mars 1893. Le capitaine Binger, qui partit de Dakar pour rallier Kong, où il rencontra Louis Marie Marcel Treich-Laplène (un commis d'Arthur Verdier), fut le premier gouverneur. La capitale était à Grand-Bassam. Il négocia des traités frontaliers avec le Royaume-Uni (pour le Libéria) et plus tard commença une campagne qui dura jusqu'en 1898 contre Samory Touré, un chef guerrier malinké guinéen.

De 1904 à 1958, le pays est inclus dans la Fédération de l'ouest africain français appelée Afrique occidentale française (AOF). C'était une colonie et un territoire d'outre-mer pendant la Troisième République. Jusqu'à la période suivant la Seconde Guerre mondiale, les affaires gouvernementales sont caractérisées par l'association qui faisait des habitants des colonies des sujets français sans droit de représentation. Sa capitale est Bingerville jusqu'en 1933, puis Abidjan.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Régime de Vichy garde le contrôle du territoire jusqu'en 1943, quand le GPRF (Gouvernement provisoir de la République française) prit le contrôle de l'AOF. La conférence de Brazzaville en 1944, la première assemblée constituante de 1946 et la gratitude de la France pour la loyauté des Africains poussèrent à des réformes à partir de 1946. La citoyenneté française fut accordée aux sujets africains, le droit de s'organiser politiquement leur fut reconnu, et le travail forcé fut aboli par la loi du 11 avril 1946, proposée par Félix Houphouët-Boigny.

En 1956, la loi-cadre de réforme de l'outremer décida du transfert de nombreux pouvoirs de Paris vers des autorités locales et d'une plus grande uniformisation des conditions de vote.

L'indépendance 

Les étapes

En décembre 1958, la Côte d'Ivoire devient une république autonome par le référendum, qui crée la Communauté française entre la France et ses anciennes colonies. Elle est alors dirigée par un premier ministre, Auguste Denise, auquel succèdera Félix Houphouët-Boigny en avril 1959. Avec cette autonomie la Côte d'Ivoire ne devait plus partager ses richesses avec les autres colonies pauvres du Sahel, le budget de l'administration ivoirienne augmenta ainsi de 152%. Le 7 août 1960 l'indépendance prend effet. Le pays reste cependant très lié à la France :
sa monnaie est dirigée par la Banque de France, par le biais de l'union monétaire d'Afrique occidentale (franc CFA) ;
de nombreux investissements français rendent l'économie ivoirienne dépendante de la France.

L'ère Houphouët-Boigny 

Le président-fondateur est Félix Houphouët-Boigny. Il le resta à vie, s'appuyant sur son parti unique, le Parti démocratique de la Côte d'Ivoire (PDCI). Il est également un des fondateurs du Rassemblement démocratique africain (RDA), parti politique d'avant l'indépendance pour toute l'Afrique occidentale française (exceptée la Mauritanie).

Il commence sa carrière en 1944 en fondant le Syndicat agricole africain, qui fut le noyau du PDCI. Après la Seconde Guerre mondiale, il est élu d'une courte majorité à la première assemblée constituante. Il représente ensuite la Côte d'Ivoire à l'Assemblée nationale de 1946 à 1959, se consacrant essentiellement aux organisations politiques inter-territoriales au sein de l'AOF, et à l'amélioration des conditions de travail. Il est également ministre de la République trois ans durant.

Il devient le premier premier ministre de la Côte d'Ivoire en avril 1959, et en 1960 est élu président. Il est ensuite constamment réélu de cinq ans en cinq ans à partir de 1965. Son parti unique, le PDCI-RDA, occupe tous les sièges de l'Assemblée nationale.
Politique extérieure [modifier]

En mai 1959, Félix Houphouët-Boigny crée le Conseil de l'entente avec le Niger, la Haute-Volta (Burkina Faso), le Togo, et le Dahomey (Bénin), organisation de développement économique. Il affirme que la seule voie pour la solidarité africaine est le développement économique progressif et la coopération politique, reconnaissant le principe de non-intervention dans les affaires internes des États africains.

Le 21 avril 1961, il signe un accord d'assistance militaire avec la France. Cet accord est également signé par le Dahomey et le Mali.
Politique intérieure d'Houphouët-Boigny [modifier]

Sous des dehors de sage africain, résolvant les problèmes par la discussion, Félix Houphouët-Boigny brisa ses opposants grâce au système des faux complots. Il réprima dans le sang plusieurs révoltes régionales, comme celle de l'ethnie Bété en 1970. D'un autre côté, il s'alliait aux cadres du pays, en leur permettant de tirer les bénéfices du développement du pays.

En 1964, la polygamie est abolie.

Les années 1970 à 1985 furent plus calmes, grâce à l'habileté politique du président, qui achetait ses opposants, et grâce à la bonne situation économique. La dégradation de celle-ci, au cours des années 1980, provoqua une agitation étudiante, la révolte de barons du régime et la naissance d'une opposition clandestine. Les manifestations étudiantes du 9 février 1982 révèlent en Laurent Gbagbo un leader d'opinion (l'interdiction d'une de ses conférences est la cause immédiate du mouvement), qui fonde le Front populaire ivoirien (FPI), et s'exile en France.

Le 21 mars 1983, Yamoussoukro devient la capitale politique et administrative de Côte d'Ivoire.

Félix Houphouët-Boigny a cependant préparé, en fin de règne, la voie vers la démocratisation en 1990 par quelques réformes :
- Les partis politiques sont autorisés le 5 mai (14 se forment).
- Pour la première fois, il y a deux candidats à l'élection présidentielle : Laurent Gbagbo obtient 18 % des voix face au président sortant.
- Et des élections pluralistes, où les étrangers notamment burkinabés sont électeurs, ont lieu : le PDCI-RDA remporte 175 sièges, contre 8 au FPI.

Malgré ces avancées, Laurent Gbagbo est arrêté après les manifestations étudiantes de février 1992, et emprisonné pendant quelques mois, ainsi que son épouse, Simone Ehivet Gbagbo.

Félix Houphouët-Boigny décède le 7 décembre 1993.

Les successeurs

Ses successeurs furent :

- Henri Konan Bédié président intérimaire en tant que président de l'Assemblée nationale, puis élu le 22 octobre 1995 avec 96,44 % des voix, tous les autres candidats sauf un (Francis Wodié, représentant le PIT) ayant boycotté les élections. Il perdit le pouvoir lors d'un putsch à Noël 1999.
- Le général Robert Guéï, qui est assassiné lors du putsch manqué du Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI) en 2002.
- Laurent Gbagbo, vainqueur controversé des élections de 2000, et porté au pouvoir par les manifestants devant le refus de Guéï de reconnaître le résultat des élections.

Robert Guéï se proclame vainqueur des élections d'octobre 2000, dont Alassane Ouattara, président du RDR, est exclu. Des manifestations mêlant le peuple et l'armée imposent Laurent Gbagbo, dont la victoire électorale est finalement reconnue. Son parti, le FPI, remporte les législatives de décembre avec 96 sièges (98 au PDCI-RDA), le RDR ayant décidé de les boycotter. Le RDR participe aux elections municipales et sort vainqueur dans la majorité des villes, dont Gagnoa, la principale ville du Centre Ouest du pays, region d'origine de Laurent Gbagbo.

Le conflit militaire (septembre 2002– Avril 2011)

Cependant, la définition de la citoyenneté, dite crise de l'ivoirité, et les crises qu'elle provoque (dont celles de la propriété aboutissent à la tentative de coup d'État du 19 septembre 2002. Bien que cette tentative ait échouée, une rébellion (qui prend le nom de Forces Nouvelles) se forme dans le nord du pays, et occupe bientôt 60 % du territoire.

Cette tentative de coup d'État  qui a  eu lieu le 19 septembre 2002, s'est faite de manière simultanée à Abidjan (principale ville du pays et siège du gouvernement), Bouaké (centre) et Korhogo6. Pendant ce putsch, diverses tentatives d'assassinat ont lieu contre des personnalités politiques : Alassane Ouattara et Moïse Lida Kouassi, ministre de la Défense. Le ministre de l'Intérieur Émile Boga Doudou, Robert Guéï, ex-chef de l'État (19992000), et leurs gardes du corps sont assassinés. La responsabilité de cet assassinat et tentatives seraient dues au gouvernement, selon le rapport Leliel (rapport de l'ONU, voir lien en fin d'article). Les putschistes sont repoussés et se replient à Bouaké. Des combats ont lieu entre rebelles et forces gouvernementales et Bouaké notamment passe de mains en mains ; des exécutions sommaires se multiplient, de chaque côté. Lors de ce coup d'État, Laurent Gbagbo était en voyage diplomatique en Italie.

Des bombardements des hélicoptères de l'armée loyaliste font plusieurs morts dans les populations civiles en novembre et décembre 2002, notamment dans le village de pelezi à l'ouest. Dans la même période, un charnier de plusieurs dizaines de corps a été découvert aussi à Monoko-Zohi (près de Daloa) après le passage des forces loyalistes.

Ce coup d'État avorté à Abidjan n'est pas le signe d'une crise tribale (avec sécession) mais celui d'une crise de transition de la dictature de la période Houphouët-Boigny7 vers la démocratie avec les heurts inhérents à la définition de la citoyenneté. Certains des rebelles sont des soldats qui ont été exclus de l'armée ivoirienne à l'époque de Gueï et qui se sont entraînés au camp de Pô au Burkina Faso ainsi qu'au Mali. Équipés d'armes neuves, appuyés par des combattants provenant de plusieurs pays de la région et disposant d'une importante manne financière d'origine inconnue, ils se replient sur Bouaké et tentent dans un premier temps de se faire passer pour des soldats mutinés. Devant le succès de leur opération, les populations du Nord soutiennent leur rébellion. Leur principale revendication est le départ de Laurent Gbagbo, l'obtention de la nationalité ivoirienne à tous les habitants du pays, le droit de vote et leur représentation à Abidjan. Le concept d'ivoirité et tout ce qui en découle est directement mis en cause par les rebelles. Ils s'allieront néanmoins avec les partisans de l'ivoirité : Bédié et les héritiers de Gueï.

Un cessez-le-feu est signé en octobre 2002 mais il est aussitôt violé. L'Ouest de la Côte d'Ivoire est envahi début décembre 2002 à partir du Libéria par deux nouveaux mouvements rebelles (le MPIGO et le MJP). Ces nouveaux rebelles sont constitués principalement de troupes libériennes commandées par des éléments de la rébellion du MPCI (Kass, Adam's) et des militaires partisans de Gueï.

Parmi les principaux dirigeants des rebelles, Guillaume Soro, chef de file du Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI), parti principal des rebelles, est issu du syndicat étudiant proche du FPI de Gbagbo mais a aussi été colistier d'une candidate RDR aux élections législatives de 2000, Mme Henriette Diabaté. Louis Dacoury Tabley a également été un des dirigeants du FPI.

Intervention de la France

En sus des 2 500 militaires déjà présents sur place, la France procède au renforcement de ses troupes et demande à la CEDEAO d'envoyer des casques blancs de manière à internationaliser la gestion de la crise.

Le 17 octobre, un cessez-le-feu est signé.

Le 28 novembre, le Mouvement populaire ivoirien du Grand Ouest (MPIGO) et le Mouvement pour la justice et la paix (MJP), deux nouveaux mouvements rebelles, prennent le contrôle des villes de Man et Danané, dans l'Ouest.

Plusieurs raisons ont poussé la France à intervenir :

  • respect de l'accord de protection militaire en cas d'attaque étrangère ou de tentative de déstabilisation de la Côte d'Ivoire ; les rebelles, bien qu'Ivoiriens, sont considérés par le gouvernement de Côte d'Ivoire comme des étrangers ;
  • protection des ressortissants français et occidentaux ;
  • protection des biens des ressortissants français (la moitié des PME sont détenues par des Français) ;
  • le souvenir du génocide au Rwanda, lors duquel l'intervention internationale a été reconnue comme trop tardive par rapport à l'ampleur des massacres.

Malgré l'affichage de toutes ces raisons, les détracteurs de l'intervention estimèrent qu'elles s'apparentaient à du néocolonialisme.

La France considère que les rebelles s'insurgent contre une humiliation. Cette humiliation serait liée au fait que le Nord-Est désertique alors que le Sud est plus riche car fertile et côtier. La discrimination ethnique et religieuse est également un facteur de rébellion. La notion d'ivoirité cristallise le problème. Pour Laurent Gbagbo, il s'agit d'anciens militaires, soutenus par une ingérence du Burkina Faso, qui souhaite déstabiliser la région même s’il explique désormais la crise aussi par la différence de religion.

La principale différence d'interprétation porte sur la reconnaissance d'une cause juste à défendre. La conséquence en est que Paris souhaite la réconciliation quand le gouvernement de la Côte d'Ivoire souhaite une répression militaire.

Les accords Kléber (dits « de Marcoussis »)

Pour tenter un rapprochement, les parties en conflit sont invitées par la France, à Linas-Marcoussis, à trouver un compromis pour sortir de la crise. Le 26 janvier 2003, les accords Kléber (dits « de Marcoussis »), sont signés et prévoient que :

  • le président Gbagbo est maintenu au pouvoir jusqu'à de nouvelles élections ;
  • les opposants sont invités dans un gouvernement de réconciliation et obtiennent les ministères de la Défense et de l'Intérieur ;
  • des soldats de la CEDEAO et 4 000 soldats français de l'Opération Licorne sont placés entre les belligérants pour éviter une reprise du conflit.

Dès le 4 février, des manifestations anti-françaises ont lieu à Abidjan en soutien à Laurent Gbagbo qui déclare avoir eu la main forcée après s'être engagé solennellement à Paris à faire appliquer ces accords, unique solution à la crise. La fin de la guerre civile est proclamée le 4 juillet. Une tentative de putsch, organisée depuis la France par Ibrahim Coulibaly, est déjouée le 25 août par les services secrets français11.

Le 27 février 2004, dans sa résolution 1528, le Conseil de sécurité des Nations unies autorise la formation de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), qui regroupe les forces françaises et celle de la CEDEAO (l'ECOMOG), pour une durée initiale de douze mois à compter du 4 avril 2004.

Le 4 mars, le PDCI suspend sa participation au gouvernement, étant en désaccord avec le FPI (parti de Laurent Gbagbo) sur des nominations au sein d'administrations et d'entreprises publiques.

Le 25 mars, une marche pacifique organisée pour protester contre le blocage des accords de Marcoussis, alors que les manifestations sont interdites par décret depuis le 18, est réprimée par les forces armées, épaulée par la police et les Jeunes patriotes : il y a 37 morts selon le gouvernement, entre 300 et 500 selon le PDCI d'Henri Konan Bédié. Cette répression provoque le retrait de plusieurs partis d'opposition du gouvernement. Le rapport de l'ONU du 3 mai révèle l'implication des hautes autorités de l'État ivoirien et estime le bilan à au moins 120 morts.

En avril, les forces loyalistes effectuent plusieurs bombardements dans l'Ouest du pays qui tuent des civils. Le gouvernement de réconciliation nationale, composé de 44 membres à l'origine, est réduit à quinze après le limogeage de trois ministres dont Guillaume Soro, chef politique des rebelles, le 6 mai. Cela entraîne la suspension de la participation au gouvernement d'union nationale de la plupart des mouvements politiques.

La France est dès lors dans une situation de plus en plus inconfortable, accusée par les deux camps de favoriser l'autre :

  • par les loyalistes parce qu'elle protège les rebelles et n'applique pas les accords de défense passés avec la Côte d'Ivoire ;
  • par les rebelles parce qu'elle empêche la prise d'Abidjan.

Le 26 juin, un militaire français est tué dans son véhicule par un soldat gouvernemental près de Yamoussoukro.

En juillet, un sommet à Accra au Ghana rassemblé par l'ONU relance le processus de paix en donnant un nouveau calendrier.

Les exactions et crimes commis depuis 2002

Bien que le nord de la Côte d'Ivoire soit considéré par les rebelles comme libéré, de nombreuses exactions ont été commises un peu partout. Plusieurs charniers et fosses communes ont été trouvés par l'ONU et des organisations non gouvernementales comme Amnesty International.

Parallèlement à cela, les rebelles mettent à sac les banques de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) à Bouaké et à Korhogo. Bien que le butin ne soit pas connu avec précision, il est estimé à plusieurs milliards de francs CFA (un milliard de francs CFA = un million et demi d'euros). Plusieurs militaires français de l'Opération Licorne sont arrêtés pour avoir ramassé des sacs remplis de billets abandonnés par les pillards15.

Dans la zone contrôlée par le gouvernement, de nombreux massacres d'étrangers ont eu lieu. Les disparitions signalées aux forces de l'ordre ne donnent généralement pas lieu à des enquêtes. Tous les partis politiques d'opposition et les syndicats déplorent la disparition de plusieurs de leurs militants, disparition attribuée aux Escadrons de la mort, composés de militaires, policiers et miliciens. D'un autre côté, les détentions arbitraires et sans jugement se multiplient.

Les viols sur les femmes adultes ou sur les enfants sont extrêmement nombreux, souvent accompagnés d'actes de barbarie, sur tout le territoire de la Côte d'Ivoire. Les forces de police se sont rendues responsables de torture. Plusieurs communautés religieuses (notamment les musulmans) sont victimes d'exactions dans le Sud du pays.

La reprise de la guerre (depuis octobre 2004)

Facteurs de reprise

Le « chronogramme » des accords d’Accra III n'est pas respecté18. Les projets de lois prévus dans le processus sont bloqués par le FPI à l'Assemblée nationale. Les conditions d'éligibilité pour le scrutin présidentiel ne sont pas revues car Laurent Gbagbo décide de choisir une procédure référendaire et non la voie des ordonnances, conformément aux accords d'Accra. Devant le blocage politique, le désarmement dont le début est prévu quinze jours après ces modifications constitutionnelles ne s'engage pas à la mi-octobre.

La tension remonte et des signes indiquent que les deux camps désirent en découdre à nouveau. Des soldats de l'ONU ouvrent le feu sur des manifestants favorables au désarmement des rebelles le 11 octobre. Les rebelles, qui ont pris le nom de Forces nouvelles (FN), annoncent le 13 octobre leur refus de se laisser désarmer. Le 28 octobre, elles décrètent l'état d'urgence dans le Nord du pays.

L'opération Dignité

Abidjan décide d’une contre-offensive, baptisée « opération Dignité » (parfois appelée « opération César »). Un film de propagande soutient que cette opération s'est faite avec l'accord de l'Élysée, mais sur ce point, les commentateurs politiques ne sont pas d'accord.

La responsabilité de la prise de décision du bombardement n’est toujours pas établie, à Abidjan on laisse entendre que ce serait le CEM général Mangou Philippe. Le 4 novembre, l'aviation récente des FANCI commence des bombardements sur Bouaké. Des combats opposent les forces terrestres les jours suivants mais les FANCI ne parviennent pas à percer. Au total, les Forces nouvelles annoncent la mort de 85 civils dans les bombardements du 4 au 6 novembre.

Les journées des 6 au 9 novembre

Le 6 novembre, un des deux chasseurs bombardiers Sukhoï 25 de l'aviation ivoirienne (piloté par des mercenaires biélorusses) bombarde (selon le gouvernement ivoirien par erreur22, mais aux yeux de certains experts, le Sukhoi n'a pu larguer ses roquettes à l'insu du président ivoirien, d'autres n'excluant pas que celui-ci ait été « grillé » par les faucons du premier cercle) la base française de Bouaké (2e RIMA, RICM et 515e régiment du train) faisant neuf morts et 37 blessés parmi les soldats français et un civil américain appartenant à une ONG. Les forces françaises ripostent en détruisant les deux Sukhoï ainsi que trois Mil Mi-24 et un Mil Mi-8 postés sur la base de Yamoussoukro, quinze minutes après l'attaque24,25.

Jacques Chirac, le président français, donne l'ordre de riposter en détruisant également tous les moyens aériens militaires ivoiriens. Cette action a pour objectif d'empêcher toute nouvelle attaque des FANCI contre les rebelles, contraire aux accords de Marcoussis, et également d'empêcher toute nouvelle attaque contre les positions françaises.

Une heure après l'attaque sur le camp des forces françaises, des combats éclatent entre les militaires français et ivoiriens pour le contrôle de l'aéroport d'Abidjan, essentiel pour la France de manière à établir un pont aérien.

Dans le même temps, l'Alliance des jeunes patriotes d'Abidjan (voir Politique en Côte d'Ivoire pour plus de détails sur les Jeunes patriotes), envoie ses troupes, attisées par les médias d'État (radio, télé mais aussi des journaux comme Le Courrier d'Abidjan ou Notre Voie), qui pillent de nombreux biens immobiliers. Des viols, des passages à tabac sont recensés, peut-être des meurtres par les Jeunes patriotes, qui exposent explicitement leur idéologie raciste. D'après la CCI d'Abidjan, les entreprises détenues par des Français, des Occidentaux, des Libanais ou des Ivoiriens ont été détruites ; les témoignages d'entrepreneurs ivoiriens ou libanais restés sur place s'accordent pour décrire des « pillages planifiés, ciblés et encadrés » et préciser que des militaires y participaient (Pierre Daniel, dirigeant du Mouvement des PME). Les médias d'opposition ou indépendants sont mis à sac. Plusieurs centaines d'Occidentaux, principalement des Français, se réfugient sur les toits de leurs immeubles pour échapper à la foule, ils sont alors évacués par des hélicoptères de l'armée française.

Les militaires français, assiégés par une foule non-armée devant l'hôtel Ivoire, ont ouvert le feu sur elle (déclaration du chef d'état-major Bentégeat, Le Soir du 7 novembre). Ces tirs auraient fait une soixantaine de morts et plus d’un millier de blessés. Cette version, contestée par les soldats français qui admettent « une vingtaine de morts militaires et civils » et affirment n’avoir pas tiré à balles réelles sur la foule (mais à balles en caoutchouc de type « gomme-cogne »), a certainement renforcé le sentiment anti-français des jeunes patriotes ivoiriens. Le Gouvernement mènera une opération de communication visant à démontrer des tirs volontaires sur cette foule1, en présentant une vidéo amateur tournée pendant les tirs, montrant la foule paniquée.

La France envoie en renfort 600 hommes venant du Gabon et de France.

À partir de la semaine du lundi 8 novembre, certains expatriés occidentaux (Français et Libanais principalement mais aussi Marocains, Allemands, Espagnols, Britanniques, Néerlandais, Canadiens et Américains) en Côte d'Ivoire choisissent de partir, pour certains définitivement.

Le 13 novembre, le président de l'Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly (FPI), déclare que le gouvernement ivoirien ne porte aucune responsabilité dans le bombardement du samedi précédent (le 6) et annonce l'intention de porter plainte devant la Cour internationale de justice (intention répétée le 28 novembre mais finalement non mise à exécution) :

  • pour la destruction des moyens aériens de l'armée ivoirienne ;
  • pour la répression des manifestations du 6 au 9 par l'armée française qui aurait fait plusieurs dizaines de morts (le chef d'état-major français Bentégeat reconnaît des morts parmi les Ivoiriens dès le soir du 7 novembre).
  • [vidéo] Tuerie devant l’hôtel Ivoire le 9 novembre 2004 [archive] sur YouTube

Le même jour, dans un entretien accordé au Washington Post, Laurent Gbagbo remet en cause l'existence même des morts Français à Bouaké.

À la menace de plainte de Mamadou Koulibaly répond une plainte officielle déposée en France par l'association Comité du 22 avril 1988 à la mémoire des gendarmes d'Ouvéa pour « homicides volontaires avec préméditation et blessures volontaires avec armes et en réunion » contre Laurent Gbagbo, le colonel Philippe Mangou, commandant de l'opération de bombardement et depuis promu chef d'état-major des FANCI, ainsi que les pilotes des Soukhoï Su-25

Le 15 novembre, le Conseil de sécurité des Nations unies, à la demande de la France, prend à l'unanimité la résolution 1572, interdisant le commerce des armes avec l'une ou l'autre des deux parties belligérantes, rebelles du Nord ou forces gouvernementales3. Plusieurs pays africains ont rendu plus sévère cette interdiction.

L'appel du 6 novembre

Charles Blé Goudé et le COJEP pensent que le pays va sombrer si personne ne réagit, ils décident de prendre l'initiative par le seul moyen qui était l'explication de la situation et un appel à la résistance aux studios de la RTI. Blé Goudé déclare à la Première et TV2 : « Si vous êtes en train de manger, arrêtez-vous. Si vous dormez, réveillez-vous. Tous à l’aéroport, au 43e Bima. L’heure est venue de choisir entre mourir dans la honte ou dans la dignité ».

À la suite de cet appel, plusieurs actions sont entreprises :

  • multiples manifestations aux points stratégiques ;
  • bouclier humain autour de Laurent Gbagbo ;
  • soutien à Laurent Gbagbo.

Départs des étrangers

Au 13 novembre, 2 600 expatriés français étaient revenus en France ainsi que 1 600 expatriés européens. Au 17 novembre, 8 332 Français32 (sur les 14 000 présents début novembre) avaient quitté la Côte d'Ivoire. Les opérations d'évacuation ont coûté environ cinq millions d'euros.

Jean-Louis Billon (président de la Chambre de commerce et d'industrie de Côte d'Ivoire) lors d'un entretien sur la radio de l'ONUCI déclare que « les entreprises ivoiriennes sont touchées » et le départ de plusieurs entreprises détenues par des étrangers risque d'avoir des impacts importants sur l'économie et le chômage en Côte d'Ivoire.

Bien que la Côte d'Ivoire reste le premier producteur mondial de cacao, le départ de plusieurs milliers d'étrangers de Côte d'Ivoire et la fermeture de leurs entreprises risque de priver le pays de nombreuses recettes fiscales. Les troubles empêchent de plus l'exportation de ces denrées périssables ou les renchérissent : au Sud comme au Nord, les camions sont rançonnés.

Reprise du processus de paix

Courant décembre, le président Gbagbo relance le processus de modification de la Constitution prévu dans les différents accords, de Marcoussis comme d'Accra III. Le 17 décembre, le projet est adopté par l'Assemblée nationale, 179 députés ayant voté oui contre 19 députés ayant voté non. Cette modification ne porte que sur un mot de l'article 35 ; la phrase « Le candidat doit [...] être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père et de mère ivoirien d’origine » devenant « Le candidat doit [...] être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d’origine » ce qui ouvre la candidature à l'élection présidentielle. Le dépôt de projet de loi dans le courant de la semaine avait permis de repousser les sanctions de l'ONU contre les personnes responsables de l'échec du processus de paix ; ces sanctions (gel des avoirs, interdiction de quitter la Côte d'Ivoire) seront examinées le 10 janvier 2005.

Il interdit de même les manifestations jusqu'au 10 mars alors que les Jeunes patriotes annonçaient pour samedi 18 un défilé réclamant le départ de la Force Licorne. Cette interdiction touche de même les organisations de jeunesse des autres partis qui avaient prévu un meeting le même jour afin de soutenir l'action de la France. Son discours à l'hôtel Ivoire qui accueillait la Confédération des jeunesses panafricaines (COJEP) est par contre très martial (18 décembre).

Le butin des cambriolages par les rebelles et des soldats français de la BCEAO est en partie saisi au Mali où les auteurs tentent de blanchir cet argent. La BCEAO a en effet lancé une opération de démonétisation des billets « type 92 » qui expirent le 31 décembre.

Ce retour à la normale sera cependant rendu difficile par la fragilisation du tissu économique après deux ans de guerre et quatre jours d'émeutes à Abidjan. D'après Jean-Louis Billon, président de la Chambre de commerce et d'industrie, 78 grosses entreprises sont totalement détruites, 20 ont choisi de quitter la Côte d'Ivoire et 106 n'ont pas encore rouvert leurs portes. Quant à Daniel Bréchat, président du Mouvement des petites et moyennes entreprises (MPME), il estime que sur 500 PME adhérentes, 120 ont disparu corps et bien34.

De plus, le camp Gbagbo détient toujours les principaux médias d'État et continue de les utiliser pour influencer les opinions. Ainsi, le 15 décembre, le ministre des Transports Kobena Anaky (du Mouvement des forces d'avenir, MFA) s'est plaint que son discours ait été tronqué dans un reportage du journal télévisé. Le retour à la neutralité de la Radio-Télévision ivoirienne (fin de l'occupation du bâtiment par les Jeunes patriotes, arrêt de la diffusion de l'hymne nationaliste l'Ode à la patrie, retour des anciens cadres) s'effectue de la mi-décembre à début janvier 2005.

En novembre 2004, le président sud-africain Thabo Mbeki est mandaté par l'Union africaine comme médiateur. Il établit sa feuille de route autour de cinq points :

  1. Programme législatif (programme législatif complet excluant l'article 35 de la Constitution sur les conditions d'éligibilité à la présidence de la République, adoption du nouvel article 35, ratification de la législation avec l'appui du Comité de suivi des accords de paix de Marcoussis ;
  2. Désarmement (DDR : démobilisation, désarmement, réinsertion des soldats démobilisés) ;
  3. Création d'un climat propice à des activités politiques libres (restauration de la direction de la Radio télévision ivoirienne, appel aux médias pour qu'ils évitent d'utiliser un langage incitant à la haine, appel aux Jeunes patriotes à quitter la rue, reprise des patrouilles mixtes ONUCI / Forces de défense et de sécurité ivoiriennes) ;
  4. Fonctionnement du gouvernement de réconciliation nationale (renforcement de la sécurité pour les ministres du gouvernement, retour de tous les ministres au gouvernement, reprise des opérations décisives du gouvernement) ;
  5. Restauration des services sociaux et redéploiement de l'administration sur tout le territoire.

Courant janvier 2005, alors que la France allège son dispositif, le bruit court que les FANCI sont autorisées à réparer leurs aéronefs endommagés début novembre par l'armée française. Les clarifications de l'ONUCI quelques jours plus tard montrent qu'il ne s'agit que d'un rapatriement des aéronefs vers une base d'Abidjan.

Bilans des journées de novembre 2004

Cette bonne volonté affichée survient au moment où les bilans des blessés des journées du 6 au 9 novembre et le rapport Leliel commandé par l'ONU sur les atteintes aux droits de l'homme en Côte d'Ivoire depuis le 19 septembre 2002, au moment donc où ces deux rapports sont publiés. Ils sont particulièrement accablants pour les deux bords. Selon le rapport Leliel :

  • « le pouvoir ivoirien et la rébellion se sont rendus coupables des pires atteintes aux droits de l’homme » ;
  • « la rébellion en revanche s’illustre par des tueries en masse ».

Le décompte des blessés pour les journées du 6 au 11 est le suivant d'après le ministère de la Santé ivoirien (le ministre de la Santé est Albert Mabri Toikeusse, de l'opposition :

  • le total est de 2 226 blessés dont 291 par balles (soit 13 %)
  • 10 % des blessés l'ont été par armes de guerre, balles ou éclats d'obus.
  • l'hôpital de Cocody, voisin de l'hôtel Ivoire, a accueilli 954 blessés dont 71 par balles (soit 7,5 %)
  • le CHU de Treichville, situé près des ponts d'Abidjan, a accueilli 350 blessés dont 25 par balles ou éclats d'obus (7 %)
  • l'hôpital de Port-Bouët, proche de l'aéroport où a eu lieu la bataille opposant l'armée française aux FANCI, 350 blessés ont été accueillis dont 167 par armes de guerre (48 %).

Au total, plus de 10 % des blessés l'ont été par l'effet de la manifestation (piétinement, chevrotine, blessures aux armes blanches) ; le ministère de la Santé n’a pas donné de chiffres concernant les morts.

Les bilans dans les autres villes sont :

  • 9 morts et 29 blessés dont 21 par balles à Duékoué où des manifestants et des militaires ivoiriens ont tenté de bloquer l'avance d'une colonne de blindés français
  • 7 tués et 55 blessés (4 par balles) à Gagnoa
  • 1 mort et 91 blessés (1 par balle) à Abobo (l'armée française n'y était pas présente)
  • 7 morts et 297 blessés (19 par balles) à Yopougon, un quartier populaire d'Abidjan traversée par l'armée française (entrée Nord d'Abidjan) pour se rendre au Sud.

Ce bilan officiel ivoirien n'inclut pas les morts et blessés parmi les expatriés français vivant à Abidjan durant la nuit du samedi 6 novembre. En outre, les événements de cette nuit-là et des jours qui suivirent provoquèrent l'évacuation de plus de 8 000 Occidentaux.

2005

Le Mouvement ivoirien de libération de l'ouest de la Côte d'Ivoire (MILOCI) attaque des positions des Forces nouvelles le 28 février et son chef militaire38, le pasteur Gammi, promet une nouvelle Diên Biên Phu aux Français3.

Le président d'Afrique du Sud, Thabo Mbeki, mandaté par l'UA pour résoudre la crise ivoirienne, fait signer aux responsables politiques l'accord de Pretoria le 6 avril puis aux milices un accord de désarmement le 14 mai. Il remet son rapport le 31 août.

En octobre 2005, l'Armée française envoie neuf blindés de transporteurs de troupes AMX10P du 16e bataillon de chasseurs en Côte d'Ivoire. Paradoxalement, au moment où la situation semblait se détendre un peu, après que l'UA officialise le maintien de Laurent Gbagbo au pouvoir. Cette décision pourrait avoir plusieurs origines : la volonté de mieux protéger ses hommes (auparavant, certaines zones en ville n'étaient pas « couvertes » par manque de sécurité) et le sentiment que la situation risque de durer avant de trouver une issue et envisager un retrait.

Affaire Mahé-Poncet

Le 17 octobre 2005, l’ancien responsable de l’opération Licorne, le général Henri Poncet, a été suspendu, mesure exceptionnelle, pour avoir couvert le décès suspect le 13 mai 2005 de Firmin Mahé, impliquant des militaires français. Un communiqué militaire de mai 2005 déclarait que le « dangereux milicien » Firmin Mahé était « mort de ses blessures » après avoir ouvert le feu sur les militaires français qui venaient l’arrêter dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire.

Selon la presse et l'armée française, cet Ivoirien « coupeur de route » était recherché pour plusieurs meurtres et viols sur les populations civiles. L'enquête a établi qu'étant blessé par balle lors de son arrestation, il est étouffé avec un sac en plastique par des militaires français durant son transfert vers l'hôpital. Les militaires accusés d'avoir commis le meurtre ont prétendu avoir agi sur ordre de leur colonel qui a affirmé avoir transmis un ordre oral du général Poncet, ce que conteste ce dernier. Aucune information n'a filtré sur les crimes qui seraient reprochés depuis plus d'un an à Firmin Mahé. Son entourage et la presse pro-FPI d'Abidjan contestent qu'il en ait commis aucun et affirment que Firmin Mahé a été abattu à cause de son engagement politique contre la rébellion.

Il semblerait que le général Poncet était au courant que la version officielle n'était pas exacte et aurait couvert ses hommes. Des interrogations se font dans les médias sur les motivations réelles du gouvernement français. Est-ce vraiment pour la mort de cet Ivoirien et non pas pour les événements de novembre 2004 autour de l'hôtel Ivoire à Abidjan que le général Poncet aurait été suspendu ?

Une certaine confusion a été entretenue autour du cas de Nestor Mahé, homonyme de Firmin Mahé4, et qui aurait été arrêté par l'armée française la veille de la mort de Mahé. Remis une première fois à la justice ivoirienne qui l'aurait relâché faute de plainte à son sujet, Nestor a été livré aux rebelles qui l'ont incarcéré.

Plus de deux ans après les faits, l'armée française n'a toujours pas donné de précisions (identité des victimes, témoignages, dates et lieux) sur les faits qui seraient reprochés à Firmin Mahé. Une enquête menée par le journal Le Monde semble indiquer que les accusations de meurtre et de viol à son encontre reposent exclusivement sur les propos d'Adèle Dito, adjointe au maire de Bangolo. Cette personne a été exfiltré en France. Selon Le Canard enchaîné du 25 juillet 2007 : « Le problème, c’est qu’Adèle Dito, interrogée par la juge sur la personnalité de Mahé, a expliqué dans son audition, le 21 novembre, qu’elle ne connaissait pas "l’identité exacte de cette personne", qu’elle ne l’a "jamais vue physiquement" mais que, "d’après des rumeurs", c’était un bien mauvais garçon. »

Les journalistes du Monde ont également retrouvé le corps de Mahé dont l'armée française avait perdu la trace mais les résultats de l'autopsie n'ont pas été rendus publics.

Le procès de l'affaire Mahé, jugé par la cour d'assises de Paris en décembre 2012, débouche sur un non-lieu pour le général, cinq ans de prison avec sursis pour le colonel, quatre ans de prison avec sursis pour le militaire ayant étouffé Mahé, un an de prison avec sursis pour le militaire ayant tenu Mahé pendant l'étouffement, et l'acquittement du militaire conduisant le véhicule.

Attaque

Une caserne de gendarmerie d’Abidjan est attaquée le 1er décembre.

2006

De nouveaux combats ont lieu début janvier : le 2, des casernes d’Abidjan sont attaquées par des rebelles qui sont repoussés avec des pertes.

Après un report de 24 heures, un sommet extraordinaire réunissant tous les protagonistes de la crise ivoirienne – la première rencontre en terre ivoirienne des principaux dirigeants depuis le début de la guerre civile, en septembre 2002 – s'est ouvert le 28 février 2006 à Yamoussoukro, la capitale du pays, en présence du président de la République Laurent Gbagbo, du Premier ministre Charles Konan Banny, du chef des rebelles Guillaume Soro et des dirigeants des deux principaux partis d'opposition, l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara et l'ancien chef de l'État Henri Konan Bédié. Cette rencontre suscite de grands espoirs dans la population qui souhaite que soit trouvée rapidement une issue au conflit.

2007

Accords de Ouagadougou

Le 4 mars, de nouveaux accords de paix sont signés à Ouagadougou. À la différence des précédents accords, un dialogue direct s'est établi entre les deux parties avec comme seuls négociateurs externes le président Blaise Compaoré et la communauté catholique Sant'Egidio qui a œuvré très discrètement depuis les accords de Marcoussis.

Cet accord a conduit le président Gbagbo à nommer le 29 mars Guillaume Soro chef d'un gouvernement de transition dont la liste des membres est fixée par décret le 7 avril. Dans la perspective d'une sortie de crise, une ordonnance est publiée le 12 avril. Elle proclame une amnistie sauf pour les infractions économiques. Un des principaux points est une procédure de révision des listes électorales qui devraient permettre l’inscription de trois millions de nouveaux électeurs.

La « zone de confiance » (de séparation entre zone rebelle et zone loyaliste) est progressivement démantelée à partir du 16 avril, comme prévu dans ces accords.

Attentat du 29 juin

Le 29 juin 2007, Guillaume Soro (Premier ministre ivoirien) échappe à un attentat à la roquette lors de l'atterrissage de l'avion dans lequel il était à Bouaké. Quatre passagers sont décédés (deux gardes du corps de Soro, deux protocoles) et plusieurs sont grièvement blessés.

Flamme de la paix

Le 30 juillet 2007, pour sceller la paix en Côte d'Ivoire, la cérémonie de la Flamme de la paix est organisée pour la première fois. Ce jour est décrété férié dans le calendrier ivoirien.

2010

Reportée plusieurs fois, l'élection présidentielle finit par avoir lieu le 31 octobre 2010. Les résultats donnent Laurent Gbagbo en tête avec environ 38 %, suivi par Alassane Ouattara avec 32 % et Henri Konan Bédié avec 25 %.

Le second tour voit s'opposer les candidats Gbagbo et Ouattara le 28 novembre.

Le 2 décembre 2010, quatre jours après le vote, la Commission électorale indépendante proclame la victoire d'Alassane Ouattara avec 54,1 % des voix contre 45,9 % pour Laurent Gbagbo. Le Conseil constitutionnel juge les résultats de la CEI non valables et annonce la victoire du président sortant le 3 décembre 2010 avec un score de 51,45 %. La représentante de la diplomatie de l'UE et le secrétaire général de l'ONU considèrent pour leur part que le vainqueur de l'élection est Alassane Ouattara, les résultats du vote ayant été « certifiés » par le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Young-Jin Choi.

Le 4 décembre 2010, les deux candidats prêtent serment, chacun de leur côté (Ouattara à l'hôtel du Golf devant la presse étrangère, et Gbagbo devant la cour constitutionnelle du pays), en tant que président de la Côte d'Ivoire.

Alassane Ouattara appelle ses partisans à prendre la télévision publique le 16 décembre. Le jour dit, l'armée ivoirienne fidèle à Laurent Gbagbo s'oppose par la force à cette tentative. Chaque jour, différents mots d'ordres de marches, d'inactivité et d'incitation à la révolte sont lancés par le clan Ouattara à l'égard des populations.

Les observateurs de l'ONU chargés des droits humains font état, entre le 16 et le 21 décembre, de « 173 meurtres, 90 cas de tortures et mauvais traitements, 471 arrestations, 24 cas de disparitions forcées » en Côte d'Ivoire. Les partisans de  Ouattara font état de la présence de mercenaires libériens embauchés depuis début décembre par le camp de Gbagbo tandis que des milliers de personnes quittent le pays, dont 14 000 vers le Libéria.

2011

Le 24 février, on évoque la reprise de tirs « à l'arme lourde » dans des quartiers pro-Ouattara d'Abidjan.

Le 6 mars, la ville de Toulepleu, proche de la frontière avec le Liberia tombe aux mains des Forces nouvelles pro-Ouattara. Tandis que Bloléquin, ville située à une quarantaine de kilomètres à l'est, tombe le 21 mars. Le 29 mars, les Forces pro-Ouattara (devenu Forces républicaines de Côte d'Ivoire - FRCI) continuent leur progression et après avoir investi Daloa et Duékoué, ils prennent le contrôle d'Issia, dans l'ouest, et d'Abengourou, à 200 km au nord-est d'Abidjan.

Le lendemain, 30 mars, ils prennent la capitale politique du pays : Yamoussoukro, après avoir pris le contrôle Tiébissou, située à 40 km au nord de Yamoussoukro, et de Soubré, située à 130 km au nord de San-Pédro, premier port mondial pour les exportations de fèves de cacao avec plus de la moitié de la récolte ivoirienne (1,2 million de tonnes) qui y transite. Cette dernière ville est investie dans la soirée du 30 mars. Après dix jours de combats et avec l'appui indirect des troupes de l'ONUCI et de la Force Licorne par l'application de la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l'ONU, les FRCI arrêtent Laurent Gbagbo le 11 avril 2011.

Chronologie

  • 7 décembre 1993 : mort de Félix Houphouët-Boigny. Aimé Henri Konan Bédié, alors président de l'assemblée, assume l'intérim.
  • 8 décembre 1994 : une révision du Code électoral impose aux candidats à la présidence de prouver leur ascendance ivoirienne, garante de leur citoyenneté, alors que pendant la période Houphouët-Boigny, les cartes d’identité leur avaient été largement distribuées.
  • 22 octobre 1995 : contre un seul candidat (les autres candidats sont refusés par la Cour suprême ou ont boycotté l'élection), Henri Konan Bédié est élu président de la Côte d'Ivoire avec 96,44 % des voix.
  • 24 décembre 1999 : Aimé Henri Konan Bédié est renversé par l'armée à cause d'une réforme de la Constitution qui lui aurait permis de se présenter jusqu'à l'âge de 75 ans
  • 23 juillet 2000 : le général Robert Guei prend le pouvoir et une nouvelle Constitution est adoptée par référendum. Elle stipule que seul les Ivoiriens nés de parents ivoiriens peuvent se présenter à une élection présidentielle. Une vaste « campagne d'identification », destinée à définir la véritable citoyenneté des Ivoiriens, est entamée.
  • 26 octobre 2000 : après des affrontements entre pro-Ouattara et pro-Gbabgo dus au fait qu'Ouattara n'a pas pu se présenter, Laurent Gbagbo est élu président contre Robert Guei, 14 des 20 candidatures n'ont pas été acceptées par la Cour Suprême.
  • 19 septembre 2002 : une tentative de coup d'État par les rebelles a lieu de manière simultanée à Abidjan (principale ville du pays et siège du gouvernement), Bouaké (centre) et Korhogo. Trois cents personnes, parmi lesquelles des syndicalistes, étudiants, communistes, des membres de l'opposition et du gouvernement, et des étrangers, ont été assassinées à l'automne 2002 principalement par les forces du gouvernement et par des milices pro-gouvernementales. La France intervient le 22 pour protéger les Français, mais elle fournit des moyens militaires à l'armée loyaliste.
  • 28 novembre 2002 : le Mouvement populaire ivoirien du Grand Ouest (MPIGO) et le Mouvement pour la Justice et la Paix (MJP), deux nouveaux mouvements rebelles, prennent le contrôle des villes de Man et Danané, dans l'Ouest. La France pousse à la négociation alors que rebelles et Gbagbo ne pensaient qu'à en découdre.
  • 26 janvier 2003 : les accords de Marcoussis entre rebelles et pouvoir sont signés et prévoient que :
    • le président Gbagbo est maintenu au pouvoir jusqu'à de nouvelles élections
    • les opposants sont invités dans un gouvernement de réconciliation et obtiennent les ministères de la Défense et de l'Intérieur
    • des soldats de la CEDEAO et 4 000 soldats français de l'Opération Licorne sont placés entre les belligérants pour éviter une reprise du conflit.
  • 6 novembre 2004 : l'aviation ivoirienne bombarde (selon le gouvernement ivoirien par erreur) la base française de Bouaké faisant neuf morts et 37 blessés, les Français détruisent alors les bases militaires de l'armée loyaliste pour éviter qu'elle n'attaque les rebelles ou encore les Français. En fait, les loyalistes voulaient lancer des offensives en terrain rebelle mais les Français les en empêchaient. Le sentiment anti-étranger monte encore et on assiste à des lynchages. Les processus de paix reprennent au bout de quelques semaines.
  • 4 mars 2007 : accords de Ouagadougou, l'amnistie est signée entre les rebelles et leur représentant, Guillaume Soro, et le pouvoir de Gbagbo.
  • 2 décembre 2010 : la première élection présidentielle démocratique que connaît la Côte d'Ivoire aboutit à un nouveau conflit, entre les partisans de Laurent Gbagbo et ceux d'Alassane Ouattara.
  • 11 avril 2011 : arrestation de Laurent Gbagbo.


 

Bibliographie

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Jean Noël Loucou, Côte d'Ivoire : les résistances à la conquête coloniale, Éditions CERAP, Abidjan, 2007, 150 p. (ISBN 2-915352-31-3)
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  • Felix Houphouët et la Côte d'Ivoire : l'envers d'une légende de Marcel Amondji aux éditions Karthala, paru en 1984.
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  • Côte d'Ivoire : quelle issue pour la transition ? , de Arsène Ouegui Goba aux éditions L'Harmattan, paru en 2000.
  • Côte d'Ivoire, l'année terrible (1999-2000), de Marc Le Pape et Claudine Vidal aux éditions Karthala, paru en 2002.
  • La Côte d'Ivoire - De la déstabilisation à la refondation, de Marie-France Jarret et François-Régis Mahieu aux éditions L'Harmattan, paru en 2002.
  • Fallait-il prendre les armes en Côte d'Ivoire ? , de Jean-Claude Djéréké aux éditions L'Harmattan, paru en 2003.
  • La Guerre de la France contre la Côte d'Ivoire, de Mamadou Koulibaly aux éditions L'Harmattan, paru en 2003.
  • Côte d'Ivoire - Le feu au pré carré, de Judith Rueff aux éditions Autrement, paru en 2004.
  • Le rempart - Attaque terroriste contre la Côte d'Ivoire, de Gomé Gnohite Hilaire aux éditions L'Harmattan, paru en 2004.
  • Parmi les rebelles - Carnets de route en Côte d'Ivoire : 19 septembre 2002 - 19 septembre 2003, de Agnès Du Parge et préface de Chérif Ousmane, aux éditions L'Harmattan, paru en 2004.
  • Côte d'Ivoire : Des lambeaux de République, de Bérengère Danigo aux éditions Francois-Xavier de Guibert, paru en 2005.
  • Côte d'Ivoire - La formation d'un peuple, de Pierre Kipré, aux Éditions Sides paru en 2005.
  • Géopolitique de la Côte d'Ivoire - Le désespoir de Kourouma, de Christian Bouquet aux éditions Armand Colin, (1re édition) paru en 2005 (2e et 3e en 2008 et 2011).
  • Guillaume Soro : Pourquoi je suis devenu un rebelle - La Côte d'Ivoire au bord du gouffre, de Serge Daniel aux éditions Hachette, paru en 2005.
  • La Côte d'Ivoire en guerre - Le sens de l'imposture française, de Adolphe Blé Kessé et préface de Lawrence Olivier aux éditions L'Harmattan, paru en 2005.
  • La Crise en Côte d'Ivoire - Dix clés pour comprendre, de Thomas Hofnung aux éditions La Découverte, paru en 2005.
  • Lettre au Président des français à propos de la Côte d'Ivoire et de l'Afrique en général, de Aminata Dramane Traoré chez Fayard (maison d'édition), paru en 2005.
  • Une chronique de la révolution démocratique en Côte d'Ivoire (1989-1995), de Alphonse Voho Sahi et préface de Harris Memel-Fôté aux éditions L'Harmattan, paru en 2005.
  • Crimes contre l'humanité - Massacres en Côte d'Ivoire, de Jacques Vergès aux Éditions Pharos, paru en 2006.
  • La vérité sur la guerre en Côte d'Ivoire, de Colombe Morel aux éditions Le Publieur, paru en 2006.
  • Le peuple n'aime pas le peuple - La Côte d'Ivoire dans la guerre civile, de Kouakou Gbahi Kouakou et préface de Stephen Smith aux éditions Gallimard, paru en 2006.
  • La guerre de Côte d'Ivoire - La dernière expédition coloniale, de Anicet Maxime Djéhoury et Théophile Kouamouo aux éditions L'Harmattan, paru en 2007.
  • Paroles d'honneur, de Simone Ehivet Gbagbo aux Éditions Pharos, paru en 2007.
  • Le crocodile et le scorpion - La France et la Côte d'Ivoire (1999-2013) de Jean-Christophe Notin aux éditions du Rocher, paru en 2014.
  • Les Ouattara, une imposture ivoirienne, de Bernard Houdin aux éditions du Moment, paru en 2015.

 

Source Wikipedia et www.gouv.ci